Une heure avant le coup d'envoi de la Coupe Spengler, le virage des supporters du HC Ambri-Piotta commençait déjà à se remplir. Les gens se sont agglutinés de manière méticuleuse sous la direction du staff. Aucune place ne doit être gâchée, c'est pourquoi l'ordre est de rigueur. Il faut dire que la foule des grands soirs (même si c'est l'après-midi) est attendue pour cette rencontre entre les Léventins et Örebro. Après deux ans de pandémie, tout le monde a hâte que cela recommence enfin.
Si la matinée du 26 décembre n'avait rien laissé entrevoir de la cohue en approche, les premières heures de l'après-midi ont confirmé la tendance: oui, il y aura foule à Davos durant toute la semaine. Pour se rassurer, il fallait simplement suivre l'évolution de la vente de billets pour en avoir le cœur net. Malgré la pause forcée de deux ans, le tournoi fait toujours recette et cette édition 2022 ne sera pas différente des années précédentes.
«Cela fait plusieurs semaines que tout est prévu, rigole Dario, un supporter de HC Ambri vivant en région lucernoise. Nous sommes là pour trois jours.» L'occasionnel visiteur de la Léventine s'est rendu dans les Grisons en famille. «Nous avions des billets l'année dernière et avions dû tout abandonner au dernier moment.» Et pour cause: le tournoi avait été annulé le 25 décembre, à la veille de son coup d'envoi. «Un crève-cœur, précise-t-il. Alors forcément, cette édition est d'autant plus attendue.»
Plaques tessinoises à tous les coins de rue
Et pas que par lui. Cela se voit d'ailleurs dans les rues de la station grisonne. Les voitures immatriculées dans le canton du Tessin sont très nombreuses. Et, logiquement, les fans du HCAP emplissent les bars de Davos. Quel contraste avec le mois de décembre 2021 durant lequel Davos était une zone quasi sinistrée. «Nous étions tout de même montés avec ma femme», remarque Frank, un supporter du HCD qui a ses habitudes sur les hauts de Landquart. Pour ce premier jour, il n'a obtenu des billets «que» pour Team Canada - Sparta Prague. «Ambri? Impossible. La demande était incroyable. Et pourtant j'ai essayé.»
Alors en attendant le match du soir, il a passé le temps à flâner dans les rues. «Cela fait vraiment chaud au cœur de voir Davos revivre après deux ans tellement tristes», remarque-t-il avant de s'enfiler dans le mythique «Ex-Bar», le lieu de rendez-vous incontournable pour les après-matches. «En 2020, les fans d'Ambri avaient mis une sacrée ambiance, rigole-t-il. J'ai l'impression que c'est repartir pour être aussi fou cette année.»
A l'instar du centre de Davos, les alentours du Stade de Glace de Davos sont également des plus animés. Comme si tout le monde voulait rattraper le temps que le coronavirus leur avait «volé». Si certains bars de la «Promenade» sont mythiques, que dire de la tente attenante à la patinoire? L'ambiance y est toutefois plus potache. Les supporters plus jeunes y font leurs premières expériences. Sur le pas de porte, deux supporters affublés d'un maillot canadien hésitent.
Centenaire toujours fringant
«On ne sait pas si c'est encore de notre âge», pouffe l'un d'entre eux. Il faut dire qu'un trentenaire pourrait tout à fait s'y sentir quelque peu «vieux». C'est le cas de l'auteur de ces lignes, qui refusera «l'obstacle» pour privilégier le match d'Ambri-Piotta. Durant 60 minutes, les Tessinois ont usé de leurs cordes vocales jusqu'à scander «La Montanara» pour célébrer la victoire de leurs protégés.
Après les deux matches de ce premier jour de compétition, cela ne fait plus aucun doute. La Coupe Spengler a repris ses droits, comme si la pandémie n'avait pas eu lieu. Les gradins de la patinoire sont toujours aussi bondés et la ville bouillonne comme aux plus belles années. L'an prochain, le traditionnel tournoi vivra sa 100e édition. Ambri-Piotta ne sera probablement pas de la partie. Pour le plus grand désespoir de certains tenanciers de hauts lieux de la vie nocturne.