Ces derniers mois, le cœur de Fabienne Della Giacoma s’est emballé à cause du football. La Lucernoise de 55 ans est passé des larmes au rire. Lors du quart de finale de l’Euro perdu par la Suisse contre l’Espagne cet été, son fils Ruben Vargas a raté un penalty décisif. Le jeune joueur de 23 ans avait alors éclaté en sanglot sur le terrain. Les images font le tour du monde: «Moi aussi, j’étais triste de le voir pleurer ainsi. Mais la peine a tout de suite fait place à de la fierté parce qu’il n’a pas eu peur de prendre des responsabilités. J’espère qu’il continuera à tirer des penaltys».
Depuis, Ruben Vargas est devenu le héros de la Nati lors des récents matches de l’équipe nationale contre l’Italie (1-1) et la Bulgarie (4-0). Chez lui à Lucerne, l’ailier a été décisif dans ces qualifications. Virevoltant dans le jeu, il a aussi marqué. «C’était très spécial de le voir dans le stade où tout a commencé pour lui», explique sa maman. «Tout est vraiment allé très vite avec l’équipe de Suisse.»
Un ADN de sportif
Fabienne Della Giacoma était elle-même sportive de haut niveau. Elle a commencé la gymnastique artistique au jardin d’enfants, puis le trampoline dès la sixième année. Elle a même participé aux championnats d’Europe, avant qu’une blessure au genou ne la contraigne à raccrocher. «Je lui ai certainement appris à toujours croire en soi, à ne pas rechigner à travailler et à écouter ce que dit l’entraîneur».
La Lucernoise a rencontré le père de son fils en jouant au golf: il est originaire de la République dominicaine et joueur semi-professionnel de baseball. «Dès l’âge de trois ans, Ruben avait toujours une batte de baseball à la main, il a ainsi appris à courir vite, à avoir un bon sens du timing et à coordonner ses mouvements. Il a également joué au tennis quand il était petit». Ses parents se séparent, mais Vargas a grandi à la confluence de ses différentes cultures: suisse, dominicaine et italienne, sa mère ayant la double nationalité.
Quel type d’élève était le petit Ruben à l’école? «Il y allait…, lâche sa mère avec un clin d’œil. Mais il était surtout ambitieux et compétiteur lorsqu’il s’agissait de sport.»
Un apprentissage de peintre
Fabienne Della Giacoma veille à ce que son footballeur de fils garde toujours les pieds sur terre. Ce qui explique pourquoi l’ancien junior d’Adligenswil a cherché une place d’apprentissage en parallèle de sa formation balle au pied au FC Lucerne. Il devient peintre en bâtiment, jongle entre les chantiers et les terrains.
«Pour moi, il était évident qu’il devait obtenir son CFC, résume avec satisfaction la cheffe de famille. Nous avons trouvé un maître d’apprentissage formidable qui l’a beaucoup aidé. Je n’oublierai jamais la fierté qu’il a éprouvée lorsqu’il a reçu son diplôme de peintre à la fin de sa formation.»
Jusqu’à présent, la carrière de Ruben Vargas se dessine à merveille. Après Lucerne, le jeune Suisse a mis le cap sur le championnat d’Allemagne et le club d’Augsbourg. S’il continue ainsi, la prochaine marche ne sera plus très loin.