Le Lausanne-Sport n’avait pas besoin de ça. Samedi dernier, le club vaudois a concédé sa sixième défaite consécutive. Cette fois, c’est le néo-promu GC qui lui a fait mordre la poussière, grâce à un doublé de Francis Momoh (0-2). Un match qui aurait dû se terminer sur un autre score: l’égalisation lausannoise a été injustement invalidée pour une faute de main.
L’attaque du LS est muette depuis trois matches et l’arrivée du nouvel entraîneur Alain Casanova. Zeki Amdouni avait pourtant trouvé le fond du filet à la 32e minute. L’avant-centre, bien servi par Fouad Chafik dans la surface, s’est arraché pour effacer trois adversaires dans les volutes de fumigènes des fans zurichois. Il n’avait plus qu’à pousser le ballon au fond après un rebond favorable.
Un goal annulé par Sven Wolfensberger en direct sur le terrain. L’arbitre a estimé que le joueur du Lausanne-Sport a touché le ballon du bras. Une décision validée par les arbitres préposés à la vidéo ce jour-là: Lukas Fähndrich, assisté de Luca Piccolo. Les protestations du buteur malheureux n'y ont rien changé.
Des images inédites
«La caméra était placée derrière le but, de l’autre côté, et l’angle laisse penser que Zeki Amdouni touche le ballon du bras», confirme Maïque Perez, rédacteur en chef de Blue Sports en Romandie. La chaîne privée était en charge de la production TV de la rencontre.
Une vidéo inédite vient tout remettre en question. Filmées par un employé du Lausanne-Sport, les images ont fuité sur un groupe WhatsApp de supporters. Plus aucune place au doute: le goal de Zeki Amdouni était valable et le cuir a rebondi sur sa poitrine. «J’ose imaginer qu’avec ces nouvelles images, le but aurait été accepté par la VAR», confirme Maïque Perez.
Confronté lui aussi à cette fameuse vidéo, Dani Wermelinger tente de noyer le poisson. Ce goal était-il valable? «Cette question est hypothétique, esquive le chef des arbitres élite. Ces images ne nous étaient pas disponibles en direct. Il est donc inutile d’en discuter aujourd’hui. Lorsque l’arbitre vidéo ne peut pas identifier une erreur claire et évidente de l’arbitre sur le terrain, en se basant sur des faits contraires, il lui est demandé de ne pas intervenir.» Circuler, il n’y a donc rien à voir.
«No comment» au Lausanne-Sport
Le club vaudois, lanterne rouge de Super League, refuse d’envenimer les débats. «Le Lausanne-Sport n’a rien à dire sur le sujet, déclare le vice-président Vincent Steinmann. Si nous avons des griefs à exprimer, nous le faisons de manière générale directement auprès des personnes concernées, pas dans les médias.» Est-ce que de tels griefs sont arrivés sur le bureau de Dani Wermelinger? «Le LS n’a pas contacté le département des arbitres», affirme le chef de service.
Au-delà de l’injustice et des points potentiellement perdus, ce cas de figure pose la question des moyens à disposition pour une utilisation optimale de la VAR. «Même dans une grande compétition, ce n’est pas possible de quadriller le terrain à 100%, appuie Maïque Perez. Forcément, des angles ne sont pas couverts.» Dani Wermelinger se montre à nouveau très prudent lorsqu’il s’exprime sur ce point. «C’est encore une question hypothétique, se défend celui qui est employé par le Canton d’Argovie à côté de sa mission dans l’arbitrage. Nous travaillons avec les images et les paramètres qui sont à notre disposition.»
Le contrat entre Blue et la ligue suisse de football stipule que la couverture TV doit être de six caméras au minimum, pour un match standard. C’était le cas samedi à la Tuilière. Un dispositif qui est largement renforcé pour les rencontres de Ligue des champions par exemple.