Comment sortir de la crise?
Robert Kok: «Le LS se crée des occasions, mais...»

Que manque-t-il à ce LS parfois séduisant pour espérer mieux? Deux glorieux anciens, Robert Kok et Gabet Chapuisat, et un technicien vaudois, Julien Marendaz, esquissent des solutions pour tenter d'échapper à l'une des deux dernières places en Super League.
Publié: 09.02.2024 à 17:29 heures
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Dernière mise à jour: 10.02.2024 à 00:17 heures
La légende Robert Kok, l'un des tout meilleurs joueurs de l'histoire du LS, 45 buts en 126 matches entre 1979 et 1984.
Photo: Sven Thomann|Blicksport
Tristan Giordano

La situation du LS inquiète, y compris parmi ses plus proches partisans. A la veille d'aller affronter Stade-Lausanne-Ouchy à la Pontaise afin de se donner un peu d'air (ou de sérieusement commencer à en manquer), le LS a besoin de points! Blick donne la parole à deux de ses anciens joueurs emblématiques, Robert Kok et Gabet Chapuisat, ainsi qu'à Julien Marendaz, entraîneur du FC La Sarraz-Eclépens (1re ligue) et observateur avisé du football vaudois.

Robert Kok: «On doit aller plus vite»

La «flèche blonde» a enflammé la Pontaise entre 1979 et 1984, marquant les esprits par ses accélérations et son sens du but, mais aussi un goût certain pour le show. «C’est important qu’il y ait un peu de spectacle dans le jeu parce que c’est quelque chose qui manque aujourd'hui», sourit le Hollandais, qui suit l'actualité du LS de près et n'est pas satisfait de ce qu'il voit.

«Les ambitions sont différentes de la réalité. Le Lausanne Sport, c’est le club phare du canton et on ne peut pas être satisfait avec ces résultats», commence-t-il par analyser, demandant plus de danger devant le but adverse. «C’est difficile parce qu’il n’y a pas tellement de buteur dans l'équipe. Ils se créent des occasions, mais ils n'ont pas vraiment un caractère de tueur devant le but.» Mais il n'y a pas que l'efficacité qui est en cause, selon l'ancien attaquant.

«Même dans le jeu, je trouve que ce LS manque de profondeur. On fait tourner, on crée du jeu, mais, de temps en temps, ça dure trop longtemps. On doit aller plus vite. Les attaquants doivent bouger plus derrière les défenseurs pour donner plus d'espace et pour recevoir la balle. On vient toujours contre le jeu... Et après, c'est le jeu de mouvement qui est important. De temps en temps, les milieux des terrains doivent plonger dans la profondeur, même sans avoir le ballon. C’est ça qui crée des espaces pour les autres. Il y a beaucoup de choses qui manquent et ça ils doivent le travailler», analyse le Néerlandais, établi dans le canton de Vaud depuis la fin de sa carrière.

Voyait-on ce LS trop beau? La réponse est oui, en tout cas en ce qui le concerne. «J’espérais beaucoup mieux et surtout pas l’avant-dernière place après vingt matches! On attend toujours que le Lausanne Sport soit mieux placé que cela», pointe-t-il du doigt, faisant référence justement à ce que Ludovic Magnin déplorait, à savoir que le LS soit constamment rattrapé par son glorieux passé, loin des réalités actuelles.


Robert Kok croit tout de même le LS capable de s'imposer samedi. «Sur le papier, le LS devrait gagner. Mais dans le football, tu ne peux pas dire 'Oui, on va gagner parce qu'on est quand même meilleur que Stade Lausanne'!»

Gabet Chapuisat: «Bien jouer, ça rapporte zéro point»

Gabet Chapuisat, loin de son image de consultant féroce, commence par se montrer indulgent. «Le classement actuel ne reflète pas le vrai parcours de Lausanne qui, dans le jeu, a été bien meilleur que les résultats crus qu'on vit aujourd'hui», estime l'ancien joueur de très haut niveau.

