L’équipe de Suisse s’attendait à être bousculée à Belfast. Le public du Windsor Park a donné le ton, littéralement, avant le coup d’envoi. Les près de 16’000 spectateurs – un chiffre limité par la pandémie – ont repris en coeur le tube «Sweet Caroline», grand classique des stades britanniques. Dès lors, les fans nord-irlandais n’ont plus arrêté de chanter, quand bien même les buvettes étaient condamnées par les mesures sanitaires.
La pression du public vert et blanc est montée d’un cran d’entrée, lorsque Shayne Lavery a faussé compagnie à Nico Elvedi (9e). L’attaquant de poche a résisté au retour du Suisse mais a manqué le cadre.
Imperturbable Manuel Akanji
Dans la tempête nord-irlandaise, Manuel Akanji a été un phare pour la Nati. Le défenseur est souvent parvenu à stopper les tentatives britanniques. Mais le joueur du BVB Dortmund a aussi incarné toutes les difficultés de l’équipe suisse mercredi soir. Le défenseur n’a jamais trouvé de solution à la relance. Comme lorsque sa mauvaise passe a obligé Fabian Frei à prendre un carton (15e) ou que son long ballon a terminé dans les bras du gardien nord-irlandais, pour le plus grand plaisir du stade (19e).
Les Suisses pensaient avoir réussi le hold-up parfait – un comble étant donné notre tradition bancaire – lorsque Ruben Vargas est tombé dans la surface. Un penalty accordé par l’arbitre mais galvaudé par Haris Seferovic (33e). Un arrêt du bien nommé gardien Bailey Peacock-Farrell qui a été fêté comme un but par Windsor Park. Rien n’allait gâcher la fête des Nord-Irlandais qui retrouvaient leur équipe nationale depuis longtemps.
Une mauvaise opération
La pause n'a pas changé la donne. Les entrées de Steffen et Zuber (59e), puis de Zeqiri (77e) n’ont pas suffi à transfigurer la Suisse. La Nati a manqué de génie créatif, de force de percussion aussi pour desserrer les rangs d’une «Green and White Army» solidaire à défaut d’être talentueuse.
L’équipe de Suisse concède un deuxième match nul en trois jours, sans parvenir à marquer (0-0). Si le point obtenu contre les Italiens dimanche à Bâle était un petit exploit, ce sont deux unités de perdues ce mercredi soir à Belfast.
Six points de retard sur l’Italie
La Nati compte désormais six points de retard sur la Squadra Azzurra, facile vainqueur de la Lituanie dans le même temps (5-0). Une différence qui n’a pourtant rien d’insurmontable étant donné qui les Transalpins ont joué deux matches de plus.
La prochaine échéance pour la Nati dans ces qualifications aura lieu en Suisse romande. Ces mêmes Nord-Irlandais se déplaceront à Genève le 9 octobre. Dans la foulée, la sélection de Murat Yakin jouera en Lituanie. Tout autre résultat que deux victoires mettraient grandement en péril les espoirs suisses de se qualifier directement pour la Coupe du monde 2022.