Le marché des transferts n'a pas encore vraiment démarré cet été après l'Euro. Pour les gardiens de but, la situation est encore plus particulière, car il n'y a qu'une petite centaine de places de numéro 1 dans les championnats européens du top 5. «Il n'y a pas beaucoup de mouvements sur le marché», constate Yvon Mvogo (30 ans). Le Fribourgeois va quitter Lorient. Il a toutefois refusé les premières offres, par exemple du Celtic Glasgow ou de Parme, promu en Serie A.
Ce n'est pas à cause du gardien de l'équipe nationale suisse que Lorient a dû prendre le chemin de la Ligue 2. «Nous avions beaucoup de qualité au niveau du jeu, mais mentalement, il nous a manqué quelque chose», explique Yvon Mvogo. Malgré la relégation, le Camerounais d'origine ne veut toutefois pas regretter ses deux années passées en Bretagne. «J'ai joué contre de grands joueurs et de grandes équipes». Il estime que le temps est désormais venu de passer à autre chose. L'objectif est clair: un poste de numéro 1 dans un championnat du top 5. «Je dois sentir la confiance du club et me sentir à l'aise. Mais avant tout, je dois jouer, jouer, jouer».
Le temps de jeu est une priorité absolue, également dans l'optique de la Nati. Car bien qu'il ait été le numéro 3 dans la hiérarchie derrière Yann Sommer (35 ans) et Gregor Kobel (26 ans) lors de l'Euro, Yvon Mvogo n'a pas abandonné l'ambition de garder régulièrement les buts de l'équipe nationale un jour. Le transfert à venir est donc d'autant plus important pour lui. «Ce ne doit pas être Barcelone ou le Real», dit-il. Car dans un grand club européen, Yvon Mvogo obtiendrait un poste de numéro 2, au mieux.
De grandes ambitions aussi en équipe nationale
Le Fribourgeois espère que les cartes seront redistribuées au sein de la Nati et qu'il aura lui aussi sa chance pendant les six matches de la Ligue des Nations cet automne. «J'ai des ambitions, même si la concurrence est grande. Ce que Yann fera à l'avenir, lui seul le sait. Mais sinon, avec Greg (Kobel), Jonas (Omlin), moi, mais aussi les jeunes comme Marvin (Keller), nous avons de très bons gardiens».
Yvon Mvogo a prouvé qu'on pouvait compter sur lui, et pas seulement lors des matches amicaux du printemps, où il n'a pas encaissé de but à trois reprises. Il a également contribué à créer une ambiance positive pendant l'Euro. «Bien sûr, c'est frustrant quand on ne joue pas. Mais j'ai mis les gaz à l'entraînement et j'ai soutenu Yann».
Malgré son rôle de réserviste, Yvon Mvogo s'est enthousiasmé pour l'Euro. «C'était un super, super truc. Cela fait un moment que je suis là, mais je n'avais encore jamais vu un tel esprit d'équipe». L'entraîneur Murat Yakin, qui a misé sur de nouveaux joueurs, en était le principal responsable. Mais les vétérans ont également fait un excellent travail. «Tout le monde était là pour l'autre. La star, c'était l'équipe».
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Selon lui, il ne faut pas sous-estimer l'influence des remplaçants pour une campagne réussie. Yvon Mvogo cite l'exemple de Xherdan Shaqiri (32 ans). «C'est l'un de nos meilleurs joueurs, il est parfois entré et n'a parfois pas joué du tout. Mais il est toujours resté positif, a aidé les jeunes joueurs, a été un modèle». Le fait que Shaq se retire l'a étonné. «Non seulement sur le plan du football, mais aussi en tant qu'homme, c'est une énorme perte».
Grâce à son caractère positif et communicatif, Mvogo est lui aussi très important pour le vestiaire. Dans sa vie privée, celui qui est arrivé en Suisse à l'âge de six ans vit plutôt en retrait. «Je suis quelqu'un qui donne beaucoup quand je suis avec des gens. Mais à la maison, j'ai ensuite besoin de calme pour faire le plein d'énergie». Il aime lire des livres sur la motivation ou regarder un film d'action de temps en temps.
La foi lui donne du soutien
Il tient son côté serviable et communicatif de sa mère, avec laquelle il entretient une relation très étroite, tout comme avec sa sœur. «Notre mère faisait tout pour nous et veillait à ce que nous ne manquions de rien. Elle jouait deux rôles: elle était stricte comme un père, mais donnait aussi l'amour d'une mère».
De sa mère, qui lui rend régulièrement visite, il a également reçu la foi en Dieu. Yvon Mvogo prie chaque matin et chaque soir. En raison de son travail, il doit actuellement renoncer à se rendre régulièrement à l'église, ce qu'il rattrape pour lui seul. Enfant, ces visites étaient obligatoires pour lui. «Je n'avais pas envie, car c'était mon seul jour de congé», dit-il avec un grand sourire. «Mais ma mère m'a convaincu qu'il était important de remercier Dieu».
Aujourd'hui, il est reconnaissant à sa mère d'avoir persévéré. «La foi me donne beaucoup de force». C'est aussi pour cette raison qu'il ne se laisse pas déstabiliser par les négociations et l'incertitude actuellement en cours. «J'ai confiance en mon conseiller».
Yvon Mvogo est assis sur ses valises, prêt à partir. La question de savoir où il ira reste ouverte. L'Arabie saoudite? Le Fribourgeois rit: «Ce sera peut-être à l'ordre du jour vers la fin de ma carrière». Mais pour l'instant, il a d'autres projets: «Le prochain grand objectif est la Coupe du monde». En 2026, Mvogo veut être présent au tournoi en Amérique du Nord. En tant que gardien de but titulaire, que ce soit en club dans une bonne équipe européenne ou en équipe nationale.