C’est toujours «casse-gueule» de faire un sujet sur les gardiens de buts. Surtout lorsque le calendrier est surchargé, comme en ce moment. Les personnages principaux de ce papier seront-ils tous deux sur la glace ce vendredi? Rien n’est moins sûr. Prêté par Kloten à Genève, Dominic Nyffeler n’a joué qu’une des deux rencontres de la semaine. C’était mercredi face à Fribourg, match pendant lequel il a une nouvelle fois été très bon.
Alors, ce vendredi soir, sera-t-il sur la glace pour un duel forcément particulier entre les Aigles et les Rapperswil-Jona Lakers de son frère Melvin? «Je ne sais moi-même pas», a rigolé le principal intéressé. Qu’à cela ne tienne, allons à la rencontre des deux gardiens qui viennent d’une famille de passionnés de hockey sur glace. Pour un article publié par «SonntagsBlick» en 2015, ils avaient même pris la pose avec leur maman… gardienne également. «Elle nous a tellement vus jouer qu’elle doit avoir une technique parfaite», avait d’ailleurs rigolé Melvin à l’époque.
Il faut dire que leur père, Michael, a également évolué entre les poteaux. Durant les années 80, il a porté le maillot de plusieurs clubs de la région zurichoise. Autant dire que Melvin et Dominic savaient de qui tenir.
À quelques heures du match potentiel entre les deux hommes, Blick a proposé aux deux gardiens de parler de leur frangin.
Melvin Nyffeler (27 ans, Rapperswil): «Je suis nerveux lorsque je le vois jouer»
«Nous avons souvent joué l’un contre l’autre lorsque Rapperswil était en Swiss League. Que ce soit en Coupe ou en championnat, c’est arrivé fréquemment. Depuis notre promotion, cela fait désormais quatre ans que cela n’est pas arrivé. Je suis très content qu’il ait enfin obtenu sa chance en National League. Et il fait vraiment de très bons matches depuis avec Genève.
De jouer contre lui, c’est toujours spécial. Ces dernières années, j’ai dû me contenter de regarder ses matches. Et je suis toujours nerveux quand je le regarde. Mais je ne devrais pas. Regardez comme il est bon. C’est un routinier devant sa cage! Et je ne suis pas surpris. Pas surpris du tout, même. Il est vraiment très fort et joue à son niveau. J’étais convaincu que si un club venait à lui donner sa chance, il saurait la saisir.
Au niveau du style, je dirais que l’on se ressemble un peu. Il lit très bien le jeu et a d’excellents réflexes. Mais son truc, c’est qu’il joue parfaitement avec sa crosse. C’est sa grande spécialité. Lui et Robert Mayer sont probablement les deux meilleurs de la ligue. Et lorsque vous voyez Dominic tenter des passes en profondeur, c’est qu’il est bien dans son match. Qu’il se sent bien sur la glace. C’est typique.
Notre relation avant et après un match est bonne. Quoi qu’il arrive. Et si nous venions à nous affronter ce vendredi soir, cela ne serait pas un problème. Ce n’est pas lui contre moi, mais mon équipe qui tire contre lui et la sienne dans ma direction. Nous ne nous livrons pas un duel direct et ce serait peut-être différent si l’un de nous deux était attaquant. J’espère qu’on gagnera mais qu’il fera un excellent match. Ce serait le scénario optimal.»
Retrouvez notre podcast 100% hockey
Dominic Nyffeler (29 ans, Genève, prêté par Kloten): «Je crois avoir toujours perdu contre lui»
«Ce n’était plus vraiment aussi spécial à force de l’affronter puisque c’était finalement arrivé assez souvent. Mais cela va le redevenir si nous nous affrontons ce vendredi, car ce serait la première fois au plus haut niveau. Après ces quelques années sans jouer contre lui, nous avons peut-être également oublié ce que cela fait. Le fait que nous soyons plus âgés aujourd’hui, cela change aussi peut-être un peu les relations. Une chose est sûre, on peut vouloir tout faire pour gagner, mais on ne va jamais se réjouir de l’erreur de l’autre. Avant d’être des adversaires, on est une famille et on se soutiendra toujours.
Je ne sais pas quels conseils donner aux attaquants de Genève pour lui marquer des buts. C’est l’un des meilleurs gardiens de la ligue et je ne serais pas capable de citer un point faible dans son jeu. Ce qui le rend si fort? Je pense que l’âge l’a rendu meilleur. Il vit sa meilleure saison en carrière aussi car il est constant et solide dans ses performances.
Au niveau du jeu, nous nous ressemblons. Le style est peut-être un peu différent, mais j’essaie de beaucoup l’observer pour apprendre de lui. Je pense être meilleur que lui au niveau du jeu avec la canne. Mais bon… ça ne m’aide pas à arrêter des pucks (rires). J’aimerais bien être moins fort à la canne et être encore meilleur dans les arrêts.
Durant nos confrontations, il a toujours gagné lorsque cela comptait. Avec Rapperswil, il avait toujours une équipe taillée pour la promotion. Moi je jouais pour Thurgovie, Olten et Ajoie. Nous avons beaucoup perdu contre Melvin. C’est simple, à chaque fois qu’il y avait de l’enjeu il gagnait. Est-ce plus frustrant de perdre contre lui que contre un autre gardien? Je ne le dirais pas ainsi. Mais ce n’est pas moins non plus. Je me réjouis du prochain match que je pourrai disputer face à lui.»