Lors des cinq dernières rencontres de Fribourg Gottéron, Yannick Herren a patiné durant… 18 secondes. Une situation étonnante pour celui qui était le gros renfort des Dragons en 2020. Débarqué en provenance de Lausanne avec un contrat de trois ans en poche, le Haut-Valaisan a disputé une première saison satisfaisante (22 points dont 11 buts).
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«Il ne mérite pas de jouer»
Mais cette année, il est tombé en disgrâce aux yeux de son entraîneur et directeur sportif, Christian Dubé. Mardi soir lors de la défaite à Lausanne, il est à nouveau resté toute la soirée au bout du banc à attendre que le temps passe. Questionné sur ce sujet, le Québécois a précisé que Yannick Herren «ne mérite pas» de jouer actuellement. Une déclaration forte.
«Je ne suis pas coach, précise Sven Helfenstein. Je suis son agent et j’ai forcément un avis différent de Christian Dubé. Mais au bout du compte, ce qui importe c’est de trouver une solution.»
Est-ce à dire que le départ de Yannick Herren est proche? Pas forcément et pour deux raisons: 1. Il est encore au bénéfice d’une entente pour la saison prochaine. 2. Il a signé un contrat richement doté qui pourrait freiner un autre club au moment de vouloir l’acquérir. «Nous avons des discussions avec d’autres clubs, confirme Sven Helfenstein. Mais nous n’en sommes pas arrivés à un point où il fallait concrètement parler d’argent.»
Pas en Swiss League
L’ailier a-t-il encore la cote dans la ligue? «Je suis convaincu qu’il a le talent pour aider bien des équipes en National League, poursuit le représentant. C’est un joueur sensible qui n’est forcément pas heureux dans cette situation. Mais lorsqu’on lui fait confiance, il a les qualités pour aider n’importe qui.»
Pour Fribourg Gottéron, l’idée serait de l’échanger contre un autre attaquant. «C’est effectivement une des données qui peut ralentir le processus», poursuit Sven Helfenstein. Une chose paraît acquise: Yannick Herren ne devrait pas se tourner vers la Swiss League pour trouver du temps de jeu.
Pour Christian Dubé, un échange est nécessaire. «Nous avons actuellement 13 attaquants sous contrat. Avec Andrei Bykov blessé, je me retrouve donc avec douze attaquants et si Herren part sans rien en retour, je n’en aurais plus que onze. Ce n’est pas assez.» Reste à savoir d’où pourrait venir la solution.
Bras de fer
Ce n’est pas la première fois que Sven Helfenstein se trouve attablé avec Christian Dubé pour parler de l’avenir d’un joueur sous contrat. L’hiver dernier, c’est le cas du défenseur David Aebischer qui a retenu l’attention des deux hommes. Malheureux à Fribourg, il voulait s’en aller. C’est finalement à Rapperswil qu’il a trouvé un point de chute. «Pour moi le cas de David est intéressant car, comme Yannick, il ne cherchait pas une solution rapide. Il voulait une bonne solution. Et à Rapperswil, c’est exactement ce qu’il a trouvé.»
Est-ce à dire que Yannick Herren pourrait être contraint de faire banquette plusieurs semaines encore? Pour sa part, Sven Helfenstein est un rien agacé par cette situation. «Pour tout vous dire, je ne suis pas fan de voir les clubs signer de longs contrats avec des joueurs si c’est pour vouloir s’en débarrasser à plus d’une année du terme. Fribourg doit-il trouver des moyens d’économiser de l’argent car il y a Christoph Bertschy qui vient? Je ne sais pas, mais ça ne doit pas être le problème de Yannick.»
Vendredi soir, le No 27 de la BCF Arena sera probablement à nouveau sur la feuille de match pour la réception de Genève-Servette. Griffera-t-il la glace? Rien n’est moins sûr.