La Swiss Football League répond
Combien coûte un fumigène allumé en tribune? Qui paie?

Chaque journée de Super League est marquée par l'usage en tribunes d'engins pyrotechniques. Leur usage a toutefois des conséquences qui peuvent être lourdes. Qui paie? Quelle est l'amende record en Suisse? Comment la SFL lutte?
Publié: 10:05 heures
Les engins pyrotechniques se comptent chaque week-end par dizaines.
Photo: keystone-sda.ch
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Bastien FellerJournaliste Blick

Bien que décriés, les engins pyrotechniques font désormais partie intégrante du paysage du football suisse. Chaque week-end, comme par exemple samedi au Stade Municipal d'Yverdon (0-0 face à Servette), plusieurs dizaines de «torches» sont allumées par les supporters de tous les clubs de Super League ou presque. 

Formellement interdits dans les enceintes, helvétiques, ces fumigènes ou autres feux d'artifices coutent cher au club qui évolue à domicile, lequel est responsable du comportement des supporters des deux camps. Mais combien sont-ils facturés? «Un engin pyrotechnique coute plus ou moins 100 francs, une bombe agricole plusieurs centaines. Mais le prix n'augmente pas de manière linéaire. Plus il y a d'engins pyrotechniques utilisés, moins l'unité coute cher», explique Marc Juillerat, Chef des services juridiques et des licences à la Swiss Football League, avant d'en dire davantage sur le déroulé de la procédure.

La sécurité mise au premier plan

«Dans la mesure du possible, tous les engins allumés durant la rencontre sont comptés. Ensuite, si le montant est en dessous de 10'000 francs, il est directement facturé au club qui évoluait à domicile. S'il est supérieur, le dossier est transmis à la commission de discipline qui peut décider de prononcer des sanctions plus lourdes», poursuit le Bernois, en poste depuis 2013. 

«Celle-ci pourrait par exemple forcer des fermetures de secteurs, mais cela ne correspond à notre idée. Nous ne souhaitons pas dicter de sanctions collectives», ajoute Marc Juillerat, qui ajoute que les clubs ont la possibilité de voir leur douloureuse être abaissée en cas de mise en place de mesures préventives. «Nous observons aussi leur concept de sécurité, s'ils dialoguent avec leurs groupes de supporters, et réfléchissons avec eux à la manière d'améliorer la situation.» Mais faire disparaitre complètement les engins pyrotechniques des stades suisses semblent impossible.

«Les supporters sont bien organisés»

«Pour nous, il serait préférable de ne pas avoir de fumigènes dans les stades, c'est clair. Mais il faut peser les différents éléments en jeu. Depuis environ 10 ans, surtout dans les secteurs visiteurs, tous les spectateurs ne sont pas complètement fouillés. Auparavant, c'était le cas, mais les bagarres étaient nombreuses à l'entrée et ils parvenaient quand même à faire entrer des choses dans le stade. Nous avons donc décidé d'arrêter, et de mettre en place un système de vidéo surveillance pour tenter d'identifier les personnes concernées», lance Marc Juillerat, qui ajoute qu'il n'est également pas simple de mettre un nom sur la personne repérée.

Les supporters servettiens se sont fait plaisir samedi à Yverdon.
Photo: keystone-sda.ch

«Ils ont tous le même jeans, la même veste et sont bien organisés. Ils se cachent sous des drapeaux, puis ressortent dans des directions différentes une fois cagoulés», décrit-il. En cas de reconnaissance de l'individu, le dossier est ensuite redirigé vers les instances judiciaires qui le prennent en charge.

Le montant record? 40'000 francs

Début novembre 2024, Young Boys s'est vu prononcer par l'UEFA une lourde sanction pour l'utilisation massive d'engins pyrotechniques par ses fans lors de la rencontre face à l'Inter Milan. Le club de la capitale a été condamné à payer 25'000 euros d'amende et se trouve pour deux ans sous la menace d'une fermeture de son secteur D en cas de récidive. 

En Super League, les Bernois possèdent d'ailleurs le record de l'amende la plus élevée de ces dernières années: 40'000 francs lors d'une rencontre disputée en 2019 pour un usage massif de fumigènes le long de toute une partie. Un montant non négligeable pour quelques secondes de spectacle et plusieurs minutes de vue obstruée en raison des émanations des fumigènes. «Un club est d'ailleurs amendé en cas d'arrêt de la rencontre durant quelques minutes en raison de la fumée produite. Si la rencontre doit être reportée, c'est la commission de discipline qui se charge du dossier et qui peut prononcer une défaite par forfait», conclut Marc Juillerat.

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Lugano
FC Lugano
20
7
35
2
FC Bâle
FC Bâle
20
24
34
3
FC Lucerne
FC Lucerne
20
5
33
4
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
20
8
31
5
Servette FC
Servette FC
20
2
31
6
FC Zurich
FC Zurich
20
-2
30
7
FC St-Gall
FC St-Gall
20
7
29
8
FC Sion
FC Sion
20
0
26
9
Young Boys
Young Boys
20
-4
25
10
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
20
-9
19
11
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
20
-13
18
12
FC Winterthour
FC Winterthour
20
-25
14
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