Après une dure journée de labeur, certains ont l’habitude d’évacuer le stress en courant le long des trottoirs ou des parcs. Christian Constantin, lui, relâche la pression en pratiquant la boxe depuis plus de deux ans. Rien de bien alarmant jusqu’ici.
Sauf que l’un des adversaires contre lequel le boss du FC Sion a fait chauffer les gants lors de séances d’entraînement est soupçonné d’être un sympathisant de mouvements d’extrême-droite. Vous avez dit problème?
C’est le quotidien «24 Heures» qui rapporte l’affaire ce mercredi. Le quotidien vaudois revient sur un article publié par lematin.ch en marge du gala du FC Sion à la mi-mars. On pouvait y voir le boss de Tourbillon sur un ring en compagnie d’un sparring-partner, dont les liens plus ou moins étroits avec l’extrême-droite valaisanne avaient déjà été évoqués par «Le Nouvelliste» en 2020.
Des liaisons dangereuses qui ne sont pas passées inaperçues. Un lecteur a adressé une lettre à Christian Constantin. Il y regrette que le président du FC Sion s’affiche aux côtés d’un homme connu pour ses accointances avec des groupuscules néonazis. Il faut bien avouer que cette fréquentation interroge, davantage encore lorsque l’on considère la fonction de Christian Constantin au FC Sion et à l’image peu ragoûtante que laissent certaines de ces formations dans les stades de football.
Christian Constantin botte en touche
Contacté par nos confrères, Christian Constantin ne plie pas: «Je sais qu’il y a des types qui vont parfois dans la forêt pour se battre avec d’autres», explique-t-il en référence à des pratiques répandues au sein de certaines mouvances. «Mais on parle de quoi, là? D’un entraînement de boxe, où je monte sur un ring face à quelqu’un. Un adversaire. Si ça lui chante d’aller se taper dessus avec d’autres gars dans la forêt, ce n’est pas mon problème. Faut pas tout mélanger.»
Le président du FC Sion tente même un peu d’humour: «Je me battais seulement face à quelqu’un et autant prendre un costaud, plutôt que Yann Lambiel pour que je lui fasse mal au nez.» N’empêche que Yann Lambiel ne se bat certainement pas en forêt après le travail avec des militants d’extrême-droite, lui.
Si l’on imagine volontiers que l’homme monte sur le ring pour se défouler sans arrière-pensées, sa lecture de la situation interpelle quelque peu. Car Christian Constantin ne s’arrête pas là. Il avance que son sulfureux partenaire est «un très bon gars», précisant qu’il n’échange pas pour autant sur ses idées avec lui.
L’Octodurien y voit même une bonne occasion de lutter contre le hooliganisme: «Pour tout dire, peut-être que c’est un moyen pour moi d’approcher des gens capables de mettre un peu d’ordre chez mes hooligans, ce ne sont pas les VIP avec leurs cocktails à la main qui vont aller régler ce genre de problème».
On connaît le franc-parler du Valaisan et certaines de ses intentions sont louables. Il ne faut toutefois pas tout mélanger, selon ses propres recommandations. Régler le problème du hooliganisme en infiltrant le milieu n’est pas forcément ce que l’on attend d’un président.
Le boxeur ne dément pas et invite Constantin en forêt
De son côté, l’individu pointé du doigt s’est lui aussi exprimé dans «24 Heures», en ayant pris soin de préparer son message. S’il vante les qualités de boxeur de Christian Constantin et qu’il affirme être présent à ses côtés simplement pour s’entraîner, l’homme ne dément pas pour autant son appartenance à des mouvances d’extrême-droite, refusant tout commentaire à ce sujet.
Il invite par ailleurs le président sédunois à le rejoindre en forêt pour faire montre de ses talents. Espérons que «CC» aura la sagesse de se contenter d’une coupe de champagne — dans son espace VIP ou ailleurs — pour traiter avec ses possibles détracteurs.
Précision: Comme le soulignent nos confrères de TX Group, Christian Constantin est entraîné par Benoît Huber depuis 2020. C'est justement ce boxeur professionnel valaisan qui a mis sur pied, au Totem Sport de Monthey, les confrontations entre le président du FC Sion et ce sparring-partner lié à l’extrême-droite locale.