Un inconnu pare Shaqiri d'une veste de l'UÇK
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Vidéo:Un inconnu pare Shaqiri d'une veste de l'UÇK

L'affaire s'envenime
La Fédération serbe demande des sanctions strictes contre Shaqiri

Un inconnu a enfilé une veste à Xherdan Shaqiri après le match contre l'Irlande du Nord. Mais ce n'est pas n'importe quelle veste. Elle porte le logo de l'UÇK, ancienne milice de la guerre civile albano-kosovare. Shaqiri a rapidement réagi.
Publié: 10.10.2021 à 14:03 heures
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Dernière mise à jour: 12.10.2021 à 16:03 heures

Les rides sur le front, Xherdan Shaqiri donne une interview à la chaîne tessinoise RSI sur le match que la Nati a remporté face à l’Irlande du Nord. Devant la caméra, un homme avec une veste entre inopinément en scène, et glisse la veste sur les épaules d’un Shaqiri stupéfait.

Il ne s’agit pas de n’importe quelle veste: elle porte l’emblème avec le double aigle sur fond rouge et les lettres «UÇK» – le logo de l'«Armée de libération du Kosovo».

L’étranger barbu rit et part immédiatement. Shaqiri rit aussi, mais jaune. Après quelques secondes de stupéfaction, la star de la Nati et de Lyon enlève sa veste d’un air penaud.

Démantelé sous la pression de l’OTAN et des Nations unies

L’objectif de l’UÇK (abréviation de «Ushtria Çlirimtare e Kosovës»), organisation paramilitaire albano-kosovare fondée en 1994, était l’indépendance du Kosovo. Leur moyen de prédilection pour arriver à leur fin était la lutte armée. Au cours des années suivantes, l’organisation paramilitaire a revendiqué la responsabilité de plusieurs attentats. Le groupe aurait également été impliqué dans des activités criminelles.

Démantelée à la fin de la guerre du Kosovo

Fondée au milieu des années 1990, l’UÇK (abréviation d’Armée de libération du Kosovo en albanais : Ushtria Çlirimtare e Kosovës) éclot dans le contexte de l’éclatement sanglant de l’ex-Yougoslavie et d’une politique de répression du régime de Belgrade à l’encontre des minorités ethniques. La guérilla albanaise a commis des attaques contre les forces de sécurité serbes dans ce qui est devenu un conflit armé international dans lequel l’OTAN s’est impliquée en bombardant l’ex-Yougoslavie dans une guerre dite « humanitaire ».

L’objectif de la lutte de libération des Albanais du Kosovo était l’indépendance politique de ce territoire peuplé majoritairement d’Albanais et comptant une minorité serbe. Considérée pendant un temps comme une organisation terroriste dans plusieurs pays, la communauté d’internationale a rapidement changé d’avis et perçu dans ce conflit une lutte de libération. Dissoute à la fin de la guerre en 1999, l’UÇK et ses cadres ont continué sur le papier d’animer l’activité politique du territoire jusqu’à la proclamation de son indépendance en 2008, très vite reconnue par la Suisse.

Fondée au milieu des années 1990, l’UÇK (abréviation d’Armée de libération du Kosovo en albanais : Ushtria Çlirimtare e Kosovës) éclot dans le contexte de l’éclatement sanglant de l’ex-Yougoslavie et d’une politique de répression du régime de Belgrade à l’encontre des minorités ethniques. La guérilla albanaise a commis des attaques contre les forces de sécurité serbes dans ce qui est devenu un conflit armé international dans lequel l’OTAN s’est impliquée en bombardant l’ex-Yougoslavie dans une guerre dite « humanitaire ».

L’objectif de la lutte de libération des Albanais du Kosovo était l’indépendance politique de ce territoire peuplé majoritairement d’Albanais et comptant une minorité serbe. Considérée pendant un temps comme une organisation terroriste dans plusieurs pays, la communauté d’internationale a rapidement changé d’avis et perçu dans ce conflit une lutte de libération. Dissoute à la fin de la guerre en 1999, l’UÇK et ses cadres ont continué sur le papier d’animer l’activité politique du territoire jusqu’à la proclamation de son indépendance en 2008, très vite reconnue par la Suisse.

Considérée pendant un temps comme une organisation terroriste dans plusieurs pays, la milice s’est dissoute après la fin de la guerre du Kosovo, sous la pression de l’OTAN et de l’ONU. Du moins sur le papier. D’éminents Albanais du Kosovo, issus du monde des affaires, de l’armée et de la politique, restent des sympathisants de l’UÇK.

L’ASF a réagi dimanche après-midi sur son compte Twitter: «Il est inacceptable que des personnes veuillent détourner les stades de football, et dans ce cas précis l’interview d’un joueur après un match, à des fins de propagande politique. Xherdan Shaqiri a réagi de manière exemplaire, est resté calme et n’a pas répondu.»

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Un geste qui réveille des tensions passées

L’ASF n’est pas la seule à avoir réagi. La Fédération de football serbe est montée au créneau en demandant des sanctions «strictes» contre Shaqiri. Elle estime que le joueur aurait promu malgré lui l’UÇK, jugée d’organisation «terroriste» par la Fédération serbe.

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Ce n’est pas la première fois qu’un geste de Shaqiri provoque l’ire des Serbes. Pour rappel, le joueur de la Nati et Granit Xhaka avaient mimé l’aigle bicéphale albanais avec leurs mains pour célébrer leur but face à la Serbie. Une attitude qui avait provoqué un tollé et l’ouverture d’une enquête disciplinaire de la FIFA contre les deux joueurs, qui s’était soldée par une amende individuelle de 10’000 francs à leur encontre.

(kes)

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