«Elle sera terminée samedi après-midi!», sourit Loris Tschanz, responsable de la communication d'Yverdon Sport, qui reçoit Zurich samedi à 18h pour l'ouverture du championnat de Super League.
«Elle», c'est à dire la nouvelle tribune de 1200 places assises du Stade municipal, en face de la principale (700 sièges). Un investissement important pour un club comme YS, puisque tout compris, avec le nouvel écran géant, le coût des travaux s'élève à environ un million de francs. «Ces travaux sont quasiment essentiellement financés par le club, avec une participation de la Ville», détaille Loris Tschanz, en précisant que la nouvelle tribune a été montée en «un temps record».
Filippo Giovagnoli, directeur technique d'YS, est particulièrement heureux de cette réalisation. «Cette tribune, c'est encore plus important qu'un nouveau joueur. C'est du concret, ça améliore notre attractivité. Faire grandir notre stade est un signe fort de la part de notre propriétaire», explique l'Italien, qui faisait face à la presse ce jeudi. Le directeur technique d'YS incarne au quotidien le visage du club, le propriétaire Jamie Welch et le président Jeffrey Saunders n'étant pas présents chaque jour à Yverdon, contrairement à Filippo Giovagnoli.
Yverdon Sport change de tribune, pas de dimension
«Mais ils sont impliqués, je vous l'assure. Ils ont vécu beaucoup d'émotions la saison dernière. Jeffrey connaissait déjà ce monde-là, y compris dans un rôle de manager, puisqu'il l'a fait à Estoril, mais pour Jamie, c'était nouveau. Ils ont suivi de près notre lutte pour le maintien, avec le dénouement heureux. Ils sont ambitieux, ils veulent construire un bon club et ils investissent dans les infrastructures», explique Filippo Giovagnoli, lequel ne pense cependant pas que cette nouvelle tribune va faire entrer Yverdon dans la cour des grands.
«Nous sommes un petit club à l'échelle suisse, nous ne changeons pas de dimension. Bien sûr qu'on aimerait avoir encore plus de fans, mais nous avons les pieds sur terre et voulons grandir gentiment. Nous ne sommes pas dans la même cour que les géants du football suisse. Nous sommes comme un petit chien. Mais un petit chien, ça mord aussi», sourit l'Italien. L'an dernier, Yverdon Sport avait accueilli 3100 spectateurs en moyenne au Stade municipal.
A noter que de nouveaux bancs de touche seront également prêts pour le premier match samedi face à Zurich.
Des joueurs en prêt qui veulent revenir
Et qu'au rayon des bonnes nouvelles, le latéral gauche Dmitrije Kamenovic est de retour au Stade municipal, prêté pour toute la saison par la Lazio Rome. «Il est très content de revenir. Plus globalement, de nombreux joueurs en prêt la saison dernière chez nous ont tellement apprécié l'expérience qu'ils avaient envie de revenir», se réjouit Filippo Giovagnoli. Cela a été le cas de Varol Tasar et de Mohamed Tijani notamment, lesquels se sont tous deux engagés de manière fixe. «Et nous discutons encore avec Marley Aké, qui appartient à la Juventus. Nous espérons qu'il revienne», complète Alessandro Mangiarratti.
L'entraîneur d'YS, justement, était en fin de contrat cet été, mais a signé un nouveau contrat d'une année. A-t-il hésité? «Je n'ai jamais pensé à aller ailleurs. Il faut avoir une certaine humilité. Yverdon m'a donné une belle opportunité, je me trouve bien dans la ville, dans le club. On a fait une belle saison, avec 47 points, dans un bon environnement de travail. Je voulais rester à Yverdon, continuer à travailler avec cette équipe», répond le coach, lequel a reçu beaucoup de compliments de son directeur technique ce jeudi.
Filippo Giovagnoli se fiche des moqueries
«Nous avons un entraîneur qui a une idée claire, qui est la personne idéale pour notre projet. Je sais que des gens se sont moqués de moi quand j'ai utilisé le terme d'entraîneur moderne pour le définir, mais je m'en fiche pas mal. Nous avons un modèle, une philosophie, il en est le garant sur le terrain», a ainsi déclaré Filippo Giovagnoli.
