Meilleur compteur de la Ligue
Phil-Michael Devos et Ajoie sont en pleine bourre

Deux buts et cinq assists. Après deux semaines de championnat, Philip-Michael Devos est le meilleur compteur de National League. Mieux, son HC Ajoie vit un début de saison prometteur. Comment est-ce possible? Explications.
Publié: 27.09.2022 à 06:01 heures
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Dernière mise à jour: 27.09.2022 à 13:29 heures
Photo: keystone-sda.ch
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Grégory BeaudJournaliste Blick

En cinq journées, le HC Ajoie a déjà totalisé sept points. Un début de championnat qui laisse augurer une saison intéressante du côté de Porrentruy. Pour mémoire, les Ajoulots n'avaient engrangé que 26 unités lors de leur première année en National League au cours de l'exercice 2021-2022. Il ne faut évidemment pas brûler les étapes, mais le HCA a posé les bases pour vivre un championnat moins pénible que le dernier.

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Et si les Jurassiens sont actuellement dans une phrase positive, ils le doivent en partie à leur maître à jouer, Philip-Michael Devos. Le joueur de centre totalise déjà sept points en cinq rencontres et trône au sommet du classement des compteurs en National League. L'occasion de lui passer un petit coup de fil avant la réception de Berne, mardi soir (19h45).

Philip-Michael Devos, dort-on mieux lorsque l'on est le meilleur compteur de la Ligue?
(Il rigole) Honnêtement? Je ne dors ni mieux ni moins bien. Il ne faut surtout pas oublier qu'il n'y a que cinq matches de joués dans la saison. Peut-être que si je suis toujours à cette position après 47 ou 48 rencontres de saison régulière, je penserais différemment. Mais c'est beaucoup trop tôt.

Sept points en cinq matches, c'est tout de même pas mal non?
Jusqu'à présent oui, je ne peux pas dire le contraire. Mais comme tu le sais, des fois ça va par série. Durant trois, quatre ou cinq matches, la rondelle tourne dans le bon sens et d'autres fois pas. Si je fais une passe pour un coéquipier qui rate une cage vide, cela me fait zéro point. Idem si, moi, je rate le même genre d'occasion. C'est pour cela qu'il faut garder confiance en soi à chaque instant. Même lorsque le but te paraît tout petit lors des périodes creuses. J'ai appris à ne jamais aller trop haut ou trop bas dans les émotions.

L'expérience d'une saison de National League t'aide aussi probablement...
Un an d'expérience derrière la cravate ça aide forcément, je ne vais pas te dire le contraire. La saison dernière m'a permis de prendre conscience de ma capacité à être productif dans cette ligue que je ne connaissais pas. Je m'en suis toujours cru capable, mais je n'avais aucune preuve que c'était le cas. J'ai eu plusieurs séquences positives avec notamment une quinzaine de matches avec près d'un point par match. Cela fait du bien entre les deux oreilles même si je sais qu'il faut aussi une bonne partie de chance.

Ton début de saison est à ce point tributaire de la chance?
Il en faut. Je te donne un exemple. Je suis habituellement un centre créatif qui fait marquer ses ailiers. Après trois matches, j'avais deux buts et aucune passe décisive. À mon âge - 32 ans -, je suis conscient que de telles périodes peuvent arriver. Je sais également qu'il n'y a pas de recette miracle dans ce sport. Tu dois constamment te battre pour remporter tes batailles dans les coins et devant le but. J'essaie juste de ne pas trop me casser la tête.

Cette saison est-elle différente pour le HC Ajoie qui aura la pression d'une éventuelle relégation?
Non, dans mon esprit, elle ne le sera pas. D'ailleurs, je n'aime pas cette question. Je la comprends, mais c'est trop tôt dans la saison pour que nous nous disions «L'objectif est de nous sauver». C'est une manière négative de voir les choses et on doit à tout prix éviter de penser ainsi. Si nous commençons un championnat avec le but ultime de rester dans la ligue, c'est une mauvaise approche. Nous devons voir plus grand. Pourquoi ne pas espérer attraper les pré-playoff? Mais sans réfléchir si loin, nous devons continuer de jouer pour engranger des points chaque soir sans regarder le classement.

Ce qui change, par contre, c'est l'état de santé des troupes, non?
Ah oui. Alors là, c'est le jour et la nuit par rapport à l'an dernier. À l'époque, nous avions probablement l'équipe la moins talentueuse de l'histoire de la National League. Cela s'explique évidemment par de nombreuses raisons et notamment par notre promotion tardive. Mais après huit matches, nous avons perdu un de nos plus talentueux attaquants avec Jo Hazen. Guillaume Asselin a également manqué des matches. Bref, être au complet nous aide.

Peut-on dire que cette règle des six étrangers a finalement aidé Ajoie à refaire son retard en matière de talent?
(Il rigole) Tu me poses la question aujourd'hui et je pourrais te répondre oui. Mais quand je regarde le CV des étrangers de Zurich, Fribourg ou Lausanne, c'est tout de même quelque chose d'autre. Leur palmarès est long comme mon bras. Fribourg, par exemple, a enrôlé Jacob De La Rose et ses 250 matches de NHL. Ils n'ont pas pris n'importe qui.

Mais Ajoie aussi a de jolis renforts.
Tout à fait d'accord. Mais ce que je veux dire, c'est que cette analyse est à double tranchant. Oui, nous sommes meilleurs grâce à Frédérik Gauthier qui nous fait un bien fou comme deuxième centre ou avec T.J. Brennan qui amène un aspect offensif intéressant. Ce genre de profils suisses sont hors de prix pour un club comme Ajoie. Mais tout le monde peut en dire autant.

Toujours est-il que le HCA a déjà sept points en cinq matches. Ton coach Filip Pesan me disait que son but est d'être «chiant» à jouer chaque soir.
C'est précisément ça. Nous n'avons pas le choix. Nous connaissons nos points forts et nos points faibles. Il ne faut surtout pas nous sous-évaluer, mais nous savons qui nous sommes dans cette ligue et nous savons surtout que si nous jouons de manière éparpillée, nous n'allons pas nous en sortir. Nous devons jouer compact et travailler plus fort que l'adversaire. Il n'y a pas d'autre recette. A la maison, nous devons utiliser l'environnement hostile créé par nos partisans pour mettre de la pression sur nos adversaires. Ils doivent se dire que la soirée ne sera pas une partie de plaisir.

D'ailleurs à Zoug, vous aviez pris 11-0 l'an dernier et vous n'êtes pas passés loin d'un exploit ce week-end.
Nous sommes arrivés là-bas avec beaucoup de confiance avec deux victoires en trois matches. Et surtout, nous étions un peu... pas forcément revanchards. Mais c'est important d'avoir une bonne mémoire dans ce milieu. Ce 11-0 était toujours dans un coin de notre tête. Personne n'aime se faire ridiculiser et nous voulions réaliser une bonne performance. Au bout du compte, il nous a manqué un but, mais nous avons travaillé de la bonne manière. Si nous jouons ainsi tous les matches, nous serons bien placés. Je suis très fier de la manière dont nous nous sommes présentés chez le champion.

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