Les joueurs du FC Bâle viennent de remporter l'une des victoires les plus marquants de l'histoire du football suisse sur la scène européenne, mais il n'y a aucune euphorie dans le camp rhénan. Dans les coulisses du Stade Artemio Franchi, tous répètent la même phrase: «Nous avions un plan et il a fonctionné.» Les visiteurs ont gagné le match aller de la demi-finale de Conference League sur le terrain de la Fiorentina, grâce à deux buts en fin de match.
Mais quel était ce plan au fait? Une équipe bien regroupée, qui a su profiter des espaces laissés par les Florentins en se projetant rapidement sur l'avant. À part un but sur corner (Cabral, 25e), les Italiens se sont procurés très peu d'occasions. «Bravo au FC Bâle qui a su exploiter nos lacunes. Même si nous étions attentifs, ils ont marqué grâce à leur vitesse.»
L'ADN européen des Bâlois
Le mérite revient à son homologue Heiko Vogel qui a su parfaitement préparer ses joueurs pour ce grand rendez-vous. Même l'ouverture du score adverse n'a pas su les dérouter. «Forcément, ce 1-0 ne figurait pas dans notre plan idéal, a reconnu l'Allemand après la victoire des siens. J'avais dit la veille que nous aurions besoin d'une soirée parfaite pour obtenir un résultat. Disons, que c'était presque parfait pour nous ce soir (ndlr: jeudi). Je dois féliciter mes joueurs.»
Andy Diouf a été l'un des plus en vues sur la pelouse de la Fiorentina. «Le FC Bâle ne panique jamais, s'est réjoui le jeune Français, auteur du 1-1 sur une action remarquable. A l'intérieur du club, on ressent ce vécu européen. Je connaissais justement le FC Bâle pour cela avant de signer. Ils ont déjà joué en Ligue des champions et connu des grands matches avec Mohamed Salah notamment.» Cet ADN continental du FCB transforme l'équipe les jeudis soir cette saison.
Un Parc Saint-Jacques plein?
En attaque, Jean-Kévin Augustin a été préféré à Andi Zeqiri dans ce dispositif tactique parfaitement huilé. «Nous savions que nous aurions peu de ballons devant et qu'il faudrait en faire bon usage, a détaillé le Français. Ce n'est jamais fini avec nous. On reste solidaire et on ose tout jusqu’à la dernière seconde.»
Jeudi prochain au Parc Saint-Jacques, les Bâlois devront confirmer cette victoire surprenante pour se qualifier en finale. Ce qui serait du jamais vu pour le football suisse. «J'espère que le stade sera plein et que le public pourra nous pousser vers la victoire, se projetait le gardien Marwin Hitz. L'ambiance du côté bâlois était déjà incroyable, mais ce sera encore mieux au retour à la maison.»
«51% de chance de se qualifier»
L'entraîneur Heiko Vogel est resté très prudent au moment d'évoquer les chances de qualifications du FCB au match retour. «Je dirais 51% – 49% pour Bâle. J'ai beaucoup de respect pour la Fiorentina et nous n'avons fait que la moitié du chemin. Nous devrons sortir la même performance pour espérer aller plus loin.»
En cinq tentatives, aucun club suisse n'avait, jusque-là, réussi à sortir vainqueur d'une demi-finale de Coupe d'Europe.