Il y a presque quatre ans jour pour jour, toute l’Italie était en deuil. Le 13 novembre 2017, les Azzurri ne s’étaient pas qualifiés pour la Coupe du monde, une première depuis 60 ans. Le visage de Gianluigi Buffon s’était couvert de larmes, sur la pelouse de San Siro après ce match de barrage raté contre la Suède (0-0). Le mythique gardien de l’équipe nationale avait pris sa retraite internationale sur cet échec historique.
C’est toute l’Italie qui pleurait avec «Gigi» ce soir-là. La petite victoire obtenue à Solna (1-0) quelques jours plus tôt a permis à la Suède de créer l’exploit. Avec beaucoup de réussite, de cœur et d’engagement.
Une Suisse conquérante
Un tel résultat – ce vendredi soir à Rome – permettrait à la Nati de s’assurer (très probablement) la première place du groupe et un billet pour la Coupe du monde 2022. L’équipe de Murat Yakin avait obtenu le nul contre l’Italie à Bâle (0-0). «Nous nous rendons à Rome pour prendre les trois points», nous a déclaré le directeur des équipes nationales, Pierluigi Tami.
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Une victoire en Italie, contre la Nazionale championne d’Europe, cela ferait sensation! Jusqu’à leur défaite en demi-finale de la Ligue des Nations (2-1 contre l’Espagne) en octobre dernier, les Azzurri n’avaient plus perdu depuis 61 (!) matches consécutifs.
En face, la Suisse devra jouer sans plusieurs joueurs cadres que sont Xhaka, Seferovic, Embolo, Elvedi et Zuber. Murat Yakin va devoir improviser. «J’ai mon équipe en tête», a lâché le sélectionneur. Bien sûr, il n’en donnera pas les contours. Lorsqu’on l’interroge sur son plan de match, l’entraîneur devient – un peu – plus concret. «Nous devrons ennuyer l’adversaire pour nous procurer nos occasions. Il faudra être proactif, faire en sorte de se procurer ces possibilités. Si vous vous contentez de défendre contre l’Italie, ça ne va pas bien se passer…»
Les Italiens n’ont pas oublié
Les experts sont unanimes: les chances de cette Nati, décimée, sont maigres. Xherdan Shaqiri n’est pas du même avis. «L’Italie est une grande équipe. Mais si nous dépassons tous ensemble nos limites, nous pouvons réaliser quelque chose de beau», a déclaré le capitaine par interim. Il y a quatre ans, on ne s’attendait pas à ce que les Suédois réalisent le même exploit.
Cette cuisante élimination est déjà loin pour les Azzurri, du moins quand on les entend parler. «2017 nous a tous durement touchés mais nous n’avons pas peur pour autant», s’est rassuré le défenseur Leonardo Bonucci. Son entraîneur Roberto Mancini a appuyé ses propos: «Ce serait déplacé d’avoir peur avant un tel match. Nous sommes forts et prêts dans nos têtes.»
Malheur au perdant
En fonction du déroulement de la partie, le souvenir de la débâcle et les fantômes suédois pourraient soudainement resurgir. Avec eux l’appréhension et la nervosité. Après tout, parmi les joueurs qui ont raté la Coupe du monde 2018, Bernardeschi, Jorginho et Belotti seront présents ce vendredi soir à Rome, aux côtés de Bonucci.
Le rêve mondial des Suisses est aussi celui de l’Italie. Pour les Transalpins, une défaite serait une catastrophe. Pas (encore) aussi grave qu’en 2017, mais presque. La deuxième équipe du groupe devra justement passer par ces fameux barrages