L'ambiance est à la fête dans la loge présidentielle. Logique, les SR Delémont viennent de réaliser l'exploit en Coupe – le deuxième consécutif. Mais surtout, le président et son entourage sont dans l'expectative. Le tirage au sort des quarts de finale est dans quelques minutes. Puis, la boule «SR Delémont» est tirée: après Saint-Gall et Lucerne, c'est Servette qui devra se rendre à la Blancherie. «On aime beaucoup les Genevois et je suis désolé pour eux», sourit Patrick Fleury qui se voit – sur le ton de la plaisanterie – en demi-finales.
Car, évidemment, le président des SRD est détendu. Cette boutade n'est donc pas la seule de la soirée: «Avec Frédéric Montefusco, le responsable sportif, on s'est dit qu'il nous restait encore trois matches avant d'aller en Conference League… Non, non, je plaisante.»
D'excellentes individualités
Mais après tout, pourquoi ne pas se mettre à rêver? Les Jurassiens viennent d'éliminer coup sur coup Saint-Gall et Lucerne – une équipe qui devance et l'autre qui suit Servette au classement de Super League. Et contre le FCL, les protégés d'Anthony Sirufo n'ont pas volé leur qualification (1-0). «C'est vraiment une victoire qui est méritée, balance Patrick Fleury. Lucerne était bon mais j'ai été impressionné par mon équipe.»
Pour lui, la qualification est aussi la marque d'un homme de l'ombre: Frédéric Montefusco donc. «Depuis deux-trois ans, on a construit une équipe très technique, avec des capacités au-dessus de la moyenne, détaille le président. Ces gars ont beau être amateurs ou semi-professionnels, ils ont les compétences techniques pour jouer en Super League – mais ils n'ont peut-être jamais eu une opportunité.» Patrick Fleury précise bien que son équipe peut difficilement jouer à ce très haut niveau dix rencontres de suite. Et quand on voit le match du jeune Altin Shala – feu follet dans la défense lucernoise – difficile de lui donner tort.
«Un dimanche, on aurait dépassé les 4000»
Avant la rencontre, le président des SRD avait fait part de son inquiétude concernant l'affluence de la Blancherie pour ce match. Mais pour cette rencontre importante, le peuple jurassien avait répondu présent. 3730 spectateurs face à Lucerne, contre 3920 lors du match un dimanche après-midi ensoleillé contre Saint-Gall.
«Si on avait joué le même jour, on aurait dépassé les 4000, annonce Patrick Fleury. C'est dommage car il manquait des jeunes et des enfants.» École le lendemain oblige, certaines familles ont dû faire une croix sur la rencontre.
Pour les quarts de finale – qui auront lieu entre le 27 et le 29 février –, les enfants jurassiens auront à nouveau la même épée de Damoclès sur leur tête. Mais peut-être qu'une place en demi-finales obligera quelques parents à être plus souples.