Lorsque la sélectionneuse de la Nati, Inka Grings, annoncera dans une semaine le cadre final qui s'envolera pour la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande (à partir du 20 juillet), le nom d'Iman Beney (16 ans) figurera peut-être sur la liste. La Valaisanne est la révélation de la préparation et – notamment en vue de l'Euro 2025 à domicile – l'une des grandes promesses du football suisse.
«Elle n'est pas là pour rien. Elle a travaillé pour en arriver là», déclare Grings à propos de l'attaquante de YB. «Elle est très dynamique et a une grande capacité à marquer des buts. Elle est courageuse, libre dans sa tête, n'a jamais peur et est respectueuse. Elle s'est extrêmement bien intégrée dans l'équipe». C'est justement dans l'efficacité devant les buts que la Nati a récemment manqué de réussite. Lors des quatre matches amicaux disputés au printemps, la Suisse n'a marqué que deux buts.
Dans l'équipe type de l'Euro M17
Iman Beney, quant à elle, savoure le moment présent. Le fait qu'elle soit encore dans le cadre est «très spécial», car elle est arrivée sans attente. «La participation à la Coupe du monde est bien sûr mon objectif, et mon rêve. Mais c'est un bonus». Le voyage en Océanie serait le point culminant d'une saison déjà bien remplie. Avec Young Boys, elle a obtenu une place de titulaire, lors de l'Euro M17, en mai à Tallinn, elle a atteint les demi-finales avec la Suisse et a été sélectionnée dans l'équipe type du tournoi – grâce à ses deux buts et ses trois passes décisives.
Pour Veronica Maglia, l'entraîneur de l'équipe suisse M17, ce n'est pas une surprise que Beney tienne la route avec l'équipe nationale A. «Elle est – dans le sens positif du terme – très ambitieuse, a beaucoup de puissance et va jusqu'au bout dans chaque duel». Maglia considère son physique et sa personnalité comme les deux plus grandes forces de Beney. Le fait qu'elle ait réussi à faire partie de l'équipe type de l'Euro des moins de 17 ans, notamment grâce à ses passes décisives, montre qu'elle est aussi une joueuse collective.
Le football dans le sang
Le talent pour le football a été transmis à Iman Beney dès le berceau. Son père Nicolas a joué en tant que gardien de but pour le FC Sion. Sa tante Noémie a disputé 45 matches internationaux pour l'équipe nationale suisse. Son frère aîné Roméo est, lui aussi, un footballeur talentueux, qui joue avec les équipes juniores du FC Bâle. Il n'est donc pas étonnant que la fille soit, elle aussi, attirée par le football, «même si ma mère aurait préféré que je fasse de la danse», avoue Iman Beney. Celle-ci est brésilienne de naissance, une des raisons pour lesquelles Neymar est – du moins sur le terrain – le modèle de Beney.
En plus de ses entraînements avec l'équipe féminine de YB, la Valaisanne effectue trois séances supplémentaires avec ses collègues masculins, tout en fréquentant l'école de commerce. Beney rêve de gagner, un jour, sa vie en tant que footballeuse professionnelle. Peut-être dans sa ligue préférée, en Angleterre, elle qui aime le jeu «box-to-box». Mais Beney n'est pas pressée, un départ vers l'étranger serait sans doute encore trop tôt. «Cela lui ferait certainement du bien de jouer une saison supplémentaire en Super League», éclaire Veronica Maglia. «Mais tôt ou tard, elle s'imposera à l'étranger».
Pour l'instant, Iman Beney veut avant tout trouver sa place dans l'effectif qui partira à la Coupe du monde. Il y aurait alors des chances pour qu'elle fête son anniversaire à l'autre bout du monde. Le 23 juillet, deux jours après le match d'ouverture de la Suisse contre les Philippines, Beney aura 17 ans. Il est possible que la Valaisanne ait alors une double raison de faire la fête.