«Je suis frustré, nous voulions gagner et nous avions la possibilité de réussir quelque chose de grand face à une des meilleures équipes du monde», analyse à chaud Anthony Racioppi après la rencontre. Si Young Boys s'est incliné face à Manchester City, le club bernois aura en tout cas réussi deux choses: montrer à l'Europe entière sa qualité et faire passer un palier à ses joueurs au niveau de la mentalité, comme le montre la déception bien marquée sur les visages.
Ok, le match s'est déroulé sur un terrain synthétique. Ok, Pep Guardiola a aligné quelques joueurs en manque de temps de jeu. Ok, il pleuvait... Mais tout de même, ce qu'a réalisé YB ce mercredi soir et à souligner. Il n'est pas donné toutes les équipes de bousculer et de faire douter le Manchester City de Pep Guardiola. Et la réaction de ce dernier, sur sa ligne de touche, suppliant presque le quatrième arbitre de donner un deuxième carton jaune synonyme d'expulsion à Mohamed Camara pour sa faute sur Rodri menant au penalty, en dit long. Tout comme sa sortie du terrain, au terme de la rencontre, en applaudissant longuement les supporters jaunes et noirs.
YB aura eu les occasions
Oui, YB n'est pas passé loin de réaliser quelque chose de très grand. «Il nous a manqué de l'efficacité, le fait d'être davantage tueur devant le but adverse, peste le gardien bernois. Ils ont eu beaucoup plus de réalisme que nous et cela a fait la différence.» Car il est vrai que le club de la capitale aura eu les occasions nécessaires pour inscrire plus qu'un but.
Mais le manque de promptitude de Sandro Lauper (37e), les arrêts d'Ederson (1e et 63e), le mauvais choix dans le dernier geste et le manque de précision de Cédric Itten (39e), auront couté cher aux Bernois. Surtout face à une équipe comme Manchester City, qui confisque littéralement le ballon à son adversaire (les Anglais avaient déjà 75% de possession à la 25e) et qui compte dans ses rangs certains des meilleurs joueurs du monde. De ceux capables de faire la différence à n'importe quel moment.
«Il y a beaucoup de frustration et de déception»
Le plan de jeu était pourtant parfait de la part de Raphaël Wicky: faire du YB, ne pas tenter quelque chose que l'équipe ne connaît ou ne réussirait pas. L'équipe a donc essayé de réaliser des phases de conservation de la balle et de jouer calmement lors de celles-ci, comme elle en a l'habitude. Et cela a plu à Guardiola. «J'ai aimé la façon dont ils ont joué, avoue-t-il. Ils ont été si agressifs et ils ont marqué un but fantastique. Leurs mouvements et la finition d'Elia étaient superbes. Les gens pensent que cela va être facile, Manchester City contre Young Boys, mais il faut venir ici et gagner.»
Et justement, le but de l'égalisation inscrit par l'attaquant Congolais a même permis aux Bernois de vivre un véritable temps fort, qui aurait pu changer la destinée de la rencontre. Les joueurs de Raphaël Wicky-se sont-ils mis à croire à un succès? «Bien sûr, clame Ulisses Garcia. Après le 1-1 d'Elia, c'était notre but. On est là pour gagner et nous n'avons rien à perdre. C'était un match bonus pour nous.»
Encore les coups de pied arrêtés...
L'analyse à tête reposée de la rencontre et les mots du technicien espagnol vont sans doute rendre encore un peu plus fier les joueurs bernois. Mais également accentuer la déception de ne pas avoir réussi ce qui semblait avant la rencontre impossible qui était bien palpable dans les travées du Wankdorf. «Nous avons fait une très bonne première période, estime l'international suisse. Nous finissons à 0-0, nous montrons que nous sommes courageux et nous gagnons nos duels... Il y a beaucoup de frustration et de déception. Surtout que nous prenons deux buts sur coups de pied arrêtés, un corner et un penalty qui fait 1-2.»
Comme contre Leipzig en septembre donc, YB a encaissé des buts sur des phases de jeu arrêtées. Rageant. Mais cela montre aussi que cette équipe n'est pas facile à malmener dans le jeu. Et c'est justement le positif que le latéral bernois veut garder. «Nous sommes aussi très fiers d'avoir réalisé une belle performance. C'est la Ligue des champions, contre la meilleure équipe du monde, donc voilà.»
Mais au-delà de ce résultat, le plus important est sauf ce mercredi soir: l'Étoile rouge s'est également inclinée 3-1 face à Leipzig. La rencontre à domicile face aux Serbes lors de la cinquième journée s'apparente ainsi de plus en plus à celle qui dictera la destinée du club bernois en Coupe d'Europe.