Ugo CurtyJournaliste Blick

Les semaines se suivent et se ressemblent pour le Lausanne-Sport et ses supporters. Le public vaudois n’a plus assisté à une victoire depuis 118 jours. Une série qui n’a donc pas pris fin ce samedi: le LS a été logiquement battu par GC (0-2). Le néo-promu zurichois était la seule équipe du championnat qui n’avait pas encore ramené au moins un point du paisible déplacement à la Tuilière. Pour la quatrième fois consécutive, les locaux ont fini le match à dix.

«J’ai l’impression de dire la même chose après chaque match, pestait le capitaine Stjepan Kukuruzovic. Comme souvent, nous encaissons des buts trop faciles. Devant, nous avons trop peu d’occasions.» Forcément, dans ces conditions, c'est plus compliqué de gagner des matches.

Une attaque encore muette…

Arrivé il y a dix jours, Alain Casanova a concédé sa troisième défaite en autant de matches sur le banc lausannois. Son équipe n’a pas inscrit le moindre but en 270 minutes de jeu. Son schéma tactique avec cinq défenseurs n’est-il pas trop défensif? «Vous savez, si vous mettez une roue en plus à l’avant de votre voiture, elle n’ira pas plus vite, image le coach qui a les mains dans le cambouis. Nous voulions attendre GC, les faire sortir et exploiter les espaces dans le dos. Le problème c’est que c’était beaucoup trop facile pour notre adversaire de marquer.»

Samedi, l’entraîneur français avait encore revu sa copie avec quatre changements depuis la cuisante élimination en Coupe. Des choix qui n’ont pas fait mouche. Le technicien a été contraint de sortir trois joueurs avant même l’heure de jeu, tant son équipe était dépourvue de solution.

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«Kuki» oublie de prendre le brassard

De son côté, Stjepan Kukuruzovic a retrouvé le jeu pour la première fois depuis l’arrivée d’Alain Casanova. Le Bernois en a même oublié de récupérer le brassard après le changement. «Oui, je suis toujours le capitaine, a-t-il assuré. Le brassard, c’est un détail. En rentrant, j’ai pensé avant tout au match, à vouloir faire tourner la situation.»

Touché au dos, «Kuki» n’a pu reprendre l’entraînement que vendredi. Une blessure qui n’aide pas un milieu de terrain remis en question pour le nouveau coach français. «Personne n’est à son niveau cette saison, rappelle Stjepan Kukuruzovic. Je n’étais pas bien après le 5-1 contre Saint-Gall et l’entraîneur a décidé de changer, en stabilisant la défense. Je le comprends aussi. Nous avons échangé tous les deux. Mais vous savez, peu importe qui joue, on doit faire mieux.»

Zeki Amdouni a été le seul Lausannois qui s’est montré dangereux ce samedi. L’attaquant a sorti un solo courageux pour égaliser (32e, but annulé pour une faute de main) puis une lourde frappe avant la mi-temps. Une tentative qui est restée l’unique tir cadré des Vaudois. C’est trop peu pour espérer se sauver en Super League.

…et une défense en souffrance

De l’autre côté du terrain, le constat est tout aussi inquiétant pour des Vaudois dont la défense est friable, même à trois joueurs dans l’axe. Des difficultés incarnées par l’inexpérimenté Karim Sow (18 ans), coupable sur l’ouverture du score adverse.

L’ambiance était glaciale à la Tuilière, et pas seulement à cause des températures. «On ne va pas se mentir: il y a neuf autres équipes dans le championnat mais notre principal adversaire, c’est Lucerne, s’est projeté Alain Casanova. Nous devons viser ce match de barrage pour se sauver.»

Si les Lucernois obtiennent au moins un point contre Sion dimanche (16h30), le Lausanne-Sport retrouvera la lanterne rouge. Une dernière place que mérite ce triste LS.