Le football professionnel romand vit une fin de saison haletante. Servette est toujours le mieux placé pour finir deuxième du championnat. En vingt ans de Super League à 10, aucune équipe basée de ce côté de la Sarine n'y est encore parvenue. Sion, quant à lui, devra éviter le barrage en obtenant un résultat à Saint-Gall lundi.
S'il y parvient, les chances deviendraient raisonnables d'avoir jusqu'à cinq équipes romandes dès la saison prochaine dans la nouvelle Super League. Ce ne serait pas une première, et le championnat à 16 des années 1980 avait même vu jusqu'à six clubs francophones batailler au plus haut niveau.
Trois Vaudois, en revanche, personne ne l'a jamais vu.
Deux Lausannois, personne n'y avait jamais pensé.
Pontaise – Tuilière, pas la même ambiance
J'étais il y a une semaine à la Pontaise, ce stade d'un autre âge qu'on maquille une fois par année et qui prend la poussière le reste du temps. SLO – Yverdon, match au sommet, avait pour public quelques centaines de supporters yverdonnois, plusieurs dizaines de curieux, les amis et familles des joueurs du SLO, ainsi que beaucoup de ses juniors.
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Quatre jours plus tard, quelques centaines de mètres plus loin, au stade de la Tuilière, plus de 8000 personnes ont assisté à Lausanne-Sport – Wil. Il y avait là plusieurs générations de supporters, réunis par l'héritage d'un club sept fois champion et neuf fois vainqueur de la Coupe de Suisse.
Les stakhanovistes du SLO
Il faut témoigner un énorme respect à ce qu'a réalisé au SLO, club à vocation formatrice, un petit groupe de personnes depuis son sauvetage il y a quatre ans. Le président Vartan Sirmakes en premier lieu. Son directeur sportif Hiraç Yagan, qui a un œil pour le talent et avait notamment attiré Zeki Amdouni. Les entraîneurs, comme l'historique Andrea Binotto, Meho Kodro et cette année Anthony Braizat bien sûr.
L'entraîneur français qualifie avec le sourire en coin ses Stadistes d'«ouvriers» du football. Des stakhanovistes, marqués deux fois par le deuil cette saison, qui ont forgé un état d'esprit admirable dans des conditions terribles. Une promotion serait avant tout la leur, et le coup de pouce qu'elle donnerait à leur carrière serait amplement mérité.
La police lausannoise tremble
Il ne faut en revanche pas se voiler la face. Une montée du SLO aux dépens du LS manquerait cruellement de ce qui donne du sens aux grandes aventures collectives: la liesse des supporters et le soutien, concret et symbolique, d'une ville. Elle plongerait le club numéro 1 de la capitale vaudoise dans la crise, sans que le deuxième ne soit en mesure d'en bénéficier. Ce que la Neue Zürcher Zeitung a qualifié cette semaine de «Szenario des Schreckens» (scénario catastrophe).
Quant à une promotion de l'un ET de l'autre, on ne doute pas que les deux signeraient aujourd'hui pour qu'elle devienne réalité. La ville de Lausanne et notamment sa police, sans doute moins.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | FC Zurich | 14 | 7 | 26 | |
2 | FC Bâle | 14 | 20 | 25 | |
3 | FC Lugano | 14 | 6 | 25 | |
4 | Servette FC | 14 | 2 | 25 | |
5 | FC Lucerne | 14 | 4 | 22 | |
6 | FC St-Gall | 14 | 6 | 20 | |
7 | FC Lausanne-Sport | 14 | 2 | 20 | |
8 | FC Sion | 14 | 0 | 17 | |
9 | Young Boys | 14 | -5 | 16 | |
10 | Yverdon Sport FC | 14 | -10 | 15 | |
11 | FC Winterthour | 14 | -21 | 11 | |
12 | Grasshopper Club Zurich | 14 | -11 | 9 |