Grégory BeaudJournaliste Blick

Après 20 minutes de jeu, il y avait de quoi se dire que la Suisse pouvait être au-devant d’une soirée compliquée face aux Kazakhs. Imprécis en transition et peu tranchants à la conclusion, les hommes de Patrick Fischer ont livré un tiers-temps franchement moyen. Et visiblement ils en ont pris conscience puisque la seconde période remportée 2-0 a été un récital helvétique avec 22 tirs cadrés et une multitude d’occasions de but.

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La Suisse a finalement évité le piège malgré une fin de match qui s'est compliquée avec deux buts évitables concédés par Sandro Aeschlimann. Malgré tout, les Helvètes continuent leur sans-faute dans ce tournoi finlandais avant de passer à des nations plus dangereuses dès ce mercredi. On décortique ce match.

Les meilleurs joueurs

Denis Malgin (attaquant), 1 but. C’est à nouveau le joueur des Zurich Lions qui a joué le rôle «d’allume-feu» dans cette rencontre. Comme samedi face à l’Italie. Après avoir rapidement touché le poteau (2e), Denis Malgin a ouvert la marque et ôté une belle épine du pied à ses coéquipiers. Sa réussite de la 24e n’était ni la plus belle ni la plus compliquée. Mais le No 62 a fait preuve d’un bel opportunisme pour se retrouver au bon endroit au bon moment.

Pleine confiance

Avec désormais six points à son compteur, le joueur de centre est le meilleur pointeur dans le camp suisse. Et il aurait d’ailleurs pu ajouter un autre but à sa moisson peu après son ouverture du score. Mais il a échoué en deux occasions face au gardien adverse. La dernière tentative est venue d’un coup de génie entre les jambes. Preuve qu’il est actuellement en pleine confiance.

Dario Simion (attaquant), 1 but. Le Tessinois avait impressionné durant la finale en enchaînant les buts. Comme Denis Malgin, il est dans une période faste et son face-à-face remporté avec le gardien du Kazakhstan l’a encore une fois prouvé. Dario Simion a fait preuve d’un magnifique sang-froid face à un portier qui a peut-être livré un de ses plus grands matches en carrière. Auteur d’un nombre incalculable d’arrêts décisifs, Andrei Shutov a longtemps maintenu son équipe dans le match.

«Quand tu te présentes seul face au gardien, tu n’as pas trop le temps de réfléchir, a rigolé Dario Simion. Mais j’ai vu un trou à cet endroit et j’ai tenté ma chance.» Il s’agit de son premier but avec l’équipe de Suisse en compétition officielle après avoir passé la quasi-totalité des derniers Jeux olympiques en isolation à cause du coronavirus.

Andres Ambühl (attaquant), 1 assist. L’inusable ailier a offert 16 excellentes minutes de glace à son équipe. Avec Enzo Corvi et Fabrice Herzog, il compose une triplette finalement très énergique mais de loin pas dénuée de talent, comme le prouve le 3-1 du dernier nommé à la 56e minute. Sur cette action, Andres Ambühl a tout simplement offert une cage vide à son coéquipier. Quel coup d’oeil!

Dean Kukan (défenseur), 19’09” de glace. L’arrière n’est pas celui dont on parle le plus. Mais le joueur des Columbus Blue Jackets offre une belle assurance dans la défense. Surtout si l’on pense qu’il évolue autant en infériorité numérique qu’en power-play. Dans les deux situations, le Zurichois paraît à son affaire. Il a notamment joué plus de 8 minutes lors de la dernière période au moment où Patrick Fischer a décidé de ne jouer qu’à trois paires défensives et de laisser Dominik Egli et Christian Marti de côté.

Fabrice Herzog (attaquant), 1 but. Plus que son but, c’est surtout l’abattage défensif qui est à mettre en lumière. L’ailier zougois continue son excellent tournoi et joue sans arrêt juste sur sa ligne avec Enzo Corvi et Andres Ambühl. Petit «détail», c’est lui qui a été envoyé avec Hischier et Meier lors de la dernière minute de jeu au moment de défendre le but d’avance. Ce n’est évidemment pas anodin.

L’action du match

Timo Meier n’est pas habitué à rater de pareilles montagnes. Mais le serial buteur a vu son essai être bloqué miraculeusement par Andrei Shutov, gardien kazakh dans une forme incroyable ce mardi soir. Peu en réussite depuis le début du tournoi, Timo Meier aurait sûrement apprécié débloquer son compteur de buts à 5 contre 5. Mais le portier adverse en avait décidé autrement. Et avec la manière!

La phrase de la journée

«Il faut donner du crédit à notre adversaire et arrêter de croire que nous allons gagner tous nos matches 8 ou 9-0». Patrick Fischer, sélectionneur national, un rien agacé en fin de match au moment des interviews.

Le prochain match

Comme samedi après sa victoire face à l’Italie, la Suisse enchaîne immédiatement avec un match le lendemain. Les hommes de Patrick Fischer seront opposés à la Slovaquie du prodige Juraj Slafkovsky (18 ans). Lors des récents Jeux olympiques, l’ailier qui sera drafté très haut cette année avait été fantastique avec sept buts en sept matches. S’ils comptent rester en course pour les quarts de finale, les Slovaques ont tout intérêt à remporter des points après un début de tournoi compliqué (3 points en 3 matches).

Pour la Suisse, la donne est assez simple: une victoire en 60 minutes permettrait de voir la suite du tournoi avec sérénité puisque les hommes de Patrick Fischer auraient parfaitement rempli leur mission en ce début de tournoi face à quatre adversaires à leur portée. La rencontre sera à suivre en direct sur notre site dès 19h20.