On sentait toute la déception de Christoph Bertschy lorsque celui qui a porté le maillot de Top Scorer pour la soirée s’est présenté aux interviews d’après-match. Déçu certes, mais toujours gentleman.
Lorsque son futur coéquipier et bourreau de son club lors de l’acte III Philippe Furrer est passé derrière lui accompagné de toute sa petite famille, Christoph Bertschy n’a pas oublié de le saluer. Et c’est d’un sourire très victorieux que les filles de l’arrière fribourgeois lui ont répondu. Interview du numéro 22 de Lausanne et futur Dragon.
La déception doit être énorme puisque ce soir, c’est à nouveau cruel.
Ouais. Je pense que si on regarde la série, on ne mérite pas de se faire éliminer 4-1. À 5 contre 5, on était la meilleure équipe. On dit souvent que les situations spéciales décident des séries en play-off et c’était le cas dans celle-là.
Mais ce soir, vous avez au moins marqué.
Oui, ce soir. Mais la série, ce n’était pas que ce soir.
À quoi avez-vous pensé lorsque Gottéron marque le but en prolongation?
À pas grand-chose. Je savais que c’était fini. De la frustration, de la tristesse… C’était une belle étape de ma vie. J’ai bien aimé vivre à Lausanne. J’adore le club, j’adore les supporters, j’adore la ville. Ce n’est pas facile. Je ne pense pas qu’on mérite de se faire sortir 4-1. Tous les matches étaient assez serrés, sauf peut-être le quatrième à la maison. Mais c’est frustrant.
Vous pensez que vous avez payé les efforts déployés lors de votre pré-playoff contre Ambri?
Sur cette série non, je ne pense pas. Je pense que c’est seulement après l’acte III ici, qui a été en troisième prolongation, qu’on était un peu fatigué. Ce soir, j’ai trouvé qu’on avait un gros niveau d’énergie. Toute la série, on n’avait pas l’air d’être fatigué… sauf le quatrième match. Mais je ne pense pas que c’est ça qui nous a coûté la série.
Qu’est-ce que ça vous fait d’avoir dû jouer contre certains de vos futurs coéquipiers?
C’est le business. Je voulais absolument gagner, leur montrer qu’ils ont fait le bon choix en m’engageant. C’est un peu spécial mais ça reste une série, il fallait se concentrer. Je voulais absolument bien faire ici pour ma dernière année et malheureusement je n’ai pas… Enfin, on n’a pas vraiment réussi.
On a pu voir qu’avec certains, c’était plutôt chaud par moments. On peut par exemple penser à Killian Mottet. Est-ce qu’on oublie tout quand on arrive dans le vestiaire?
Oui, c’est la série. C’est comme ça en play-off. Je pense qu’en équipe nationale, tout va bien avec tout le monde. Je m’entends très bien avec lui mais sur la glace, ce ne sont pas des potes. Et dans une série, surtout pas. J’ai essayé de mettre ça de côté pour mon équipe et donc, de jouer un peu dur et de finir mes charges.
Qu’est-ce que Fribourg avait de plus?
Les situations spéciales. Ils sont vraiment chauds en power-play. Après je ne sais pas si c’était notre incapacité de marquer en supériorité numérique ou leur box-play qui était fort mais je pense que les situations spéciales étaient un aspect important de la série. S’ils continuent comme ça, ils vont être dangereux.
Jusqu’où peuvent-ils aller d’après vous?
Je n’espère pas au top. Ça me ferait quand même un peu chier de les voir gagner le titre avant que j’arrive (rires). Mais c’est vrai que c’est une équipe dangereuse. Ils ont un gardien et une attaque incroyables, tandis qu’en défense ils font le job. On verra.