A 26 ans, Morgan Poaty est l'une des satisfactions de la saison du côté du Lausanne-Sport, Désormais indiscutable au poste de latéral gauche, le Congolais, formé à Montpellier, se sent bien au LS et espère surtout quitter le plus vite possible la zone rouge. Rencontre avant le derby vaudois de ce samedi à la Tuilière face à Yverdon (18h).
Son arrivée ä Lausanne
«J'ai eu le coach et Tony Chauvat très tôt, au début du mercato, l'été dernier et je dois dire que mon choix a été assez vite fait. Après la France et la Belgique, j'étais curieux de découvrir un championnat que je ne connaissais pas. J'avais vu que Noë Dussenne, que je connaissais du championnat belge, avait fait le même choix et ça m'a aussi aidé à me décider. Après il a fallu trouver des arrangements par rapport aux joueurs qu'il y avait ici à Lausanne et qui étaient sur le départ, mais ça s'est bien fait. Je dois dire que j'ai été surpris du niveau du championnat de Suisse, que je ne connaissais pas spécialement. Yoan Séverin, qui est un ami proche, m'en avait parlé en me disant que ça jouait bien ici et il a raison. Je ne pense pas que le championnat soit vraiment inférieur à celui de Belgique, pour être sincère.»
Son rapport avec Ludovic Magnin
«Le feeling a été très bon tout de suite et je pense que c'est aussi dû au fait que nous partageons le même poste, celui de latéral gauche. Ca a tout de suite bien matché entre lui et moi, par rapport à ce qu'il attendait de moi. Je le connaissais de nom, il a joué des Coupes du monde, en Bundesliga, je savais qui c'était et je connaissais ses qualités de joueur. notamment l'abnégation. Par rapport à lui, je peux progresser dans la dureté, être plus rugueux, comme il pouvait l'être. Je crois avoir une bonne qualité technique, notamment de centre, qui me permet peut-être de jouer un peu plus haut que lui dans le terrain, et j'ai une marge de progression sur le plan défensif. Je travaille énormément pour y arriver et il me donne des conseils dans ce sens.»
La relation avec les attaquants
«Offensivement, je travaille beaucoup la relation avec les attaquants afin que les centres arrivent bien et qu'ils puissent marquer. Aujourd'hui, c'est une question de réussite, tout simplement. J'en ai discuté avec le coach: plus ils auront de ballons à négocier, plus ils marqueront. Au lieu d'avoir un ou deux centres par match, il faut qu'ils en aient quatre ou cinq et ce sera à nous, les joueurs d'impact, de leur amener de bons ballons. C'est mon rôle, en plus du travail défensif, qui est la priorité. Je suis persuadé que je pourrai être décisif dans les matches à venir. J'apprécie ce poste de latéral, je peux arriver lancé et faire de bons centres. Je m'y sens à l'aise, plus que si je jouais ailier, même si je pourrais très bien le faire pour dépanner.»
La série de huit matches sans victoire
«J'ai déjà connu une série pire que celle-ci avec Seraing, en Belgique, mais la différence, c'est qu'on ne jouait pas spécialement bien. C'est pourquoi la série que nous vivons actuellement ne me fait pas peur, parce que franchement, quand on voit la qualité de notre jeu... On a pratiquement deux ou trois actions de but nettes par match, où on ne marque pas, alors que les équipes d'en face en ont une, elles marquent, et c'est fini. Donc on se dit que ça va tourner, que ça va rentrer, que ces occasions-là vont aller dedans. Mais après, il ne faut pas se retrancher uniquement derrière le manque d'efficacité. C'est vrai qu'on n'est pas toujours constants d'une mi-temps à l'autre ou d'un match à l'autre. Et ça c'est individuellement comme collectivement qu'il faut en faire encore plus. On doit être encore plus solidaires, être encore plus rigoureux, être plus ensemble. On travaille là-dessus, sur une meilleure gestion des temps faibles. Dans les matches, c'est souvent nous qui avons la balle, c'est nous qui proposons. Et dès qu'on faiblit un peu, on encaisse pratiquement à chaque fois... On doit progresser dans ce secteur.»
