Trois matches, trois défaites!
La Suisse sombre en Serbie et voit la relégation s'approcher

La Nati a livré une prestation bien pauvre offensivement ce samedi en Serbie où elle s'est inclinée 2-0 face à des Orlovi qui ont montré plus d'envie. Il s'agit de la troisième défaite en trois matches de Ligue des Nations pour la Suisse.
Publié: 12.10.2024 à 22:39 heures
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Dernière mise à jour: 12.10.2024 à 23:47 heures
La production offensive de la Suisse, ici Zeki Amdouni, a été particulièrement faible ce samedi soir à Leskovac.
Photo: keystone-sda.ch
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

La Suisse ne peut s'en prendre qu'à elle-même! Face à une équipe de Serbie privée de nombreux grands joueurs, dont son attaquant vedette Dusan Vlahovic, la Nati a livré une prestation insuffisante ce samedi à Leskovac et s'est inclinée en ayant trop peu montré offensivement pour espérer autre chose qu'un troisième revers en trois matches dans cette nouvelle édition de la Ligue des Nations. La relégation s'approche désormais dangereusement alors qu'il reste à affronter le Danemark à domicile (mardi), puis l'Espagne à Tenerife et la Serbie à Zurich en novembre. 

La deuxième place semble bien loin, la troisième aussi

A noter que, dans le même temps, l'Espagne a battu le Danemark. La situation dans ce groupe est donc la suivante: la Roja compte 7 points, les Danois 6, les Serbes 4 et la Suisse.... 0! Il faudrait donc un vrai retournement de situation pour éviter la dernière place, synonyme de relégation, voire même la troisième, synonyme de barrage.

Les Suisses étaient une septantaine à avoir effectué le déplacement, soit depuis l'aéroport de Belgrade, soit depuis celui de Skopje... soit en voiture!
Photo: TOTO MARTI

Pour ce qui est de l'extra-football, il peut être très vite évacué. L hymne suisse a été copieusement sifflé, le nom de Granit Xhaka a été hué lors de la présentation des équipes et le milieu de terrain a eu droit à des sifflets et à des cris lors de ses premières touches de balle, mais tout s'est vite calmé, tout comme les chants «Le Kosovo c'est la Serbie» scandés durant plusieurs minutes en début de match et encore quelques fois lorsque la Serbie a mené 2-0. Le capitaine de l'équipe de Suisse a lui parfaitement géré ses émotions et n'a réagi à aucun chant, montrant simplement son mécontentement lors de quelques décisions arbitrales, rien de plus. En une phrase comme un cent: il est resté imperméable au contexte.

Une offensive suisse très pauvre avant la pause

La première période a été très pauvre techniquement et sans grande intensité. La Suisse avait le ballon, mais n'en faisait pas grand chose, pour ne pas dire rien, et la Serbie acceptait de subir et tentait de frapper en contre. La vérité est que les deux équipes n'avaient pas grand chose de valable à proposer offensivement et que le score aurait très bien pu être de 0-0 à la pause sans ce dernier coup-franc excentré bien tiré par les Serbes et dévié à bout portant par Nico Elvedi dans le but de Gregor Kobel (45e, 1-0).

Nico Elvedi ouvre le score d'un autogoal malencontreux.
Photo: keystone-sda.ch

A la pause, la situation n'était ainsi guère favorable pour la Nati dans cette rencontre, avec ce but de retard, mais aussi avec tout le côté droit de la défense averti (Silvan Widmer et Nico Elvedi) et une attaque en berne. Breel Embolo s'est certes créé une occasion en or à la 32e, mais n'a pas pu cadrer sa frappe, tandis que Dan Ndoye et Zeki Amdouni, alignés en soutien de l'avant-centre de l'AS Monaco, se sont montrés particulièrement discrets. Murat Yakin a décidé de ne pas attendre pour réagir et a lancé Fabian Rieder dans la bataille dès l'entame de la deuxième période.

Fabian Rieder entre à la pause, Gregor Kobel sauve la nation

Le milieu de terrain du VfB Stuttgart est venu se placer en soutien de Breel Embolo, à côté de Zeki Amdouni, tandis que Dan Ndoye a été prié de prendre le couloir droit. Silvan Widmer est lui parti tester les douches du stade. Le résultat de ce changement ne s'est pas fait voir tout de suite et ce sont au contraire les Serbes qui se sont créés une immense occasion à la 47e, Sasa Lukic butant sur Gregor Kobel, très bien sorti face à lui.

La Suisse a alors pris le contrôle du jeu encore plus clairement qu'en première mi-temps et a d'ailleurs fait trembler les filets de Predrag Rajkovic à la 54e, mais la réussite de Breel Embolo a été annulée pour un hors-jeu incontestable. 

L'exploit individuel d'Aleksandar Mitrovic pour le 2-0

Alors que la Nati semblait clairement prendre l'ascendant, un exploit individuel d'Aleksandar Mitrovic a fait exploser le stade Dubocica. L'attaquant d'Al-Hilal s'est arraché pour sauver un ballon qui semblait perdu côté gauche, l'a récupéré juste avant la ligne, a repiqué au centre et a envoyé une frappe magnifique hors de portée de Gregor Kobel (61e, 2-0). L'attaquant a montré toute son envie et sa détermination sur cette action, montrant pourquoi il était encore aujourd'hui, malgré son exil saoudien, l'un des meilleurs attaquants d'Europe.

Aleksandar Mitrovic a inscrit le 2-0 de fort belle manière.
Photo: keystone-sda.ch

Cinq minutes plus tard, le portier du Borussia Dortmund empêchait même Luka Jovic d'inscrire le troisième d'une tête à bout portant sauvée d'un joli réflexe. La Suisse était au bord de l'implosion!

La Suisse obtient un penalty, Breel Embolo le manque

Murat Yakin a alors fait entrer Edimilson Fernandes, Andi Zeqiri et Ulisses Garcia, un trio romand, à la 70e afin de redonner un peu d'élan à une Nati qui avait alors la tête sous l'eau.

Bonne idée! La Suisse a obtenu un penalty dans les secondes suivantes grâce à la vitesse de Dan Ndoye, qui aura joué à trois postes différents dans cette rencontre (milieu offensif gauche, piston droit, piston gauche). L'occasion de réduire le score? Oui... mais non! Predrag Rajkovic a choisi le bon côté sur l'envoi de Breel Embolo et a détourné l'envoi de l'avant-centre suisse (71e)! C'en était terminé des illusions suisses dans ce match malgré quelques petites occasions en fin de partie, bien annihilées par l'excellent portier Predrag Rajkovic. La Suisse, supérieure dans le jeu, n'a rien ramené de son escapade à Leskovac, sinon des regrets.

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