L'Italie rate un penalty à la 90e

La Suisse résiste aux champions d'Europe à Rome

Ugo CurtyJournaliste Blick

Quelques secondes qui ont duré des heures. Rien de plus normal dans la Ville Éternelle. Jorginho a patienté un peu, hésité même avant de s’élancer face à Yann Sommer pour tirer son penalty. On joue la dernière minute du temps réglementaire à Rome. Ulisses Garcia vient de faucher Domenico Berardi dans la surface. Une erreur repérée par l’arbitrage vidéo. L’Italie peut s’imposer mais la tentative de son milieu de terrain passe au-dessus. Comme à Bâle en septembre, il craque face à Yann Sommer.

Un début de match fou

Il y a encore eu un ultime frisson, dans cette soirée mémorable au Stadio Olimpico. Denis Zakaria s’est battu jusqu’au bout de ses forces et des arrêts de jeu. Le Genevois a volé le ballon dans les pieds du gardien Gianluigi Donnarumma mais Andi Zeqiri (entré juste avant) a manqué de réactivité. Qu’importe, la Suisse aurait pu tout perdre juste avant. Elle a tenu tête à l’Italie (1-1) et garde un espoir de qualification pour la Coupe du monde 2022.

Il faut être fou, avoir à peine 20 ans peut-être, pour oser défier avec autant de culot et d’irrévérence les champions d’Europe chez eux, à Rome. L’équipe de Suisse, menée par ses deux joyaux Noah Okafor et Ruben Vargas, l’a fait dès le coup d’envoi. Les 11 joueurs helvétiques ont même plongé plus de 50’000 tifosi italiens dans la stupeur.

Lancé par Xherdan Shaqiri, Noah Okafor s’est échappé sur la gauche, a figé deux défenseurs avant de remettre le ballon en retrait. La frappe de Silvan Widmer a traversé la surface adverse comme un missile, alors que tout le monde retenait son souffle dans le Stadio Olimpico (11e). La Nati venait d’ouvrir le score à Rome. Seule la joie du banc suisse troublait un silence de cathédrale. Et si l’exploit devenait réalité?

Sommer se rate

Le frisson a duré quelques minutes. La Nati s’est encore procuré trois grosses occasions, puis l’Italie est parvenue à desserrer l’étau. Sous les vivats d’une foule qui retrouvait peu à peu ses esprits. Yann Sommer a d’abord sauvé les siens d’un arrêt dont il a secret, après une erreur de Fabian Schär (22e). Le gardien suisse s’est malheureusement raté sur la deuxième vague azzurra. Le portier a manqué sa sortie sur un coup franc provoqué par Fabian Schär (encore lui). Giovanni Di Lorenzo égalisait (36e, 1-1).

Après une telle première mi-temps, l’intensité est forcément redescendue d’un cran. Les deux équipes ont pris moins de risques au retour des vestiaires, comme si l’enjeu était tout d’un coup revenu à l’esprit des joueurs. L’Italie a dominé. Federico Chiesa, par deux fois, avait la victoire au bout du pied. Il s’est d’abord heurté à Yann Sommer (76e), avant de manquer le cadre (84e).

Murat Yakin a senti le danger et décidé de verrouiller. Shaqiri et Okafor sont sortis, pour laisser placer à Frei et Sow. Les Suisses tenaient bon. Jusqu’à cette fatidique 88e minute. Une faute d’Ulisses Garcia que Jorginho a gracié malgré lui.

L’Italie et la Suisse ne parviennent toujours pas à se départager dans ce groupe C malgré sept matches disputés. Tout se jouera ce lundi soir (20h45) à distance: la Nati reçoit la Bulgarie à Lucerne, alors que les Transalpins se déplacent en Irlande du Nord.