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Avant la saison, personne ne voyait Rapperswil aussi bien classé. Absolument personne. Il faut pourtant bien l’admettre: cette deuxième place est certes flatteuse, mais de loin pas imméritée. Plongeons-nous dans les statistiques pour comprendre sur quoi se base le succès de Rapperswil.
Pas de point faible
On pourrait voir le verre à moitié vide et dire que Rapperswil n’a pas de point fort. C’est vrai. Les Saint-Gallois ont un power-play quelconque (9e, 16% de réussite). Un box-play légèrement en dessus de la moyenne (6e, 83% de réussite). Les Lakers ne tirent pas beaucoup au but (11e, 29,39 shoots par match) et accordent presque le même nombre d’envois par match (7e, 29,69 tirs concédés).
Pourtant, on peut aussi regarder cette équipe par l’autre bout de la lorgnette. Rapperswil est une équipe qui fait tout juste. Ni plus, ni moins. Certes, les occasions de buts ne sont pas nombreuses, mais leur efficacité est diabolique (2e, 10,85%). Et il y a forcément une raison là derrière. La formation saint-galloise est l’équipe qui se fait le plus mal. Avec 13,82 shoots par match depuis le slot (juste devant le gardien), personne ne fait mieux que «Rappi».
Le génie de Roman Cervenka
On ne se rend pas vraiment compte de la chance que nous avons de voir évoluer Roman Cervenka depuis 2016 déjà. Cette année encore, le génial joueur de centre tchèque illumine le jeu des Rapperswil-Jona Lakers et leur donne une chance de gagner quasi tous les soirs.
C’est simple, l’attaquant offre au minimum un but à son équipe à chaque sortie ou presque. Sur les 20 derniers matches, il n’est demeuré muet que quatre soirs. Roman Cervenka rend tout le monde meilleur sur la glace et ce n’est pas un hasard si la première ligne qu’il forme avec Yannick-Lennart Albrecht et Dominic Lammer est la meilleure de la ligue en termes de buts par 60 minutes de jeu (5,32) devant la triplette magique de Langnau Grenier/Schmutz/Olofsson (5,1).
Une troisième ligne très solide
En parlant de ligne, le trio Forrer/Dünner/Wick n’est pas en reste. C’est simple, lorsque les trois hommes sont sur la glace à 5 contre 5, la majorité de l’action se passe devant la cage adverse.
Mention spéciale à Nico Dünner – ceux qui écoutent notre podcast «Cold Facts» en ont déjà abondamment entendu parler… – qui continue sa carrière sous le radar, mais de manière terriblement efficace. Lorsqu’il joue, 63,31% des «buts escomptés» concernent le but adverse. Il est 10e de la ligue dans cette statistique. Ses deux compagnons de ligne ne sont pas loin derrière. Avec une telle profondeur, ce n’est pas une surprise si «Rappi» a du succès.
Une construction d’équipe intelligente
Depuis la promotion de Rapperswil, l’organisation effectue de petits pas vers l’avant en ciblant des joueurs de trois catégories bien distinctes:
- Les paris: Avant de partir à Davos, Dominik Egli a explosé du côté de Rapperswil, alors qu’il était resté dans la bordure à Bienne. On peut également citer Nando Eggenberger ou Marco Lehmann. Cette année, le directeur sportif Jannik Steinmann a pris le pari de mettre sous contrat les trois défenseurs romands Nathan Vouardoux, Inaki Baragano et David Aebischer. À seulement 20 ans, le premier nommé – ancien junior du LHC – totalise déjà 14 points pour son arrivée en National League.
- Les voies de garage: Sandro Zangger, Jeremy Wick, Dominic Lammer ou Nando Eggenberger ont plusieurs points communs. Outre le fait d’être quatre des cinq meilleurs buteurs du club, ils étaient tous en bout de course. Lugano (Zangger et Lammer), Genève (Wick) ou Davos (Eggenberger) ne comptaient plus sur eux. Rapperswil a identifié un potentiel et l’a parfaitement exploité.
- Des étrangers bien sélectionnés: On ne va pas encore parler de Roman Cervenka, mais les autres joueurs importés ne sont pas en reste. Pour compléter sa défense, Rapperswil a engagé le solide Suédois Emil Djuse qui s’avère être l’un des meilleurs arrières de la ligue. Avec lui, Andrew Rowe ou Zack Mitchell ne sont pas les plus clinquants, mais ils sont des pièces importantes du puzzle et remplissent des rôles précis. Le dernier nommé permet par exemple à Sandro Zangger d’exploser sur la quatrième ligne.
Et le tour est joué. Simple, non?
Daniel Vukovic a construit sa carrière et sa réputation du côté de Genève. Mais c’est à Rapperswil qu’il a mis un point final à sa vie de joueur. Durant deux saisons, le défenseur canado-suisse a observé de l’intérieur ce club et a participé activement à l'accession aux demi-finales lors du dernier exercice. Il est donc le bon interlocuteur pour évoquer la progression de «Rappi».
Daniel Vukovic, êtes-vous surpris par les résultats de votre ancien club?
Oui et non. Oui, car le club a connu beaucoup de changements durant l’été au niveau du coaching staff. Beaucoup de jeunes joueurs ont été engagés tels que Nathan Vouardoux, Inaki Baragano ou encore David Aebischer en défense. C’est pour cette raison que je suis étonné de voir autant de bons résultats si rapidement. Visiblement, les anciens ont gardé l’état d’esprit des saisons précédentes.
