Pendant deux ans, la Coupe Spengler n'a pas pu avoir lieu à cause de la pandémie. En 2020, elle a été annulée dès le mois de septembre en raison de la situation. Et en 2021, elle a été annulée la veille du début du tournoi, après une épidémie du variant Omicron. Notre journaliste Grégory Beaud était d'ailleurs déjà sur place et avait recueilli les réactions des supporters à Davos.
Cette année, Blick s'est à nouveau rendu dans la station grisonne, à la rencontre de cinq protagonistes davosiens. Ils nous parlent de cette période particulière et de leurs attentes quant au retour du tournoi, qui aura lieu pour la 99e fois.
«Ce fut un choc pour tout le monde»
Stefan Walser, président de la commune de Davos
«La Coupe Spengler m'a beaucoup manqué. C'est l'un des événements les plus importants de l'hiver pour la commune et la station de Davos. L'année dernière, l'annulation de la compétition a eu lieu à la dernière minute en raison de la recrudescence du Covid. Ça a bien sûr été un choc pour tous les participants.
Nous sommes d'autant plus heureux que cette fête populaire soit de retour à Davos et que plus rien ne s'oppose à ce qu'elle ait lieu. Je me réjouis de rencontrer à nouveau des gens que l'on n'a pas vus depuis longtemps, d'être à nouveau ensemble et de profiter des matches. J'attends une Coupe Spengler comme avant le Covid, avec des hôtels complets, une patinoire à guichets fermés et des gens heureux dans la rue, qui prennent plaisir à cet événement.»
«Notre travail n'a servi à rien»
Marc Gianola, CEO du HC Davos et président du comité d'organisation de la Coupe Spengler
«Nous avons eu presque trois ans pour préparer une seule Coupe Spengler… Et c'est long. Les événements qui ne peuvent pas avoir lieu pendant longtemps ont souvent du mal à se remettre en route. Il faut observer comment cela va se passer chez nous.
En 2020, nous n'avons pas organisé la Coupe Spengler mais nous avions eu du temps pour préparer cette annulation. En 2021, tout a été très désordonné. Par conséquent, l'annulation de dernière minute a été très mouvementée, car il a fallu mettre en place une cellule de crise. Normalement, lors d'un tel tournoi, le plus gros du travail est fait avant le premier match. Mais ici, tout le travail n'a servi à rien… Et d'autres tâches nous attendaient pour résoudre tous les problèmes qui se sont imposés. Nous avons eu deux fois plus de travail sans pour autant obtenir un tournoi.
Je suis très heureux que les gens puissent à nouveau se rassembler pour la Coupe Spengler, que cela crépite à nouveau dans la patinoire et que nous puissions à nouveau vivre cette ambiance particulière à Davos. Auparavant, on avait toujours cru que le secteur de l'événementiel était résistant à la crise, mais un virus nous a montré que ce n'était pas le cas. Il faut prendre cette connaissance avec soi pour pouvoir aussi gérer de telles situations, car elles peuvent se reproduire à tout moment.»
«Jouer le championnat, c'était bizarre»
Andres Ambühl, capitaine et légende du HC Davos
«Durant deux ans, il nous a manqué quelque chose durant la semaine entre Noël et Nouvel An. La première année, nous avons joué le championnat sans spectateurs et c'était un peu bizarre. On espérait à chaque fois que l'on jouerait dans une patinoire comble contre le Team Canada.
L'annulation de l'année dernière nous a fait beaucoup de peine. Car nous nous sommes tous efforcés de faire attention et de ne pas mettre le tournoi en danger. Mais tous ces résultats de tests positifs sont quand même tombés. Je me suis également retrouvée en quarantaine pendant dix jours.
Je me réjouis énormément de cette semaine, de pouvoir à nouveau jouer au hockey à la maison dans cette atmosphère particulière, avec des super matches et tout ce qui va avec. Avec les deux annulations, l'impatience est encore plus grande. Je pense qu'il en sera de même pour les spectateurs. C'est pour ça que ce sera une Coupe Spengler spéciale.»
«Bien plus de personnes veulent des billets»
Maurice Parrée, propriétaire de l'hôtel Grischa à Davos
«Nous accueillons toujours l'équipe du Canada chez nous. La plupart des joueurs arrivent le 24 décembre et fêtent Noël chez nous le 25. Tout cela a disparu, ce qui a été une grande perte, car des relations personnelles s'étaient nouées au cours des années précédentes.
L'année dernière, cela a été particulièrement difficile car nous avons dû remplacer en très peu de temps les chambres supprimées. Normalement, nous remplissons facilement l'hôtel à 100%, mais en 2021, nous n'avons eu qu'un taux d'occupation de 80%. Il s'agissait donc d'une perte économique et d'une catastrophe pour Davos en termes d'ambiance. Certains membres de la délégation canadienne étaient déjà à l'hôtel chez nous, d'autres étaient dans l'avion et ont dû faire demi-tour. Les équipements avaient également déjà été envoyés.
Je me réjouis que Davos soit à nouveau très animée entre Noël et Nouvel An et que cette ambiance de fête soit de retour. Je pars du principe que l'envie de revivre la Coupe Spengler est grande. Mon réseau me le montre aussi, il y a beaucoup plus de gens que les années précédentes qui me demandent des billets.»
«C'était comme un poing dans l'estomac»
Seigi Sterkoudis, restaurateur, longtemps chef du Pöstli-Club, désormais co-gérant du Secret Mountain
«Lorsque l'année dernière, le 25 décembre au petit matin, on a soudainement annoncé que la Coupe Spengler n'aurait pas lieu, cela a bien sûr été très incisif pour nous, les restaurateurs. Comme un coup de poing dans l'estomac. La Coupe Spengler est tout simplement un must pour Davos! Nous l'avons bien sûr énormément ressenti sur le plan économique et beaucoup de clients, de célébrités et d'anciens joueurs de hockey qui nous rendaient toujours visite, ne sont pas venus. Nous étions complets au Pöstli-Club du 26 au 30 décembre et soudain, les annulations ont commencé à pleuvoir. C'était de la folie!
Je suis très heureux que nous soyons revenus à la vie normale et que la Coupe Spengler puisse enfin avoir lieu à nouveau. C'est extrêmement important pour le HCD, pour Davos, mais aussi pour les gens.»