Seraina Piubel était la dernière joueuse à se présenter devant les médias, mardi soir au Letzigrund après la défaite de l’équipe de Suisse contre l’Islande (1-2). La Zurichoise de 22 ans était très demandée par les fans grâce à son premier but sous le maillot national.
«Même si j’ai des sentiments partagés à cause du résultat final, c’est incroyable de pouvoir marquer un tel goal, qui plus est à la maison. Toute ma famille et mes amis sont dans les tribunes, même mes collègues ont fait le déplacement.»
Au boulot quatre jours par semaine
La milieu de terrain a beau avoir honoré sa cinquième sélection avec la Nati, avoir fêté le doublé Coupe – championnat la saison dernière avec le FC Zurich, avoir disputé la Ligue des champions cette saison, elle bosse à côté. Quatre jours par semaine comme employée de bureau.
«J’ai de la chance parce que mon employeur est compréhensif. Cela fait plusieurs années que je travaille à côté du football et ce n’est rien de nouveau pour moi.» La joueuse devra peut-être trouver un accord pour s'absenter durant un mois cet été. Le but? Disputer la deuxième Coupe du monde féminine de l’histoire du football suisse.
La doublure de la capitaine
Mardi, Seraina Piubel a été l’une des meilleures face aux Islandais au Letzigrund. Pas simple quand on est appelée à remplacer la capitaine Lia Wälti au cœur du jeu. «C’était une pression supplémentaire, reconnaît-elle. Lia est notre leader. Mais, je crois que je m’en suis plutôt bien sortie.»
L’arrivée de la nouvelle sélectionneuse Inka Grings en début d'année est aussi une bonne nouvelle pour l’espoir zurichois. Les deux femmes ont déjà collaboré avec succès sous les couleurs du FCZ. «C’est vrai qu’Inka m’a donné ma chance en club et qu’elle me connaît bien. Elle apporte une nouvelle manière de travailler, sa mentalité allemande aussi. C’est très positif pour toute l’équipe.»
Des parents connus dans le milieu
Seraina Piubel baigne dans le football depuis toute petite. Sa mère, Sandra, a aussi porté le maillot national par le passé. Son père, Urs Meier, a été l’entraîneur de l’équipe masculine du FC Zurich, remportant la Coupe de Suisse en 2014. «C’est vrai que je baigne dans le football depuis toute petite. Le sport était très présent à la maison et j’étais souvent sur les terrains. Mes parents me suivent, m’encouragent et me donnent de bons conseils.»
Pourtant, c’est dans une autre discipline que Seraina Piubel a failli s’épanouir au plus haut niveau. Adolescente, ses talents de danseuses hip-hop se font remarquer. Un agent lui propose même de partir aux Etats-Unis pour se dédier à son art. La famille refuse. La danse l’aide-t-elle aujourd'hui sur le terrain? «Peut-être pour dribbler, s’amuse la Zurichoise. Disons que j’ai une bonne coordination.»
Bientôt un transfert en Europe?
C’est donc finalement le football qui a obtenu ses faveurs. Serain Pibuel a toujours été formée au FCZ, où elle évoluait avec les garçons jusqu’à l’âge de 15 ans. Celle qui fêtera son 23e anniversaire début juin est passée dans une autre dimension. Son premier goal en équipe nationale marque une nouvelle étape de sa carrière. De quoi nourrir des ambitions au-delà des frontières suisses? «Bien sûr, j’aimerais pouvoir être joueuse professionnelle et jouer dans des championnats comme l’Angleterre et l’Espagne.»
Est-ce que des clubs européens ont déjà noué des contacts. Le grand sourire qui accompagne le «non» de Seraina Piubel laisse présager du contraire.