Une grande première
La Suisse organisera l'Euro 2025

L'UEFA a attribué à la Suisse l'Euro 2025 de football féminin. La décision est tombée mardi après un vote à Lisbonne. Le pays accueillera un deuxième championnat d'Europe, 17 ans après la compétition masculine co-organisée en 2008 avec l'Autriche.
Publié: 04.04.2023 à 16:59 heures
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Dernière mise à jour: 04.04.2023 à 18:13 heures
La capitaine Lia Wälti (au centre) et ses coéquipières pourront disputer un championnat d'Europe à domicile.
Photo: TOTO MARTI
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Ugo CurtyJournaliste Blick

La Suisse organisera l'Euro 2025 de football féminin. «Nous avons un rêve»: tel était le slogan de la candidature nationale. Le réveil n'a pas sonné ce mardi en début de soirée à Lisbonne. Le comité exécutif de l'Union des associations européennes de football (UEFA) a voté en faveur du dossier suisse. «C'est un jour historique pour la Suisse, l'Association suisse de football et le football féminin», s'est réjoui le président de l'ASF Dominique Blanc, dans un communiqué de presse. Bâle, Berne, Genève, Zurich, Saint-Gall, Sion, Lucerne et Thoune sont les villes hôtes désignées.

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L'UEFA a des liens très forts avec la Suisse. La maison mère a été fondée en 1954 à Bâle. Après avoir passé ses premières années de vie à Paris, l'Association a déménagé à Berne. Elle occupe son siège mondial de Nyon (VD) depuis 1995 déjà. L'instance européenne a privilégié le renouveau en choisissant la Suisse. Le pays attendait un grand tournoi continental depuis l'Euro masculin, co-organisé avec l'Autriche en 2008.

Un tournoi à taille humaine

Le principal concurrent, le projet conjoint des nations nordiques (Danemark, Norvège, Suède et Finlande) a été battu dans le sprint final. Les organisateurs scandinaves promettaient pourtant le plus grand championnat d'Europe féminin de l'histoire avec environ 800'000 billets en vente. Grands habitués de la compétition, les Nordiques ont déjà accueilli cinq fois l'Euro féminin depuis sa création (Suède en 2013, Finlande en 2009, Norvège/Suède en 1997, Danemark en 1991 et Norvège en 1987).

Le président de l'UEFA Aleksander Ceferin (à gauche) félicite le président de l'Association suisse de football Dominique Blanc et la responsable du football féminin Marion Daube.
Photo: Kristian Skeie/UEFA

La joie est grande pour l'Association suisse de football qui planche sur ce projet depuis octobre 2021. Tatjana Haenni, ancienne responsable du football féminin à l'ASF, estimait dans Blick que la présentation d'une telle candidature coûtait entre 300'000 et 500'000 francs. Les Cantons et villes hôtes ont promis de participer au budget total à hauteur de 50 millions pour cette 14e édition du Championnat d'Europe féminin.

Le dossier suisse a séduit par son aspect compact. Seulement quatre heures de train séparent Genève et Saint-Gall, les deux sites les plus éloignés, contre 1400 kilomètres par exemple entre Copenhague et Helsinki.

Seulement deux stades romands

Avec Genève et Sion, la Romandie comptera deux stades. Un temps pressentie, la Tuilière a finalement été biffée du dossier. Les organisateurs ont expliqué que Lausanne s'était désistée en raison de la Fête fédérale de gymnastique (du 12 au 22 juin).

La candidature suisse est parvenue à faire «oublier» la modestie des infrastructures dans le pays. Deux des huit enceintes retenues n'ont pas de pelouse naturelle (Berne et Thoune), ce qui nécessitera la pose coûteuse et peu écologique d'un gazon temporaire. L'arène de l'Oberland bernois ne peut accueillir que 10'000 personnes, tandis que le stade de Tourbillon à Sion (construit en 1968) ne répond plus aux standards européens de modernité.

«L'ASF a fait de la promotion du football féminin un élément important de sa stratégie pour l'avenir, s'est réjouie la responsable Marion Daube, toujours par communiqué. Nous sommes extrêmement heureux de pouvoir organiser un tournoi à haute visibilité dans notre pays. Notre tournoi doit être une fête de quatre semaines pour toute la Suisse et, grâce à notre situation au cœur de l'Europe, pour les pays environnants.»

Français aussi recalés

Deux autres candidats étaient également sur les rangs pour l'Euro 2025: la France et la Pologne. La Suisse a été choisie au troisième tour de vote avec neuf voix, contre quatre pour le dossier scandinave. Les Polonais ont été éliminés au deuxième tour, tandis que les Français n'ont récolté qu'un seul suffrage.

Les Tricolores avaient pourtant organisé avec succès la Coupe du monde féminine en 2019 et l'Euro masculin en 2019. Ils ont payé le chaos qui a entouré la finale de la Ligue des champions en mai dernier à Paris. Les déboires de la Fédération française (FFF) autour de son désormais ex-président Noël Le Graët, ainsi que le licenciement rocambolesque de la sélectionneure Corinne Diacre à quelques mois du Mondial, n'ont pas aidé.

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