Alors que le préparation touche à son terme, Alessandro Mangiarratti définit dans un sourire son équipe comme étant «comme la tribune, encore un peu en chantier, mais prête pour samedi et affronter la saison». Quel sera l'objectif officiel du club, d'ailleurs? La réponse de de Filippo Giovagnoli est claire: «Faire mieux que la saison passée. Mais nous ne regardons pas que les points. Pour nous, la manière de travailler est importante, ce que nous faisons et comment nous le faisons». Pour rappel, Yverdon avait terminé 9e, neuf points devant le barragiste Grasshopper.
Alessandro Mangiarrati partage la vision du club. «Je pense qu'il n'y a pas vraiment d'objectif numérique. On ne se fixe pas comme but d'intégrer le top 6, mais plutôt de créer un esprit de travail, une philosophie et de progresser.»
Un mix entre jeunes talents et joueurs plus confirmés
Le mercato, d'ailleurs, n'est pas terminé. «En Suisse, il est vraiment spécial. Il démarre très tôt, puis le championnat arrive et il reste encore du temps. Nous travaillons encore sur le marché, mais, vous l'avez remarqué, nous avons signé des joueurs jeunes et talentueux, que nous voulons faire grandir. Il faut un mix entre jeunes et plus expérimentés», explique Filippo Giovagnoli, lequel assure que les nouveaux arrivés ont fait l'objet d'un «long processus de scouting».
L'an dernier, près de 20 nouveaux joueurs étaient arrivés au mercato d'été, ce qui avait créé beaucoup d'effervescence au sein d'un club néo-promu, qui découvrait la Super League et devait dans le même temps accueillir ces nouveaux joueurs. Haithem Loucif et Aimen Mahious, arrivés tous deux d'Algérie, avaient eu un peu de peine à trouver leurs marques, mais Filippo Giovagnoli assure que le club veut grandir aussi à ce niveau-là.
L'exemple de Samba Koné, lequel s'apprête à vivre sa première expérience professionnelle hors de son pays natal, est particulièrement bien parlant. «C'est à nous de bien l'accompagner et de faire en sorte qu'il se sente bien. De manière globale, on aimerait qu'il y ait moins de stress qui entoure les nouveaux joueurs. Ce serait une autre manière de grandir en tant que club», confirme le directeur technique.
Le trading de joueurs est inévitable
Pour la saison du retour en Super League, l'an dernier, Yverdon avait surtout misé sur des joueurs d'expérience, mais plusieurs jeunes talents sont arrivés cet été et la deuxième phase du projet semble avoir été enclenchée. «Pour que le club soit auto-suffisant, nous avons besoin de mettre en place un système de trading. Pas seulement Yverdon, tout le football suisse», enchaîne Filippo Giovagnoli, en prenant l'exemple de Kevin Carlos, lequel est toujours un joueur d'Yverdon Sport, mais partira en cas d'offre suffisante. «Nous n'avons pas les droits TV ou les recettes de sponsoring ou de billetterie pour être auto-suffisants. Notre développement passe par la vente de joueurs», assure le directeur technique.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | FC Zurich | 14 | 7 | 26 | |
2 | FC Bâle | 14 | 20 | 25 | |
3 | FC Lugano | 14 | 6 | 25 | |
4 | Servette FC | 14 | 2 | 25 | |
5 | FC Lucerne | 14 | 4 | 22 | |
6 | FC St-Gall | 14 | 6 | 20 | |
7 | FC Lausanne-Sport | 14 | 2 | 20 | |
8 | FC Sion | 14 | 0 | 17 | |
9 | Young Boys | 14 | -5 | 16 | |
10 | Yverdon Sport FC | 14 | -10 | 15 | |
11 | FC Winterthour | 14 | -21 | 11 | |
12 | Grasshopper Club Zurich | 14 | -11 | 9 |