Tout le monde était dans l'incompréhension: les joueurs, les sélectionneurs et même les médias italiens. «Scandale à l'Euro», pouvait-on lire vendredi à la une du «Corriere dello Sport». La légendaire «Gazzetta dello Sport» a pris une tournure bien plus dramatique: «C'est comme si les joueurs devaient à nouveau jouer à Wimbledon avec les raquettes en bois de Björn Borg. Devons-nous renvoyer les locomotives à vapeur sur les rails? Est-ce cela le progrès? Où est la logique, chère UEFA?»
La raison du courroux? Les Transalpins ont perdu leur match d'ouverture de l'Euro M21 contre la France (1-2). Et ils ont rapidement désigné le coupable: l'arbitre Allard Lindhout. Le Néerlandais aurait pris trois mauvaises décisions flagrantes contre l'Italie – toutes décisives pour cette rencontre.
La décision de l'UEFA irrite
Outre Allard Lindhout, l'UEFA en prend aussi pour son grade. Le fait qu'il n'y ait pas d'arbitrage vidéo lors d'un tournoi comme le championnat d'Europe des moins de 21 ans est irritant pour nombre de personnes. Car ce n'est pas un tournoi juniors, comme son nom pourrait le laisser penser. Des joueurs confirmés et des stars du ballon rond y participent. On peut citer, pêle-mêle, le joueur de l'AC Milan Sandro Tonali, celui de Dortmund Youssoufa Moukoko ou celui qui a valu 100 millions à Chelsea, Michailo Mudryk.
Même le sélectionneur de la Nati a de la peine à comprendre. «Le tournoi a une grande valeur sportive et génère beaucoup d'intérêt, rappelle Patrick Rahmen, interrogé par Blick. Je suis donc surpris que l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR) ne soit pas présente dès le début. Même si je ne connais pas les tenants et les aboutissants.»
Car la pression sur l'UEFA était sans doute trop forte après le match entre la France et l'Italie. Samedi, elle a annoncé que la VAR serait utilisée à partir des quarts de finale. Cela signifie que l'instance du football européen a décidé de changer ses règles en plein milieu d'un tournoi. Elle reconnaît que le renoncement à l'assistance vidéo était une erreur. Malheureusement pour les équipes lésées, elle ne sera utilisée que lors des rencontres à élimination directe. Les Italiens, qui se sont tant plaints après le match contre la France, peuvent se réjouir que la VAR n'ait pas été utilisée contre la Suisse dimanche. Avec, la Nati aurait probablement bénéficié de deux penalties.
L'UEFA prétexte des chevauchements logistiques
L'UEFA justifie l'absence de VAR dans la phase de groupes par le fait que son introduction est actuellement en préparation dans le cadre des qualifications pour les Coupes d'Europe. Et qu'il y a donc eu des chevauchements logistiques.
Si c'était vraiment la raison, on aurait pu le faire savoir dès le début. Mais l'Association suisse de football, interrogée par le Blick, n'a pas non plus connaissance de projets établis de longue date visant à n'introduire la VAR qu'à partir des quarts de finale de l'Euro.