Blick fait le bilan

Les 12 moments forts de la saison de Super League

Fabian Frei a disputé 536 matches avec «son» FC Bâle. Et rares sont les affrontements qui lui ont été aussi fatals que la défaite 0-3 à domicile contre Stade-Lausanne-Ouchy le 1er octobre dernier. Verts de rage, les supporters bâlois applaudissent l'adversaire par milliers. Le coach Heiko Vogel est sanctionné par un concert de sifflets sans précédent au moment de rejoindre le tunnel qui mène aux vestiaires. Ironie du sort: c'est lui qui, en qualité de directeur sportif, a limogé l'entraîneur allemand Timo Schultz quelques jours auparavant. Quatre matches, zéro but et zéro point plus tard, Vogel connaîtra le même sort.

Décevante sur le plan sportif, la saison du FC Lucerne est avant tout marquée par la lutte de pouvoir entre l'actionnaire majoritaire Bernhard Alpstaeg et le conseil d'administration du club, qui demande son départ depuis le mois d'octobre 2022. Plusieurs procédures pénales ont été ouvertes au fil du temps. En octobre 2023, c'est au tour des actionnaires de demander le départ d'Alpstaeg, qui cherche depuis à sauver sa place à coups de procédures juridiques. Jusqu'à quand pourra-t-il tenir?

Fin octobre, Yverdon Sport se sépare à la surprise générale de l'entraîneur Marco Schällibaum, héros de la promotion. Celui-ci ne correspond plus à la philosophie des nouveaux propriétaires, dit-on. Lors du premier match de son successeur Alessandro Mangiarratti à Bâle, les supporters qui ont fait le déplacement rendent hommage à Marco Schällibaum avec une banderole. En termes de points, le changement d'entraîneur ne portera pas forcément ses fruits, puisque les Nord Vaudois récolteront une moyenne de 1,2 points par match avec Mangiarratti, contre 1,3 avec Shällibaum.

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Mattia Croci-Torti: «Nous voulons aller encore plus haut»

Depuis des années, le chaos, les luttes de pouvoir et les rocades de personnel dignes d'un film rapprochent toujours plus GC du naufrage. Mais depuis le mois de janvier, l'espoir d'un nouveau règne émerge parmi les fans du Rekordmeister. Car en début d'année, le Los Angeles FC rachète la majorité des actions du club aux – désormais ex– dirigeants chinois du club. Et quoi de mieux que d'entamer cette nouvelle aventure californienne qu'une fin de saison au scénario holywoodien: alors que le club est en train de sombrer sur le plan sportif, Marco Schällibaum – encore lui – prend les rennes du club, qui parvient à sauver sa place dans l'élite in extremis, grâce à un but à la 91e minute du barrage retour contre le FC Thoune. 

C'est un coup de maître réussi par le Lausanne-Sport: le club de la capitale vaudoise parvient à se faire prêter le très prometteur Simone Pafundi par l'Udinese . L'espoir Italien, qui compte une sélection avec la Squadra Azzura, débarque à la Tuilière à la fin du mois de janvier, braquant sur lui les projecteurs de tout le pays. Une euphorie qui n'affecte cependant pas l'entraîneur Ludovic Magnin qui appelle le public et la presse à mesurer leurs attentes vis-à-vis d'un jeune talent – le joueur le plus précieux de la Super League après le départ d'Ardon Jashari vers la Belgique. «Ce n'est pas Jésus!», prévient Ludovic Magnin. Et après quelques mois, force est de constater que le coach vaudois avait raison: Pafundi n'a effectivement pas fait de miracle, mais il a tout de même laissé éclater sa classe de temps à autre. De bonne augure pour la suite.

SLO down! Ce qui était annoncé depuis des mois est devenu un fait: le Stade-Lausanne-Ouchy évoluera à nouveau en Challenge League la saison prochaine. Une conclusion, dont on pourrait croire qu'elle ne fait de mal à personne. Rien n'est moins faux! Les quelques supporters du SLO sont déçus. Et sincèrement déçus. En février dernier, six d'entre eux ont fait parler en réprimandant leurs joueurs après une claque infligée par le FC Lucerne à la Pontaise (0-3). Une piètre performance des Stadistes sanctionné par des supporters peu nombreux, mais valeureux.

