Le 1000e match de Beat Forster
Le jubilé du «plus adorable des oursons»

Il a remporté six titres de champion, a fait scandale en 2008 et est surnommé «le plus adorable des oursons» par ses coéquipiers. Le Biennois Beat Forster jouera son 1000e match contre son ancien club, Davos samedi soir.
Publié: 18.09.2021 à 12:48 heures
L'Appenzellois va fêter son 1000e match de National League face à Davos.
Photo: Getty Images
Angelo Rocchinotti, Matthias Davet (adaptation)

Lorsque Beat Forster a fait ses débuts en LNA en janvier 2001 lors de la victoire 9-1 à La Chaux-de-Fonds, le défenseur du HC Davos pesait quelques kilos en trop. L'ex-joueur de NHL Kevin Miller le prend à parti et lui propose un pari: «Si tu perds quatre kilos en un mois, je te donne 100 francs suisses. Si tu ne le fais pas, tu me dois ce montant.» Beat Forster accepte le pari, et le remporte.

«Je gagnais que 5000 francs par an, je pouvais utiliser cet argent à bon escient», raconte l'homme âgé aujourd'hui de 38 ans. Un mois plus tard, il avait perdu cinq kilos, descendant sous la barre des 100 kilos. «Miller ne se serait pas soucié de mon petit ventre. Mais il savait que je me sentirais mieux et m'a fait une faveur.»

Aujourd'hui, c'est l'Appenzellois qui prend les joueurs sous son aile. Lorsqu'il constate que Gilles Senn ne sort pas de son lit tous les matins, il lui demande de lui envoyer un SMS tous les jours à sept heures et demie. Ceux qui réussissent un examen sont invités à dîner, offert par Forster. Ceux qui échouent doivent participer aux frais. «Je ne veux pas de leur argent, explique Forster. Mais je veux qu'ils se bottent le cul.»

«Il n'y a plus beaucoup de gars comme lui»

Leonardo Genoni, triple champion avec Forster et le HC Davos, déclare: «C'est impressionnant de voir comment il s'occupe des autres joueurs. Il inspire le respect. C'est un type très sympa.» L'ex-capitaine biennois Mathieu Tschantré le décrit comme «le plus adorable des oursons», Robin Grossmann comme «sociable et bon vivant». Et la légende de Davos, Reto von Arx, s'enthousiasme: «Un type comme il n'en reste malheureusement plus beaucoup aujourd'hui. Il dit ce qu'il pense, même quand il y a des problèmes, et c'est un bon père de famille.»

Le père de trois enfants a créé des tensions en 2008 lorsqu'il a quitté Zurich en milieu de saison pour retourner à Davos. «C'est un coup bas, s'était emporté Mathias Seger, le capitaine zurichois à l'époque. Arno (ndlr: del Curto, l'entraîneur davosien de l'époque) ne devrait pas agir de manière si hypocrite. Il a travaillé en connivence avec Beat Forster.» Aujourd'hui, le Biennois déclare: «Je n'ai pas été débauché. Je ne me plaisais plus là-bas alors je suis parti. Je n'avais signé nulle part, j'aurais très bien pu aller à Berne. D'ailleurs, Kloten a tenté de me recruter.» Mais pourquoi Beat Forster ne se plaisait plus à Zurich? «J'ai oublié», souffle-t-il.

Malgré six titres de champion, six participations à la Coupe du monde et une aux Jeux olympiques, c'est la Coupe Spengler que Forster aime mettre en avant. «Enfant, je suivais le tournoi à la télévision et je rêvais d'y participer. C'était toujours une expérience impressionnante.»

Pourquoi prendrait-il sa retraite?

Lorsque Davos a fait usage d'une clause de sortie, le joueur né à Herisau a déménagé à Bienne en 2017. Il évoque avec nous les chances de terminer champion dans le Seeland: «En 2020, nous étions chauds. Puis la saison a été annulée. Cette année, nous allons retenter le coup». Le contrat de Forster arrive pourtant à échéance à la fin de cet exercice. Prendre sa retraite? Ce n'est pas d'actualité. «Pourquoi? Je me sens en forme.»

En 2015, sous les couleurs du HC Davos.
Photo: PKP/Pius Koller

Samedi, contre Davos, celui que tout le monde surnomme «Fösche» rejoindra le club des 1000. Ce que peu de gens savent? «Il était gardien de but chez les juniors à Herisau», révèle l'ex-portier Jonas Hiller. «Fösche est soulagé de ne pas avoir continué sur cette voie. Je suis d'accord avec lui. Il n'a jamais été très mobile. Je l'ai vu s'étirer et j'en suis convaincu: en tant que gardien de but, il n'aurait jamais atteint les 1000 matches», sourit Jonas Hiller.

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