Quel rôle pour Gelson Fernandes?
Constantin: «Il est le liant dans une bonne équipe»

Le FC Sion a nommé Gelson Fernandes vice-président. Dans une entité qui compte plusieurs fortes têtes dont Christian Constantin (président) et son fils Barthélémy (directeur sportif), quel rôle peut jouer l'ancien international?
Publié: 14.07.2021 à 15:21 heures
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Dernière mise à jour: 14.07.2021 à 15:22 heures
Photo: keystone-sda.ch
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Grégory BeaudJournaliste Blick

Jamais avare de bonnes formules, Christian Constantin a tour à tour comparé le FC Sion à un train ou un puzzle au moment de détailler l’arrivée de Gelson Fernandes dans l’organigramme. L’ancien junior du club – «Je lui ai construit une salle de sport pour qu’il progresse», dixit Constantin – revient donc à la maison en compagnie de Massimo Cosentino, nommé directeur général. C’est Barthélémy Constantin, directeur sportif, qui a souhaité ces deux arrivées et mené les discussions depuis 18 mois. «Il m’a cassé les couilles, pour être précis», a rigolé le président.

«Comme une locomotive»

Cette abondance de têtes pensantes pourrait-elle poser un problème, à terme? Pas pour «CC». «Le club c’est comme un train. Il te faut une locomotive pour que ça avance. Je suis content de les accueillir avec moi dans cette locomotive. Mais sans moi, je sais aussi qu'elle ne bouge pas. A un moment ou l'autre, il faut mettre de l'électricité.» En deux décennies, l'homme d'affaires estime à une centaine de millions sa contribution au club. «Le 1er juin, tu sais combien ça va te coûter, mais tu ne sais pas comment tu vas payer, remarque-t-il. Ensuite tu as 360 jours pour gagner 25 millions. Je vous laisse faire les calculs. Chaque matin, il te faut gagner 70'000 francs. C'est pas plus compliqué.»

Gelson Fernandes voit également «CC» comme le conducteur de ce train: «Qui pourrait être capable de mettre autant d’énergie et d’argent que lui pour le FC Sion? Personne», apprécie celui qui a grandi avec la formation sédunoise.

Aujourd’hui, il ne vient pas prendre la lumière, mais apporter une expérience qui pouvait manquer par le passé. «Vous croyez que j’ai eu un déclic?, a questionné Christian Constantin. Vous croyez que je me suis dit un beau matin que j’avais une nouvelle lubie et que je devais engager Gelson et Massimo? Ce n’est pas comme cela que cela se passe. Tout est une question d’opportunité. Ils étaient prêts à revenir. C’était le bon moment. Vous savez, il n’y a pas tant de Prix Nobel par ici. Il faut saisir l’opportunité lorsqu’elle se présente.»

«Les pièces doivent s’emboîter»

Cette possibilité s'est matérialisée à la suite de la fin de carrière de «Gels'» en 2020. Mais concrètement, que peut-il apporter à cette organisation? Le mot-clé semble être «travail». «C’est quelqu’un qui y est arrivé parce qu’il a su travailler, précise le président du FC Sion. On ne joue pas des Coupes du monde et des Euros en étant une chèvre, c’est sûr. Mais il faut être capable de travailler également.»

C’est sur cette expérience que le directoire du FC Sion a décidé de s’appuyer. Et Christian Constantin de filer une nouvelle métaphore: «Une équipe de foot, c’est comme un puzzle. Si tu veux que ça donne une image, il faut que toutes les pièces s’emboîtent bien. Durant sa carrière, Gelson a été dans de bonnes équipes. Et en sélection nationale, tu dois être capable de composer avec les différentes mentalités ou religions des joueurs. Il a su faire ça et j’attends de lui qu’il soit le liant dont a besoin une bonne équipe. Il doit polir les pièces pour être sûr qu'elles s'imbriquent bien les unes dans les autres.»

«Je suis enthousiaste»

Dans les faits, «CC» souhaite que sa recrue soit au contact quotidien des joueurs. «J’attends de l’organisation et donc de Gelson qu’il fasse d’un joueur moyen un bon joueur. D’un bon joueur, un excellent joueur. D’un excellent joueur, un joueur exceptionnel. Dans les faits, il sera proche des jeunes et des membres de la première équipe. Avec son expérience, il sera capable de me dire si on est bon ou moins bon à l’entraînement. Prenez Karlen qui a un jeu de tête de poupée. Avec son soutien, peut-être qu’il prendra un peu de cotson pour progresser dans ce domaine.»

Le principal intéressé sait que son rôle va évoluer et qu’il va créer son poste jour après jour. «Lors d’une discussion avec Arsène Wenger (ndlr ancien entraîneur mythique d’Arsenal), je lui parlais de ma reconversion. Est-ce que je veux être entraîneur, directeur sportif ou est-ce que je veux plutôt travailler dans le secteur administratif? Il m’a dit une phrase qui m’a marqué: 'Peu importe ce que tu vas faire, ce qui compte c’est avec qui tu vas le faire'. Et je crois que c’était un conseil important. Lorsque l’on voit l’énergie que Christian est capable de donner pour ce club, on ne peut qu’avoir envie d’en faire au moins autant que lui. Je suis enthousiaste pour cette nouvelle aventure.»

Cette nouvelle aventure commencera réellement dimanche prochain avec la réception de Servette pour le premier match de championnat de la nouvelle saison de Super League. Après un dernier exercice raté qui a vu le FC Sion frôler la relégation, les attentes sont grandes. «Je suis conscient qu’au bout du compte nous serons jugés sur les résultats de l’équipe sur le terrain, précise Gelson Fernandes. Mais je crois que nous avons de quoi faire du bon travail ici. Les infrastructures sont de qualité.»

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