Pile trente ans après avoir quitté l’Olympique de Marseille, Jean-Pierre Papin continue de suivre tous les matches du club provençal. Celui qui a été désigné «olympien du siècle» s’est confié à Blick avant le huitième de finale aller de la Conference League entre Marseille et le FC Bâle ce jeudi (21h) au Stade Vélodrome.
«JPP», actuel entraîneur du FC Chartres (4e division française), explique pourquoi Bâle a les moyens créer la surprise malgré sa saison décevante.
Comment avez-vous réagi au tirage au sort?
Jean-Pierre Papin: Pour l’OM, ces deux matches ne seront pas une partie de plaisir. D’abord, parce que Marseille traverse une période compliquée en championnat avec un seul point récolté lors de ses trois derniers matches et parce que Bâle va jouer crânement sa chance.
L’OM reste-t-il le grand favori?
À mes yeux, c’est plutôt du 50-50. Depuis plusieurs semaines, l’OM souffre beaucoup d'un manque de régularité difficile à expliquer. C’est une équipe imprévisible qui éprouve des difficultés contre des équipes du bas du classement et qui butent sur des adversaires qui jouent de manière défensive. C’est donc difficile de les voir forcément favoris contre Bâle. Ça va sans doute se jouer à peu de choses.
Qu’est-ce qui ne tourne pas rond à l’OM?
Je suis déçu de voir qu’Arkadiusz Milik reçoive aussi peu de ballons. Ses coéquipiers délivrent trop peu de centres, alors qu’il est excellent dans le jeu de tête. Cet OM-là construit trop, il y a trop de passes, il ne joue pas suffisamment simple.
Que savez-vous des Bâlois?
Ils ne dominent certes plus leur championnat comme il y a encore quelques années, mais j’ai le sentiment que cette formation est capable de se transcender sur la scène continentale comme on a pu s’en apercevoir à plusieurs reprises dans le passé, notamment en Ligue des champions avec des victoires dont je me souviens contre Manchester United ou le Bayern Munich. Les Bâlois ont une équipe qui en impose sur le plan athlétique, qui est costaude dans les duels et qui peut poser des problèmes à l’OM au niveau de l’impact et de l’intensité. Ça peut être compliqué pour les Phocéens.
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À quel genre de confrontation peut-on s’attendre?
Nous aurons une belle bataille avec beaucoup d’engagement et de rythme. Je ne serais pas surpris d’assister à un duel spectaculaire avec des rebondissements et du suspense.
Quel genre d’entraîneur est l’Argentin Jorge Sampaoli?
Il a beaucoup de tempérament: c’est un passionné. Il aime s’inspirer de son compatriote Marcelo Bielsa qui prône un jeu avec beaucoup de possession du ballon. Avec les récents résultats décevants, certains supporters ne comprennent pas trop ses choix.
L’Olympique de Marseille peut-il remporter cette toute nouvelle compétition?
«À jamais les premiers» comme on dit sur la Canebière depuis la victoire des Marseillais en Ligue des champions en 1992-1993. C’était la première fois qu’un club français remportait cette prestigieuse compétition et depuis d’ailleurs, aucun autre club de l’Hexagone ne l’a gagnée. Ce serait un joli clin d’œil et Marseille est tout à fait capable d’aller au bout de la compétition.
Le Stade Vélodrome va accueillir plus de 50'000 spectateurs ce jeudi. Estimez-vous que le soutien des supporters marseillais peut permettre à l’OM de prendre une sérieuse option dès le match aller?
J’ai le sentiment que, cette saison, Marseille est plus à l’aise à l’extérieur que devant ses supporters. Avec son jeu de contres et quelques joueurs rapides qui aiment se projeter vers l’avant, elle est redoutable en déplacement. La décision se fera sans aucun doute au Parc Saint-Jacques la semaine prochaine.