Il suffit de voir les traits tirés de John Gobbi, CEO, et de Hubert Waeber, président, après la défaite pour comprendre. Dans les couloirs de la Corner Arena, les deux dirigeants de Fribourg Gottéron ont la mine des mauvais jours. Leur équipe s'est fait éliminer sans franchement mériter un autre sort sur cette série de pré-playoff contre Lugano. Au moment des analyses, Christian Dubé parle de claque salutaire. De remise en question. De se regarder dans le miroir.
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Et le technicien a raison. Mais cela ne doit pas être qu'aux joueurs de faire ce travail d'introspection et d'autocritique. Ce serait trop facile de mettre cet échec uniquement sur le dos des individualités. Oui, elles ont évidemment leur part de responsabilité dans cette élimination. Cela tombe sous le sens. Mais Christian Dubé aussi. Et les dirigeants également. Bref, l'expression «se regarder dans le miroir» est la clé. Si les dirigeants fribourgeois pensent avoir des résultats différents en ne changeant rien durant l'été, ils se plantent.
Un net coup d'arrêt
Ce matin, le constat est clair du côté de Fribourg: le club a connu un net coup d'arrêt en cette saison 2022-2023 après avoir surfé sur une vague de succès ces trois dernières saisons. Entrée réussie dans une superbe nouvelle patinoire. Progression constante. Demi-finale face à Zurich. Bref, tous les voyants étaient au vert avant cet exercice. Et c'était justement là le plus gros danger qui guettait le Dragon. Et il a sauté dessus à pieds joints.
Ce qui devait être la saison de la confirmation est devenue celle de la remise en question. Les joueurs seront-ils capables de retrouver l'énergie du désespoir qui a fait leur succès l'an passé avant de signer – pour certains – de longs et juteux contrats? Christian Dubé va-t-il revoir ses méthodes afin de durer à cette position sans s'essouffler? Les dirigeants vont-ils lui donner les moyens d'être ambitieux?
Christian Dubé: la question centrale
Aujourd'hui, Fribourg Gottéron est à un tournant. Et du sommet au pied de la pyramide, une remise en question doit avoir lieu. La question des deux casquettes – coach et directeur sportif – sur la tête de Christian Dubé est centrale pour négocier ce tournant. Un statu quo est possible. Mais il ne se fera pas sans changement pour autant.
Il ne faudrait pas que les analyses de fin de saison arrivent à la conclusion que l'absence de Chris DiDomenico a cruellement manqué aux Dragons et que son retour va résoudre tous les problèmes. Ce serait mettre une pression démesurée sur ses épaules. Et, surtout, ce serait trop simpliste. Cette saison, le Dragon a montré ses limites. Une participation aux play-off, aujourd'hui, n'est plus un acquis. Mais ne pas prendre cet échec comme autre chose qu'un accroc serait la plus grosse erreur.