Il y a trois semaines, il était à Marseille. Il y a deux semaines, il se trouvait à Florence. Cette semaine, il loge à Monza. «Nous visitons divers clubs et regardons par-dessus l'épaule des entraîneurs respectifs», explique Vincent Cavin.
L'assistant de l'équipe nationale suit actuellement le cours afin d'obtenir son diplôme UEFA Pro en Italie. En Suisse, le Vaudois aurait dû attendre au moins un an pour suivre ce cours et il n'aurait eu aucune garantie d'être accepté.
Chez nous, seuls douze entraîneurs sont autorisés à suivre cette formation, et ils sont désignés lors d'une procédure d'évaluation. C'est pour cela que par exemple Hakan Yakin (Schaffhouse) suit lui aussi sa formation d'entraîneur à l'étranger, en Turquie.
«En Italie, on discute plus de la tactique»
Comme les critères d'admission sont moins stricts en Italie et qu'un programme d'échange de l'UEFA permet aux fédérations d'inviter un entraîneur étranger, Vincent Cavin suit la formation de l'autre côté des Alpes. En compagnie des champions du monde italiens Daniele de Rossi et Andrea Barzagli et d'autres grandes figures de la Serie A comme Alberto Aquilani ou Antonio Nocerino. L'ex-attaquant Alessandro Del Piero, également inscrit à cette formation, s'est désisté à la dernière minute pour des raisons d'emploi du temps.
«En Suisse, nous avons une super formation d'entraîneur, tempère Vincent Cavin. Mais pour moi, c'est une opportunité bienvenue d'être ici. C'est très intéressant, j'ai un autre aperçu du business.»
Et quelles sont les plus grandes différences entre la formation d'entraîneur en Suisse et en Italie? «En Italie, on discute beaucoup plus et de manière plus détaillée des tactiques, mais la formation est moins axée sur la pratique et moins structurée que chez nous», répond le Vaudois. Des grands entraîneurs comme Lionel Scaloni – le sélectionneur argentin champion du monde – Marcelo Bielsa ou Rafael Benitez sont aussi déjà venus en visite.
«Le pays du catenaccio n'existe plus»
Et quels sont les derniers courants tactiques en provenance du pays des champions d'Europe? «Actuellement, on discute intensivement du pressing individuel.» Une sorte de couverture d'homme sur l'ensemble du terrain, comme l'entraîneur Gian Piero Gasperini le pratique depuis longtemps avec l'Atalanta.
Vincent Cavin a été très bien accueilli, bien qu'il ait gâché la participation de l'Italie à la Coupe du monde avec la Nati. «On en a bien sûr parlé, sourit l'assistant de Murat Yakin. Mais je n'ai reçu aucun reproche à ce sujet. Ils sont d'avis que c'était uniquement leur faute.»
Avec cette formation, le Vaudois va-t-il désormais se charger des entraînements défensifs de la Nati? Après tout, l'Italie est le pays de la défense footballistique. «Il y a longtemps que l'Italie n'est plus seulement le pays du catenaccio, précise Vincent Cavin. On consacre tout autant de temps aux discussions sur l'attaque.»
Au vu de la dernière sortie de l'équipe de Suisse (défaite 6-1 contre le Portugal en huitièmes de finale de la Coupe du monde), mettre l'accent sur le bloc défensif n'aurait peut-être pas été une mauvaise nouvelle.