Les motifs de satisfaction pour la Nati étaient aussi rares que les supporters dans le stade de Windsor Park mercredi (0-0). Et pour cause, les fans de la Nati n’ont pas été autorisés à voyager vers Belfast pour ce quatrième match de qualifications en vue la Coupe du monde 2022.
Incapables de déstabiliser le bloc nord-irlandais, les Suisses ne méritaient pas mieux que ce triste match nul. On s’attendait donc à retrouver un Murat Yakin un brin chafouin à la fin de la rencontre. Pourtant le successeur de Vladimir Petkovic a débarqué en conférence de presse avec un tout autre avis sur la question.
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«Pas une déception»
«Nous avons fait un bon match, a osé d’entrée le Bâlois. Même si nous ne sommes pas satisfaits du résultat final, notre prestation n’est pas une déception. Nous avons su créer du jeu, jouer au football contre une équipe très défensive. Nous n’avons pas eu beaucoup d’occasions mais nous n’avons pas su concrétiser la meilleure, le penalty de Seferovic.»
Au-delà de ce fameux penalty, tombé du ciel pour une faute peu évidente sur Ruben Vargas (33e), quand la Suisse a-t-elle été menaçante? Jamais ou presque. Il y a eu ce coup franc après la pause où il n’a manqué que quelques centimètres à Manuel Akanji pour reprendre le ballon et une tentative (trop timide) de Ricardo Rodriguez sur coup de pied arrêté. «That’s about it», comme m’a résumé un supporter nord-irlandais avisé.
C’est vrai, la Suisse a «dominé» avec près de 70% de possession de balle. Mais, cette mainmise était un acquis dès le coup d’envoi tant les Nord-Irlandais avaient décidé de laisser le ballon à leur adversaire pour s’engouffrer dans la moindre brèche en contre-attaque. Un plan qui aurait pu fonctionner si Shayne Lavery avait cadré après s’être fait la belle (9e).
«Est-ce que j’ai bien entendu?»
La première analyse de Murat Yakin paraissait tellement hors-sol qu’un confrère alémanique, un brin provocateur, a posé la deuxième question. «Murat, est-ce que j’ai bien entendu? Vous avez dit que vous avez fait un bon match?» «Oui oui», a affirmé (en substance) «Muri».
Alors que Murat Yakin s’impatientait un peu, les journalistes nord-irlandais ont aussi tenu à obtenir quelques citations du sélectionneur suisse en anglais dans le texte. Première question: «Pourquoi avez-vous laissé Seferovic tirer le penalty alors que Rodriguez était sur le terrain et qu’il est très bon dans cet exercice?» «Vous en êtes sur?», relance le sélectionneur suisse, provoquant un éclat de rire généralisé dans la salle de presse.
Une scène qui a été «le seul moment de lucidité de toute la conférence de presse», a lâché un confrère romand dans le bus qui nous ramenait au centre-ville. Difficile de lui donner tort.