Rarement, dans un passé récent, un club n'a autant tergiversé sur la question de l'entraîneur que le FC Zurich avec Bo Henriksen. Depuis plusieurs mois, le flou règne. Restera? Restera pas? Au tournant de l'année, on espère en vain une réponse claire à cette question. La discussion se répercute rapidement sur le plan sportif et empêche même le FC Zürich de jouer le titre de champion. En février, la saga Henriksen se termine enfin. Le coach danois quitte le FCZ pour rejoindre Mayence, en Bundesliga. Une décision qui fera du bien à toutes les parties concernées. Cela n'empêchera pas Bo Henriksen de rester dans la mémoire collective comme le coach qui a su redresser la barre d'un navire proche de sombrer dans les abysses de la Challenge league.

Après le départ involontaire du directeur sportif Alain Sutter, le FC Saint-Gall ne parvient plus à mettre un pied devant l'autre. Douze matchs, une seule victoire. Jusqu'au bout, les Brodeurs craignent de voir la qualification en Championship Group leur échapper. Fort heureusement, il n'en sera rien et Saint-Gall se paiera même le luxe de terminer à la cinquième place du classement, synonyme d'Europe! 

Durant la première moitié de la saison, les responsables du Servette FC prennent conscience du fait que leur effectif est plutôt restreint. S'ils perdent leur buteur Chris Bedia durant le mercato hivernal, ils cherchent à rattraper le coup en recrutant quatre nouveaux joueurs: Takuma Nishimura, Omar Rekik, Bassirou N'Diaye et Dylan Bronn. Mais l'impensable se produit: le staff servettien envoie une liste du contingent non actualisée à la ligue. Résultat des courses: deux des nouveaux joueurs ne pourront jamais être alignés. Longtemps pressentis pour passer devant YB, les Grenats finiront par marquer le pas en championnat. A quel point cette boulette en est-elle responsable?

Au mois de mars, la panique règne dans la maison jaune. YB vient de perdre trois matchs de suite, dont un en championnat contre Servette, son poursuivant direct. En Coupe, c'est l'humiliation: les Les Bernois sont sortis par le FC Sion, pensionnaire de Challenge League. Au niveau du classement, la sérénité est tout sauf de mise. Avec seulement un point d'avance sur les Genevois, la défense du titre semble compromise. Sans la moindre pitié, les dirigeants d'YB décident donc de générer un électrochoc et de limoger Raphaël Wicky. Appelé à la rescousse, Joël Magnin parviendra à guider les siens vers un cinquième titre consécutif.

Mattia Croci-Torti est devenu la grande figure de Lugano. Cette année, il a amené les Tessinois en finale de la Coupe pour la troisième fois consécutive. Et en Super League aussi, il n'en finit pas de rapprocher le FC Lugano du toit de la Suisse. Pour la première saison de Croci-Torti sur le banc, les Bianconerri avaient terminé quatrième. L'année suivant, ils s'étaient hissés sur le podium de la Super League. Cette saison, Lugano est vice-champion de Suisse. Alors qu'en sera-t-il la saison prochaine? Ce qui est sûr, c'est que Mattia Croci-Torti ne convainc pas seulement par son charisme, mais aussi par sa compétence. Y compris à l'étranger.

Le FC Winterthour a enthousiasmé la Super League avec un football spectaculaire, laissant derrière lui des clubs au budget bien plus élevé. Phénoménal! Seulement, le succès a un prix. Après les coachs Alex Frei (Bâle) et Bruno Berner,«volé» par (GC) le FC Wintherthour a perdu avec Patrick Rahmen (YB) son troisième entraîneur consécutif au profit d'un adversaire. Et avec les départs de Sayfallah Ltaief, Adrian Gantenbein et Cie, «Winti» perd également ses joueurs les plus productifs.

Credit Suisse Super League 24/25

		Équipe	J.	DB.	PT.
	1	FC Zurich	14	7	26
	2	FC Bâle	14	20	25
	3	FC Lugano	14	6	25
	4	Servette FC	14	2	25
	5	FC Lucerne	14	4	22
	6	FC St-Gall	14	6	20
	7	FC Lausanne-Sport	14	2	20
	8	FC Sion	14	0	17
	9	Young Boys	14	-5	16
	10	Yverdon Sport FC	14	-10	15
	11	FC Winterthour	14	-21	11
	12	Grasshopper Club Zurich	14	-11	9