Les mines étaient évidemment basses devant le vestiaire biennois après cette courte défaite 3-1 au Hallenstadion. Damien Brunner a tenté de mettre des mots sur ce qu'il venait de vivre. Mais même le volubile No 96 de la Tissot Arena a semblé peiner. «Notre power-play était un scandale, a-t-il vociféré. Si tu n'es pas capable de battre cette équipe de Zurich... Je ne sais pas quoi dire. À 5 contre 5, on était la meilleure équipe. Mais que veux-tu... On n'a pas été capables de prendre les bonnes décisions au bon moment. Cela nous coûte cher.»
«On perd la série bien avant»
Ce constat, ils sont nombreux à le faire du côté de la formation seelandaise. À raison, d'ailleurs. Même lors de ce dernier match décisif à Zurich, le club bernois était très proche de Zurich. «Mais cette série, on ne la perd pas sur cette rencontre décisive, coupe Gaëtan Haas. On la perd plus tôt.» Il est vrai que le HCB possédait un «puck de match» samedi dernier dans sa patinoire. «Et on a touché le poteau... Derrière ils ont marqué», poursuit le capitaine vaincu.
Si expérimenté soit-il, Robin Grossmann a également bien du mal à se remettre de cette élimination. Les mots sortent péniblement malgré son très bon français. «Franchement? Je ne sais pas quoi vous dire, tente-t-il de lancer pour détendre l'atmosphère. Quand tu viens à Zurich pour un septième match, tu sais que ce sera compliqué. Mais j'ai l'impression qu'on a fait mieux que de se défendre.» L'arrière débarqué en début de saison de Lausanne se remémore plusieurs séquences de cette série particulièrement serrée. «Tous les matches se sont joués à un but. Même ce soir. La cage vide, cela ne compte pas. Donc forcément, il y a de quoi avoir des regrets.»
«On doit apprendre»
C'est peut-être Gaëtan Haas qui a trouvé la meilleure formule pour mettre un terme à cette saison biennoise: «C'est beau le hockey, mais des fois ça fait mal.» À voir les visages fermés et les yeux embués, cette quatrième et dernière défaite a fait mal. Très mal même. Le No 92 a tout de même tenté de ponctuer sa prise de parole sur une note positive: «La saison prochaine, on sera plus ou moins la même équipe. On doit apprendre de ce qui vient de nous arriver. Je pense qu'on était prêts, cette saison, mais il n'a pas manqué grand-chose. À nous de faire en sorte qu'à l'avenir ces petites choses tournent en notre faveur.»
Sur les gradins surplombant la zone d'interviews, les fans zurichois ont «pourri» Damien Brunner avant d'être escortés vers la sortie par la sécurité. Correcte sur la glace, cette série aurait mérité de se terminer de manière fair-play dans les gradins également. Mais il est hélas impossible de contrôler tous les crétins. Eux, contrairement au fantasque joueur, seront au rendez-vous des demi-finales. Le méritent-ils? Moins que les Biennois.