Et pourquoi n’êtes-vous pas surpris?
Car Janick Steinmann, le directeur sportif, est resté. Depuis son arrivée à ce poste en 2019, il avait une vision très claire et s’y tient. Il voulait essayer de changer la mentalité du club et c'est cet état d’esprit qu’il nous avait inculqué ces dernières années. Manifestement l’excellent travail de Jeff Tomlinson à la bande est poursuivi par Stefan Hedlund.
Était-ce important que le club change de mentalité, vous pensez?
Lorsque j’ai signé là-bas, j’avais eu une bonne discussion avec le président et c’était le centre de son message. Il m’a convaincu, car sa vision était patiente. En Suisse, les gens veulent toujours un changement rapide. Si vous regardez en NHL, un manager général a besoin de plus d’une année pour construire une équipe. Il crée patiemment une culture à tous les niveaux de l’organisation. C’est par ce processus qu’est passé Rapperswil et cela paie aujourd’hui.
Pourtant Rapperswil n’est pas l’équipe la plus impressionnante sur le papier…
C’est exactement là où je veux en venir. Oui il faut du talent, mais pas seulement. Des équipes moins bien classées que «Rappi» sont bien plus talentueuses. Mais ce club a un système de jeu très précis et s’y tient en l’exécutant à la perfection. Et puis Janick Steinmann a également un fin nez pour engager des joueurs qui passent sous le radar.
Vous avez des exemples?
Beaucoup! Marco Lehmann avait débarqué de deuxième division avant d’exploser. Davos ne voulait plus de Nando Eggenberger ou Gian-Marco Wetter. Nico Dünner ou Sandro Forrer jouent également un rôle important. Prenez l’exemple de Nathan Vouardoux. Lui, je ne dis pas que personne ne le voulait. Mais il débarque des juniors de Lausanne. Aujourd’hui, il joue plus de 15 minutes par matches. À 20 ans, c’est impressionnant. Et au milieu de tout cela, il ne faut pas oublier les vétérans tels que Jeremy Wick ou Dominic Lammer qui font un gros travail. C’est lorsque tu vois l’équipe dans sa globalité que tu comprends que la mentalité est en place. Et c’est ça le plus grand changement qui participe au succès de Rapperswil.
Daniel Vukovic a construit sa carrière et sa réputation du côté de Genève. Mais c’est à Rapperswil qu’il a mis un point final à sa vie de joueur. Durant deux saisons, le défenseur canado-suisse a observé de l’intérieur ce club et a participé activement à l'accession aux demi-finales lors du dernier exercice. Il est donc le bon interlocuteur pour évoquer la progression de «Rappi».
Daniel Vukovic, êtes-vous surpris par les résultats de votre ancien club?
Oui et non. Oui, car le club a connu beaucoup de changements durant l’été au niveau du coaching staff. Beaucoup de jeunes joueurs ont été engagés tels que Nathan Vouardoux, Inaki Baragano ou encore David Aebischer en défense. C’est pour cette raison que je suis étonné de voir autant de bons résultats si rapidement. Visiblement, les anciens ont gardé l’état d’esprit des saisons précédentes.
Et pourquoi n’êtes-vous pas surpris?
Car Janick Steinmann, le directeur sportif, est resté. Depuis son arrivée à ce poste en 2019, il avait une vision très claire et s’y tient. Il voulait essayer de changer la mentalité du club et c'est cet état d’esprit qu’il nous avait inculqué ces dernières années. Manifestement l’excellent travail de Jeff Tomlinson à la bande est poursuivi par Stefan Hedlund.
Était-ce important que le club change de mentalité, vous pensez?
Lorsque j’ai signé là-bas, j’avais eu une bonne discussion avec le président et c’était le centre de son message. Il m’a convaincu, car sa vision était patiente. En Suisse, les gens veulent toujours un changement rapide. Si vous regardez en NHL, un manager général a besoin de plus d’une année pour construire une équipe. Il crée patiemment une culture à tous les niveaux de l’organisation. C’est par ce processus qu’est passé Rapperswil et cela paie aujourd’hui.
Pourtant Rapperswil n’est pas l’équipe la plus impressionnante sur le papier…
C’est exactement là où je veux en venir. Oui il faut du talent, mais pas seulement. Des équipes moins bien classées que «Rappi» sont bien plus talentueuses. Mais ce club a un système de jeu très précis et s’y tient en l’exécutant à la perfection. Et puis Janick Steinmann a également un fin nez pour engager des joueurs qui passent sous le radar.
Vous avez des exemples?
Beaucoup! Marco Lehmann avait débarqué de deuxième division avant d’exploser. Davos ne voulait plus de Nando Eggenberger ou Gian-Marco Wetter. Nico Dünner ou Sandro Forrer jouent également un rôle important. Prenez l’exemple de Nathan Vouardoux. Lui, je ne dis pas que personne ne le voulait. Mais il débarque des juniors de Lausanne. Aujourd’hui, il joue plus de 15 minutes par matches. À 20 ans, c’est impressionnant. Et au milieu de tout cela, il ne faut pas oublier les vétérans tels que Jeremy Wick ou Dominic Lammer qui font un gros travail. C’est lorsque tu vois l’équipe dans sa globalité que tu comprends que la mentalité est en place. Et c’est ça le plus grand changement qui participe au succès de Rapperswil.