Cela fait bientôt une dizaine de jours que l’ASF a nommé Murat Yakin pour succéder à Vladimir Petkovic en tant que sélectionneur de l’équipe nationale. Durant le processus qui a mené à l’engagement de l’ancien coach de Schaffhouse, le charismatique Pierluigi Tami avait révélé avoir reçu «de nombreuses candidatures en provenance du pays et de l’étranger».
Et Uli Forte était l’un des dossiers. L’ancien entraîneur de Saint-Gall, GC, YB et Zurich, l’a confirmé au micro du podcast alémanique «Ehrenrunde». Quelques jours après la nomination de Murat Yakin, Uli Forte a accepté le poste d’entraîneur du côté d’Yverdon-Sport.
Après ces montagnes russes, il s’est confié: «J’ai été en contact et ils m’ont dit: 'postulez, écrivez une lettre de motivation, envoyez votre CV'.» C’est ce qu’il a fait pour pouvoir se présenter au panel de quatre personnes formé pour trouver l’entraîneur de l’équipe nationale: «Patrick Bruggmann faisait partie de ce groupe. Je le connaissais depuis l’époque de YB. Il y avait Heinrich Schifferle de Ligue et Dominique Blanc de l’ASF. Tami me connaît depuis x années, donc il n’avait probablement pas besoin de leur donner toutes ces informations. Mais les autres personnes ne savaient certainement pas tout ce que j’avais fait.»
Il apprend le serbo-croate
Mais que trouve-t-on sur le CV d’un entraîneur de football? «Excel et Word ne sont pas si importants que ça. Les présidents dans le football ne sont pas vraiment intéressés par ces informations. Les langues sont plus importantes, j’en connais six. L’italien et l’allemand sont mes langues maternelles, j’ai appris l’anglais et le français à l’école, et j’ai également appris l’espagnol et le portugais. Maintenant, je travaille sur le serbo-croate, car de plus en plus de joueurs de ces régions jouent avec nous aujourd’hui.»
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En outre, il a noté ses différents succès: victoire en Coupe, deux qualifications en Europa League, deux promotions, entraîneur de l’année. Et ses statistiques. Malgré tout cela, ce n’était visiblement pas suffisant, notamment parce que l’expérience à l’étranger était une condition préalable. Ce que Forte était proche d’avoir.
De Dubaï à Stuttgart
Au micro du podcast, il s’est souvenu: «En janvier 2016, j’étais censé devenir l’entraîneur de Stuttgart. J’avais été viré des Young Boys peu de temps auparavant. J’ai eu quelques réunions avec le directeur sportif Robin Dutt et nous avons échangé des idées. À un moment, je me suis rendu à Dubaï avec ma femme pour un long week-end, je voulais y aller du jeudi au lundi. Après être arrivés à Dubaï, nous avons posé nos valises à l’hôtel et sommes allés jouer au golf. Le soir, nous avons mangé quelque chose lorsque mon téléphone portable a sonné. C’était Dutt.»
Forte décrit la conversation:
«J’ai dit, 'Bonjour Robin'.
Il a demandé: Où es-tu?
Moi: Pas à Zurich.
Lui: Non, où es-tu?
Moi: À Dubaï.
Lui: Oh merde. Tu es censé auditionner devant le conseil d’administration demain. Ils veulent te voir à 15 heures à l’hôtel Mövenpick de Stuttgart.
Moi: Je vais devoir remettre à plus tard…
Lui: Non, non, tu ne reportes rien. Attends une minute, je te rappelle tout de suite.»
Direction le taxi
Forte dit à sa femme: «Chérie, on doit trouver un vol tout de suite.» Après l’avoir rassurée en lui disant qu’il ne s’était rien passé de grave, il constate qu’il n’y a plus de vols à Dubaï. C’est ainsi qu’ils récupèrent leurs valises à l’hôtel, prennent un taxi pour Abu Dhabi afin d’embarquer dans un vol en direction de Stuttgart à dix heures du soir. «Mais nous étions en vacances, je n’avais qu’un polo et un short avec moi», a rigolé Uli Forte, qui a donc trouvé un costume en ville. Le soir, il s’est présenté devant le conseil d’administration du club allemand pendant trois heures. «Le soir, Dutt m’a dit au téléphone qu’ils avaient eu une super impression.» Il conclut en disant: «Si les choses se passent normalement, vous serez le prochain entraîneur de Stuttgart.»
Tout ne s’est pas passé normalement. La solution provisoire Jürgen Kramny fonctionne bien et le VfB enchaîne les victoires. Dutt a repris contact avec Forte pour lui annoncer la mauvaise nouvelle: «Uli, je ne peux pas changer d’entraîneur.» Une décision que le malheureux a tout à fait compris.
Désormais, toute cette histoire est bien derrière lui. Avec Yverdon, il compte bien tenter de gagner à nouveau quelque chose histoire d’étoffer encore un peu son CV. Cela peut toujours servir. Prochain objectif: la réception de Neuchâtel Xamax ce samedi (18h). Avec trois défaites en trois matches, le club vaudois a un urgent besoin de points.