Mario Gavranovic (33 ans) a décidé de mettre un terme à sa carrière et de garder le silence pour le moment. Il veut d'abord laisser passer un moment et réfléchir avant de s'exprimer publiquement.
L'arrêt de sa carrière ne vient certes pas de nulle part, mais il est tout de même surprenante. En effet, bien que son contrat en Turquie avec Kayserispor ait expiré cet été et qu'il soit sans club depuis, il aurait aimé continuer à jouer. Pendant des semaines, il s'est maintenu en forme dans son Tessin natal, s'est également entraîné avec le FC Collina d'Oro en 2e ligue interrégionale et a attendu une «offre appropriée». «Une retraite n'est absolument pas à l'ordre du jour», déclarait-il encore à Blick le 12 août.
Mais l'offre adéquate n'est pas venue. Ni de la Suisse, ni de l'étranger.
A 20 ans, et après avoir appris son métier à Yverdon Sport et à Neuchâtel Xamax, le joyau de l'attaque tessinoise a fait son entrée sur la grande scène du football en 2011 à Schalke 04, jouant même en Ligue des champions avec des superstars comme Raúl et Huntelaar devant 60'000 fans. Aujourd'hui, à 33 ans, il se retire par la petite porte. Sans faire de bruit, au Tessin.
Une grande collection de titres
Il aurait mérité un départ plus prestigieux. Mario Gavranovic était l'un des attaquants suisses les plus efficaces et les plus performants des temps modernes. Sa collection de titres est impressionnante: vainqueur de la Coupe d'Allemagne avec Schalke, deux fois vainqueur de la Coupe avec le FCZ, six fois champion de Croatie, trois fois vainqueur de la Coupe de Croatie avec le Dimano Zagreb et Rijeka.
L'un des 16 buts qu'il a marqués en équipe nationale devrait surpasser n'importe quel trophée. Le 28 juin 2021, il marque à la 90e minute le 3-3 contre la France en huitième de finale de l'Euro et fait exulter tous les supporters suisses.
Bien qu'il n'ait pu jouer que deux fois d'entrée sur un total de 41 sélections avec la Nati et qu'il y aurait eu des arguments pour miser sur lui, il se comporte de manière exemplaire en tant que «backup» de Haris Seferovic pendant des années. «Bien que nous ayons été des concurrents, nous nous sommes toujours très bien entendus. Notre relation a toujours été amicale, nous avons toujours été loyaux, presque comme des frères», dit Seferovic.
Sur le terrain, il est insolent, froid et endurci; à côté, il est réservé, respectueux et collégial. Mais il a changé avec les années. Au début de sa carrière, il se met souvent lui-même des obstacles à sa progression. Souvent, il est trop impatient, trop ambitieux et fournit de la matière aux journalistes pour des articles déplaisants. La première fois, lors d'un prêt à Mayence, où il s'oppose publiquement à Thomas Tuchel. Il est alors sanctionné.
Suspendu une fois au FCZ
Au FCZ aussi, il ne fait pas seulement les gros titres avec ses buts. En 2013, il est temporairement suspendu pour avoir insulté l'entraîneur adjoint de l'époque, Massimo Rizzo. Il déclare alors au Blick: «Je veux rester émotionnel. Je pense que si je suis devenu un bon footballeur, c'est aussi grâce à mon caractère. J'ai fait une erreur, j'ai manqué de respect. Cela ne doit plus se reproduire». Cela ne lui est plus jamais arrivé. Gavranovic a appris de ses erreurs. Il a mûri.
Maintenant, il arrête. Mais il ne peut pas pour autant tirer un trait sur le football: l'ancien buteur de l'équipe nationale veut commencer une formation d'entraîneur. Le mot de la fin de Seferovic sur sa retraite: «C'est très dommage. J'aurais volontiers continué à le voir sur le terrain de football. Je ne souhaite que le meilleur à Mario pour l'avenir».