Quel est donc le problème actuel du LS? «Ils sont rentrés dans une spirale négative avec ces sept matches sans victoire... Ils jouent bien, mais bien jouer, ça rapporte zéro point! C’est le moment de resserrer les boulons. Il faut être plus efficace dans les zones de vérité, il faut être défensivement encore plus discipliné, plus déterminé et surtout, le problème de Lausanne, c'est de retrouver l'efficacité.»

Gabet Chapuisat, ancien joueur du LS devenu entraîneur et consultant pour les médias.
Photo: JEAN-GUY PYTHON

Lui aussi espérait le LS mieux placé. «Je voyais Lausanne plutôt en milieu de classement et pourquoi pas lutter pour la sixième place.... Je pense qu'ils n'étaient pas loin, mais malheureusement aujourd'hui on est confronté à la réalité des chiffres et des résultats. Je pense qu'on peut être déçus et je crois que je ne suis pas le seul. J'espérais que Lausanne vive une belle saison. Quand tu es néo-promu, on ne s'attend pas à ce que Lausanne finisse champion Suisse, mais je pensais que Lausanne vivrait un championnat plus tranquille», explique l'ancien international.

En ce qui concerne samedi, Gabet Chapuisat pense que la pression est sur le LS. «Lausanne a l’obligation de gagner. Ils jouent contre une équipe un peu à la dérive, qui est en difficulté et qui va malheureusement certainement connaître la relégation ou, en tout cas, qui est aujourd'hui le candidat numéro 1 à la relégation. Donc eux ne sont pas bien. Mais si le LS venait à connaître la défaite contre le dernier du classement, je pense que la situation deviendrait plus que sérieuse...»

Julien Marendaz: «Je trouve ce LS intéressant»


Entraîneur du FC La Sarraz-Eclépens (1re ligue), Julien Marendaz connaît très bien le football vaudois et aimerait voir le LS mieux classé. «Toutes les équipes du monde aimeraient avoir plus de points. Aujourd'hui, il faut simplement chercher à ne pas être barragiste.» Lui aussi estime que le LS est mal payé. «Je crois qu'ils font des bonnes choses. Dans les contenus, c'est vraiment intéressant. Après, malheureusement, il y a un petit peu ce manque de réussite devant le but. On a vu à Lucerne quand Kaly Sène a le 2-0 au bout des pieds et qu'il ne marque pas... Après, tu te fais punir. Mais dans le contenu, dans ce qui est présenté, je trouve ce LS intéressant.»

Julien Marendaz, ancien entraîneur de Team Vaud, aujourd'hui au FC La Sarraz-Eclépens.
Photo: DR

Evidemment, Julien Marendaz, comme tous les observateurs, ne s'attendait pas à voir le LS jouer le titre. «Je pense que l'objectif c'est de rester en Super League. Depuis le début, je pense que c'était le maintien que Ludovic Magnin souhaitait, que le club souhaitait. Donc il faut quitter le plus vite possible cette place de barragiste.» Cela passe par une victoire samedi face au SLO, où le Lausanne-Sport ne doit pas laisser place au doute.

«Il faut que Lausanne montre qui est le plus grand club de la ville, encore plus dans le stade où tant de belles pages de son histoire ont été écrites. Malheureusement, ça veut dire que tu enfonces un peu Stade, un autre club vaudois, mais il est indispensable de prendre des points pour essayer de recoller devant», estime le coach sarrazin, ancien technicien de Team Vaud.

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Zurich
FC Zurich
14
7
26
2
FC Bâle
FC Bâle
14
20
25
3
FC Lugano
FC Lugano
14
6
25
4
Servette FC
Servette FC
14
2
25
5
FC Lucerne
FC Lucerne
14
4
22
6
FC St-Gall
FC St-Gall
14
6
20
7
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
14
2
20
8
FC Sion
FC Sion
14
0
17
9
Young Boys
Young Boys
14
-5
16
10
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
14
-10
15
11
FC Winterthour
FC Winterthour
14
-21
11
12
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
14
-11
9
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