La querelle couve depuis 2019 – mais elle passe maintenant à la vitesse supérieure. Christian Constantin et Murat Yakin se disputent plus de 1,2 million de francs devant le tribunal de district de Martigny (VS)! Et même si les deux disent avoir le plus grand respect l’un pour l’autre, un accord extrajudiciaire n’a pas été possible. Le front entre le patron de Sion et le coach de la Nati s'est durci.
Mais ni l’un ni l’autre ne perdrait vraiment s’il venait à perdre. Tous deux sont multimillionnaires. «CC» fait partie des 300 Suisses les plus riches, avec une fortune estimée à plus de 300 millions de francs. Lui-même parle volontiers d’un milliard. Et Murat Yakin a intelligemment investi sa fortune dans l’immobilier, ce qui l’a également rendu riche.
Et pourtant, les positions sont prises dans ce conflit. On s’obstine à ne rien vouloir entendre. Le Valaisan n’est pas entré en matière sur une proposition d’accord formulée par Murat Yakin. Car la position du président de Sion reste inchangée: le Bâlois, alors entraîneur à Tourbillon, a résilié son contrat de travail en 2019. Et c’est pour cela que Christian Constantin ne se sent pas obligé d’entrer en matière sur une quelconque demande de la partie adverse.
Violation des droits de la personnalité
Cette position avait été contestée par l’avocat de Murat Yakin, Kai Ludwig, fin mai 2019: il avait alors écrit que son client avait résilié avec effet immédiat son contrat de travail avec le FC Sion pour de justes motifs. «La résiliation a eu lieu en raison du comportement illicite de Christian Constantin, qui a violé gravement et de manière répétée les droits de la personnalité de Murat Yakin ainsi que son devoir d’assistance en tant qu’employeur. En conséquence, mon client fait valoir l’intégralité du salaire qui lui est dû jusqu’à la fin ordinaire de son contrat.»
En résumé, pour Murat Yakin, la poursuite de son travail aurait été inacceptable après que Christian Constantin l’avait exposé à plusieurs reprises en public. En toile de fond, Murat Yakin avait quitté deux fois l’hôtel de l’équipe sans en informer l'homme fort de Tourbillon. «Murat est comme un petit enfant qui, la bouche barbouillée, nie avoir mangé du Nutella», avait dit le président sédunois à l’époque. «Murat et son staff ne travaillent pas assez. Ils essaient d’établir les programmes d’entraînement de manière à pouvoir se rendre le plus souvent possible à Zurich. Ce n’est pas un staff de travailleurs, mais un staff de personnes vivant dans le confort», avait-il également affirmé.
Qu’en est-il des SMS de Murat Yakin?
De son côté, Christian Constantin tente de prouver que les conditions de travail ne pouvaient pas être si mauvaises que ça. C’est dans ce contexte qu’il dévoile un SMS que Murat Yakin lui aurait envoyé après une défaite contre Saint-Gall: «Si vous avez besoin de moi, je suis prêt. Le FC Sion et l’équipe sont très importants pour moi. Nos avocats pourront discuter plus tard. Murat.»
Voilà donc comment la situation a été gérée. Christian Constantin élude notre question de savoir pourquoi il n’a pas répondu à l’offre de conciliation de Murat Yakin. Le coach de la Nati lui-même ne veut toujours rien dire sur cette affaire, car c’est une procédure en cours.
«Nous nous sommes embrassés et pris dans les bras»
«D’une part, tout cela peut encore durer des années. D’autre part, j’ai pris énormément de plaisir à rencontrer Murat. C’est pourquoi la situation un peu bizarre», explique Christian Constantin. Comment s’est déroulée cette rencontre entre les deux hommes? «Nous nous sommes embrassés et pris dans les bras, parce que nous nous comprenons et nous respectons parfaitement. C’est normal, répond «CC». Murat est le coach parfait de la Nati. Comme il y a moins de matches qu’en club, ce job est fait pour lui. Avec lui, nous pouvons réaliser de grandes choses!»