Ce mardi soir, le CP Berne reprend le chemin de sa patinoire pour y affronter Fribourg Gottéron. Avec une absence de marque à la Postfinance Arena: le vétéran Thomas Rüfenacht. En raison de lésions du ménisque et du cartilage de son genou, le triple champion de Suisse a dû interrompre sa saison en mars, après seulement huit apparitions. Il s'est fait opérer deux mois plus tard. Une absence prévue entre neuf et douze mois! Une éternité pour le joueur de 36 ans.
Si le Bernois s’était fait opérer directement, il serait bien plus proche de retrouver la glace. Mais il ne s’en plaint pas: «Nous ne savions tout simplement pas comment cela allait se développer.» Après deux mois en béquilles, l’attaquant du CP Berne est autorisé à s’entraîner en salle de musculation, début août. «J’étais tout heureux lorsque j’ai recommencé. Je me suis entraîné avec peu de poids et je n’avais pas l’impression de me surmener. Mais un soir, j’ai entendu le liquide dans mon genou à chacun de mes pas. Il était très gonflé. J'ai compris que je devais y aller plus doucement.»
Le genou va-t-il tenir?
L’Américano-Suisse ne pense toutefois pas mettre un terme à sa carrière. «Les médecins disent que beaucoup échoueraient à mon âge, à cause de la motivation. Ce ne sera pas mon cas. J’adore aller à la salle de musculation. La seule question est de savoir comment le genou va réagir à l’intensité croissante.»
L’homme de 36 ans l’admet: «Je n’ai jamais vécu un tel défi. Il faut une immense force mentale.» Et si le retour ne pouvait pas se faire? Son contrat avec les Ours de Berne serait alors terminé. «Si je ne suis toujours pas prêt à la fin de la saison, mais que je sens que je peux encore jouer, je continuerai. Si cela ne fonctionne pas, ce n’est pas une tragédie. Je n’ai plus 25 ans.»
«Je suis fait pour combattre l’adversité»
Thomas Rüfenacht était déjà passé par une période compliquée dans sa carrière. Alors qu’il n’avait que 20 ans, l’attaquant a été renvoyé en 1re Ligue (à Saastal) et pouvait à peine vivre de ses revenus. Il a même dû s’en aller dans le Minnesota durant l’été pour travailler sur un terrain de golf, occupation qui l’obligeait à se lever tous les matins à 4 heures pour tondre la pelouse. Aujourd'hui, Thomas Rüfenacht vit à nouveau une période difficile. Mais quand il dit qu'il est «fait pour combattre l'adversité», il n'exagère pas.
Il a néanmoins postulé pour le poste de directeur sportif du CP Berne et pensait avoir de bonnes chances, jusqu’à ce qu’Andrew Ebbett se présente et obtienne le poste. «Je pense que j’aurais pu aider l’équipe et l’organisation. Pendant combien de temps la décision m’a-t-elle dérangé? Pas longtemps. Je me suis fixé de nouveaux objectifs. Ce n’est pas le seul emploi possible. Et je ne veux pas uniquement travailler ici.»