De son côté, l’Argentine piaffait d’impatience avant de fêter les nouveaux champions du monde.
Arrivés une heure et demie plus tôt à l’aéroport de Paris, les Bleus sont apparus au balcon de l’hôtel Crillon sous les clameurs des fans, de très jeunes gens en majorité, qui agitaient des drapeaux tricolores en scandant des «Merci les Bleus!» et en chantant la Marseillaise ou la chanson de Gala «Freed from desire», devenue l’hymne des Bleus pendant le Mondial.
Certains s’étaient juchés sur des lampadaires ou des feux tricolores, pour tenter d’apercevoir les Bleus ne serait-ce que d’un cheveu. Les enfants, les plus chanceux, avaient trouvé une parfaite place sur les épaules de leurs parents.
Une manière «de leur donner de la force»
«Je me devais d’être là, de remercier nos Bleus pour tout ce qu’ils ont fait jusqu’à maintenant», disait Sandrine Djellas, 53 ans, maquillée de rouge et de bleu.
«Se rassembler ici avec tout le monde, c’est ma manière à moi de leur donner de la force», sourit Cheick Touré, lycéen de 16 ans, piqué de football, comme ses amis venus ce soir avec lui Place de la Concorde.
«Pouvoir communier même s’il n’y a pas la victoire finale. Vibrer ensemble, c’est quelque chose d’unique», a dit Adrien Rabiot au micro de la télévision française TF1, avant d’entrer dans le palace.
À la descente de l’avion, le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps avait esquissé un sourire, tout comme Olivier Giroud, qui arborait un collier de fleurs bleu blanc rouge autour du cou.
Mais Kylian Mbappé, le visage fermé, s’était engouffré dans l’un des bus stationnés sur le tarmac avant de rejoindre la célèbre place parisienne.
Les joueurs argentins encore attendus
De l’autre côté de l’Atlantique, les Argentins devront eux attendre l’arrivée de Lionel Messi et de ses coéquipiers jusqu’au milieu de la nuit, heure locale, mais, ivres de bonheur, ils sont déjà descendus par millions dans les rues pour célébrer cette troisième Coupe du monde, le dernier sacre remontant à 1986, à l’époque de Diego Maradona.
Les Bleus ne conservent pas le trophée remporté en 2018, mais peuvent être fiers de leur parcours. Conscients de l’engouement suscité par ce dernier, ils ont décidé, malgré le dénouement cruel, de communier avec leurs fans sur la célèbre place parisienne.
La finale, appelée à rester dans la légende du football, s’est jouée aux tirs au but (4-2) à l’issue d’un scénario fou: un doublé de Lionel Messi, meilleur joueur du tournoi, un triplé de Mbappé, meilleur buteur de la compétition, et des prolongations irrespirables (3-3).
Plus de 24 millions de téléspectateurs ont suivi l’événement sur TF1, un «record historique d’audience» pour la télévision française.
Les Argentins devraient eux arriver vers 02h25 locales (06H25 heure de Paris) à l’aéroport d’Ezeiza de Buenos Aires, où une réception en petit comité était prévue, selon une source aéroportuaire. On ne savait pas si les retrouvailles avec les fans auraient lieu le soir même avec les plus d’un million de Porteños qui, jusque tard dans la nuit, ont fêté dimanche le titre.
Messi, l’égal de Maradona
Au lendemain du sacre de l’Argentine, la presse internationale célébrait d’une même voix l'«époustouflant» génie de Messi et sa performance toute «maradonienne» jusqu’au terme d’un match «d’anthologie». Sans oublier de consoler l’autre star de cette finale «épique»: le «phénomène» Mbappé.
Passé tout près de rejoindre Pelé, comme double champion du monde à moins de 24 ans, le jeune attaquant doit se contenter de ses exploits individuels: un triplé historique dans une finale, le titre de meilleur buteur du Mondial (8 buts), la 6e place au classement des meilleurs buteurs de l’histoire des Coupes du monde, à égalité avec Pelé (12 buts).
«Nous reviendrons», a promis lundi Kylian Mbappé sur son compte Twitter, ses premiers mots depuis la désillusion de la veille.
Quant à Messi, 35 ans, avec ce premier titre mondial – comme Maradona en 1986 –, il va encore être un peu plus adulé en Argentine.
«Comme Diego Maradona à son époque, l’idole des stades a été dimanche à la hauteur de sa réputation, plus que jamais la fierté de tout un peuple», saluait lundi le quotidien français «Le Figaro», dans un éloge de l'«époustouflant Messi».
Le coéquipier de Mbappé au Paris Saint-Germain a d’ailleurs confié qu’il comptait «vivre quelques matches de plus en étant champion du monde».
(AFP)