La cohésion de l'effectif
«Le fait d'avoir autant de nationalités dans l'effectif donne un charme et je trouve qu'il y a une très bonne cohésion. On fait des choses ensemble, on est soudés. Après, c'est vrai que ce sont les premiers mois où on joue ensemble, on doit s'adapter, mieux se connaître et faire en sorte que les petits détails qui nous coûtent des buts soient mieux travaillés. Je pense qu'il faut juste que ça tourne et c'est à nous de tout faire pour. Parce que la solidarité, l'esprit de groupe... Tout y est. Franchement, même nous on se dit que ce n'est pas possible que ça continue comme ça, que ça ne tourne pas à un moment ou à un autre.»
La colère des supporters après le match nul face au SLO
«Ils sont dans leur droit d'être déçus. J'ai envie de dire que c'est normal. Tout supporter qui aime sa ville, qui aime son club, réagirait de la même façon. Après, nous, ce qu'on leur a dit, c'est ce qu'on se dit à l'interne aussi: quand on rentre sur le terrain, on se donne à 100%, on mouille le maillot. Aucun de nous n'a envie de perdre, aucun des joueurs n'a envie de faire un match comme on l'a fait en première mi-temps à Stade-Lausanne-Ouchy. On a tous envie de gagner, on est tous déterminés. Je comprends leur mécontentement, mais nous on fait de notre mieux. Tous. Et on doit encore faire mieux. Beaucoup mieux.»
Le match face à Yverdon samedi
«Il n'y a pas de miracle, il faut vraiment commencer à gagner maintenant et ça démarre dès ce samedi face à Yverdon. Je n'étais pas encore là au premier match ici, je ne peux pas en parler, mais ce que je sais, c'est qu'il faut gagner. Le coach répète souvent qu'il faut commencer une série. On en est tous conscients.»
Le terrain synthétique
«C'est nouveau pour moi et ça a été un peu compliqué au début, par rapport aux muscles. Il faut s'habituer, mais là, c'est bon. Et je dois dire que j'aime vraiment bien cette surface, parce que le jeu va beaucoup plus vite et par rapport à mes caractéristiques individuelles, ça m'aide.»
La suite de sa carrière
«Mon ambition, c'est tout d'abord de rester en première division avec Lausanne. C'est la seule idée que j'ai en tête, parce qu'on n'a rien à faire en bas du classement. Je suis sûr et certain qu'on n'est pas à notre place. Dans un second temps, on verra, mais c'est vrai que je suis très bien ici, à Lausanne. Ma femme se sent bien, on a une petite fille de neuf mois, tout va bien. J'ai un contrat de deux ans et aujourd'hui, je ne pense qu'à sortir de ce bas du classement, c'est tout ce qui compte.»
À lire aussi
La Coupe d'Afrique des Nations
«On vient de vivre une belle Coupe d'Afrique des Nations, l'ambiance était dingue. Mais évidemment c'est un grand regret de ne pas avoir pu y participer avec mon pays, le Congo-Brazzaville. Cette CAN a été une très belle publicité pour le football africain et je pense que la prochaine, au Maroc, sera encore un cran au-dessus. Pour l'instant, je suis en pause avec ma sélection, pour plusieurs raisons. Les joueurs qui sont dans les grands championnats ont pris la responsabilité de se mettre en retrait provisoirement pour pouvoir faire avancer les choses. Tout est ouvert pour les prochains rassemblements, la situation peut évoluer, mais pour l'instant, je suis en pause, comme les autres.»
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | FC Zurich | 14 | 7 | 26 | |
2 | FC Bâle | 14 | 20 | 25 | |
3 | FC Lugano | 14 | 6 | 25 | |
4 | Servette FC | 14 | 2 | 25 | |
5 | FC Lucerne | 14 | 4 | 22 | |
6 | FC St-Gall | 14 | 6 | 20 | |
7 | FC Lausanne-Sport | 14 | 2 | 20 | |
8 | FC Sion | 14 | 0 | 17 | |
9 | Young Boys | 14 | -5 | 16 | |
10 | Yverdon Sport FC | 14 | -10 | 15 | |
11 | FC Winterthour | 14 | -21 | 11 | |
12 | Grasshopper Club Zurich | 14 | -11 | 9 |