Seuls face aux journalistes, les joueurs italiens ont dû tenir eux-mêmes le micro pour expliquer les raisons de leur incroyable déconvenue (défaite 0-1 face à la Macédoine du Nord). Jorginho a eu du mal à trouver ses mots: «Je n’ai pas de réponses. Nous avons clairement dominé tous les matches de qualification, ce soir également, et pourtant nous ne sommes pas allés au bout» a-t-il concédé.
Le joueur de Chelsea n'a pas pu échapper à l'évocation de souvenirs douloureux: «Les deux penalties ratés contre la Suisse restent très difficiles pour moi. Honnêtement, cela fait tellement mal d’y penser! Je vais devoir penser toute ma vie à ces deux penaltys. Je dois porter cela en moi et c’est très dur».
«Des étoiles aux écuries»
Sans bouder notre plaisir de voir la Suisse déjà qualifiée, on se sentirait presque désolé pour le joueur italien tant il semble affecté. Il est malgré lui la figure emblématique de cet échec italien face à une petite nation du foot, 67ème au classement FIFA.
Mais il n’a de loin pas été le seul à commettre des erreurs. Avant le premier match de barrage, Marco Verratti avait encore lancé une pique à Cristiano Ronaldo: «Il sait très bien qu’il va perdre contre nous…». Ce même Verratti faisait également pâle figure après le match, sa voix se brisant à plusieurs reprises lors de l’interview. Un match contre le Portugal, il n'y en aura pas. «Dalle stelle alle stalle», a déclaré la star du PSG. Cette expression italienne est évocatrice: des étoiles aux écuries.
Les erreurs de Mancini
Mais c’est surtout l’entraîneur Roberto Mancini qui a commis des erreurs. D’abord lorsqu’il a renoncé à Mario Balotelli, ce joueur de caractère qui a retrouvé le sens du but en Turquie.
Ensuite lorsqu’il a maintenu imperturbablement son objectif avant les barrages: «Nous voulons devenir champions du monde!» L'entraîneur idolâtré en Italie a dû constater, complètement anéanti que ce rêve allait rester bien loin cette année: «En huit mois, on passe du plus beau moment de ma carrière à la plus grande déception de ma vie. A l’Euro, nous avions la chance de notre côté. Maintenant, c’est le malheur total. Il est difficile de commenter un tel match que nous avons dominé. Nous avions en plus clairement dominé notre groupe. Nous aurions mérité de gagner les deux matches contre la Suisse».
La question de Mancini
Avant le match, le coach des champions d’Europe avait un avis similaire à certains journalistes qui réclamaient une qualification automatique pour la Coupe du monde. Pour certains, les grands du football mondial n’ont pas à se battre pour des choses aussi profanes que des matches de qualification.
Il ne reste plus que la question de la place de l'entraîneur: «il Mancio» peut-il rester? Pour la majorité des supporters, la question ne se pose pas: oui! Tout comme pour la «Gazzetta dello Sport». Et pour le président de la fédération Gabriele Gravina aussi, la réponse est claire: «Je ne veux même pas entrer dans cette discussion. Notre projet avec Roberto n’est pas terminé. Au contraire. J’étais prêt à recevoir toutes les félicitations cet été. Maintenant, je le suis aussi en ce qui concerne les critiques. Mais Mancini reste!»
Seul problème, le principal intéressé n’était pas si sûr de son avenir après la déconvenue. «Nous verrons bien. La déception est trop grande pour en parler maintenant», a-t-il affirmé.
(Adaptation par Thibault Gilgen)