Nous venons d'entrer dans une période décisive pour bien des clubs. Yann Sommer lui-même, après sa superbe prestation au Parc des Princes, a parlé de «semaines qui définissent une saison». Lorsqu'on est le Bayern ou le PSG, sortir en huitièmes de finale de la Ligue des champions ferait de 2022-2023 un exercice raté, au mieux.
En Super League, tous les clubs peuvent se reconnaître dans cette formulation, mais peu autant que le FC Sion. «La neige, elle vient pas au mois d'avril», disait Christian Constantin sur Rhône FM cette semaine. Il faut gagner et vite. Dans trois semaines, Sion aura affronté le dernier du classement, ainsi que Saint-Gall et Lugano, actuellement européens. Il aura surtout reçu les Tessinois pour une place en demi-finale de la Coupe de Suisse. On saura alors si le club valaisan a repris de l'élan, ou s'il a les deux pieds dans la «tchaffe».
Sion a fait «de la m…»
Une bonne partie du destin de cette équipe repose sur Mario Balotelli, qu'on le veuille ou non. Un tel joueur, par ses qualités, sa personnalité, la place qu'il prend dans un vestiaire, est un catalyseur. Si son influence est positive, toute l'équipe peut en bénéficier. Le problème, c'est qu'avec lui sur le terrain, ça n'est arrivé qu'une fois cette saison, le 15 octobre dernier, grâce à 30 minutes de haut niveau et un but sensationnel. Son dernier dans le jeu.
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Depuis, c'est l'autre aspect de son influence qui se fait ressentir. Le Balotelli irascible et avare d'efforts a pris le dessus, et Sion n'a plus fait grand-chose. Ou plutôt, «de la m...», comme l'a caractérisé son président, toujours sur la radio valaisanne. Il y a bien ces 45 minutes au Stade de Genève lors desquelles sa seule présence semble avoir anesthésié Servette, mais impossible de ne pas constater que l'Italien était apparu ce jour-là hors de forme et dangereusement proche de l'expulsion par ses attitudes. «Il doit enfin montrer ce qu'il peut faire», a encore insisté CC cette semaine.
Une absence qui questionne
Son absence à Bâle samedi dernier interpelle. La communication contradictoire du club suggère un embarras. Peu importe. Le FC Sion, en tant qu'institution, ne peut pas laisser l'humeur de Mario Balotelli dicter, voire empoisonner sa fin de saison. L'Italien ne doit pas avoir de place «automatique» sur le terrain. Dans une gestion de groupe, il y aurait là tous les ingrédients de la catastrophe programmée. Ou il est en mesure d'aider Fabio Celestini dans sa double mission, Coupe de Suisse et surtout maintien, ou il est un poids qui plombera le mandat du nouvel entraîneur du FC Sion.
Le football suisse a un besoin flagrant de caractères, de talents comme ceux de Mario Balotelli, de la visibilité qu'il peut lui apporter également. Un goal de l'Italien, et c'est toute la Super League qui fait le tour du monde, ne serait-ce que grâce à ses 11 millions de followers. Tout le Valais rêve de faire le pèlerinage du Wankdorf pour voir Super Mario entrer dans la mythologie du club. Mais lui, en a-t-il vraiment envie? A lui de le dire. Idéalement, de le montrer.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | FC Zurich | 14 | 7 | 26 | |
2 | FC Bâle | 14 | 20 | 25 | |
3 | FC Lugano | 14 | 6 | 25 | |
4 | Servette FC | 14 | 2 | 25 | |
5 | FC Lucerne | 14 | 4 | 22 | |
6 | FC St-Gall | 14 | 6 | 20 | |
7 | FC Lausanne-Sport | 14 | 2 | 20 | |
8 | FC Sion | 14 | 0 | 17 | |
9 | Young Boys | 14 | -5 | 16 | |
10 | Yverdon Sport FC | 14 | -10 | 15 | |
11 | FC Winterthour | 14 | -21 | 11 | |
12 | Grasshopper Club Zurich | 14 | -11 | 9 |