Les coulisses de son départ
Bertschy: «Les directeurs sportifs sont les rois pour te draguer»

Dimanche, Fribourg Gottéron a annoncé la signature de Christoph Bertschy pour les sept prochaines saisons à compter de 2022-2023. Le Singinois va ainsi revenir dans son club formateur après avoir fait tourner la tête d'une bonne moitié de la ligue. Il raconte.
Publié: 15.09.2021 à 15:55 heures
Photo: Andy Mueller/freshfocus
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Grégory BeaudJournaliste Blick

Christoph Bertschy, 27 ans, était le joueur le plus convoité sur le marché des transferts. Agent libre au terme de la saison à venir, le Fribourgeois aurait probablement pu signer dans n’importe quel club. Au terme d’un processus qui a duré plusieurs semaines – un peu plus qu’il ne l’avait imaginé, d’ailleurs –, l’attaquant du Lausanne HC a jeté son dévolu sur Fribourg Gottéron, club avec lequel il avait entamé sa carrière dans le mouvement juniors.

Christoph Bertschy, racontez-nous comment se sont déroulées vos dernières semaines. Était-ce compliqué à vivre?
Non, je ne dirais pas que c’était compliqué. Ce n’est pas le bon mot. C’était différent. J’avais décidé de ne plus avoir d’agent et j’ai dû tout gérer par moi-même. Négocier son avenir, ce n’est pas quelque chose que tu fais tous les jours et je dois avouer que j’ai trouvé cette procédure intéressante. Pour tout vous dire, j’avais imaginé que mon futur serait décidé deux semaines après le début du camp de préparation. Cela ne s’est pas passé comme je l’imaginais, car tout a pris plus de temps.

Comment vit-on lorsque toute la ligue vous fait les yeux doux?
Il y a finalement quelque chose d’assez excitant dans tout ça. Mais c’était également quelque chose qui coûte beaucoup d’énergie. Pas forcément au niveau physique, mais surtout mental. C’est une décision importante qu’il fallait prendre et je voulais être sûr de faire le bon choix. Et ce n’est pas facile, car les directeurs sportifs sont les rois pour te vendre le monde (rires).

Dans quel sens dites-vous cela?
Il s’agissait de la deuxième fois où je vivais cette période de négociations. Chaque club t’appelle et te dit tout ce que tu veux entendre. Tu es le meilleur. Avec toi, on va avoir du succès. Ils te présentent leur organisation en détail. À chaque fois que je raccrochais le téléphone, j’avais directement envie de signer pour le club en question (rires). Mais au final, il restait peut-être trois ou quatre équipes dans la course.

Comment en êtes-vous arrivé à la conclusion que Fribourg était la bonne décision?
C’est quelque chose que tu réfléchis avec ton entourage. En l’occurrence, j’ai beaucoup parlé avec ma copine. Au final, tout est devenu plus clair à Fribourg en quatre ans.

En 2017, vous aviez pourtant refusé d’y retourner au profit de Lausanne…
En effet. Mais à l’époque, rappelez-vous. On ne savait pas si une nouvelle patinoire allait arriver un jour. On ne savait pas qui serait le coach ou le gardien. Pendant ce temps, Jan (ndlr Alston, ancien directeur sportif du Lausanne HC) m’avait bien vendu son projet. Tout était limpide. Aujourd’hui, Christian Dubé m’a donné des perspectives et le président Hubert Waeber et moi avons toujours été en contact. Ils veulent faire revenir des Fribourgeois à Fribourg et c’est quelque chose qui m’a parlé. C’est quelque chose que je voulais depuis tout petit.

Depuis l’annonce de votre signature, nombreux sont les gens à vous imaginer quitter Lausanne plus rapidement.
On m’en a également parlé. Mais de ce que j’ai compris de mes discussions avec Petr (ndlr Svoboda, le directeur des opérations hockey), il ne veut pas m’échanger et compte sur moi. C’est également ma volonté. Je lui ai dit que je voulais jouer cette dernière saison avec le Lausanne HC et tout donner pour ce club.

De l’extérieur, le Lausanne HC semble particulièrement mouvementé. Cela a-t-il joué un rôle dans votre choix?
Je comprends que l’on puisse le penser à votre place ou à la place des personnes n’étant pas dans le club. Il y a un aspect non-conventionnel qui peut dérouter. Mais pour ma part, j’ai toujours eu des discussions ouvertes et honnêtes avec Petr. Tant au moment des négociations pour mon avenir qu’après lui avoir annoncé mon départ pour Fribourg. Mais l’aspect mouvementé ne date pas de l’arrivée de Petr Svoboda. En trois ans et quelques ici, j’ai vécu plusieurs changements de propriétaires et Petr n’y peut finalement pas grand-chose.

Pourtant avec Fribourg, il y a eu cette histoire d’écharpe…
J’étais sûr que vous alliez en parler (rires). C’était une bêtise et je suis désolé de ce que j’ai fait à l’époque. Nous avions écrit une lettre au club pour nous faire pardonner et avions communiqué à ce sujet. Aujourd’hui, j’ai l’impression que les gens ont tourné la page et je l’espère vraiment. Depuis l’annonce, j’ai eu énormément de messages positifs et un seul négatif. Mais j’en suis arrivé à la conclusion que je peux dire ou faire tout ce que je veux, les gens qui n’ont pas envie d’oublier cette histoire n’oublieront jamais.

À Fribourg, vous êtes amené à prendre la succession de Julien Sprunger. Cela vous met-il une pression supplémentaire?
C’est un grand costume à devoir porter. Mais c’est un challenge que j’ai envie de relever dès la saison prochaine. J’ai également décidé de ne pas y penser maintenant. Je suis un joueur du Lausanne HC et je veux encore avoir du succès ici.


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