«Le football et la Coupe du Monde sont trop grands pour cela», déclare Sepp Blatter dans une interview publiée mardi par les titres alémaniques du groupe Tamedia. Il s'agissait d'un mauvais choix «et j'en portais à l'époque la responsabilité en tant que président de la FIFA», ajoute-t-il.
A l'origine, le comité exécutif avait voulu attribuer la Coupe du monde 2018 à la Russie et celle de 2022 aux Etats-Unis. «Cela aurait été un geste de paix si les deux adversaires politiques avaient organisé la Coupe du monde l'un après l'autre», précise le Haut-Valaisan. Mais des voix importantes se sont ensuite reportées sur le Qatar.
«Infantino m'évite»
La Coupe du monde, qui aura lieu du 20 novembre au 18 décembre, a fait couler beaucoup d'encre et suscité plusieurs appels au boycott. Les ONG reprochent à l'Emirat de ne pas respecter les droits humains fondamentaux, notamment ceux des femmes. La situation des travailleurs émigrés a aussi été dépeinte à de nombreuses reprises comme lamentable.
Sepp Blatter est également revenu sur son acquittement en juillet dernier dans l'affaire du versement controversé de 2 millions de francs à l'ex-président de l'UEFA Michel Platini. «Ce n'était pas un acquittement de seconde zone», commente-t-il.
Le Ministère public de la Confédération a fait appel en octobre et demandé l'annulation totale du jugement de première instance. Le fait que la FIFA, partie plaignante dans l'affaire, n'ait pas fait recours n'est pas considéré comme un signe de paix par Sepp Blatter: «au contraire, Infantino (ndlr l'actuel président de la FIFA Gianni Infantino) m'évite».
Des rancoeurs outre-Atlantique
L'octogénaire juge en outre l'appel du Parquet incompréhensible alors que «tout s'est déroulé de manière transparente». «Le tribunal a décidé que la somme de deux millions était une compensation admissible pour les services que Michel Platini avait rendus à la FIFA», argumente-t-il.
A ses yeux, si une enquête a été ouverte, c'est en raison de la rancoeur outre-Atlantique. «Les Américains, avec lesquels le Ministère public de la Confédération coopérait, étaient furieux parce que la Coupe du monde n'était pas allée à eux, mais au Qatar». Certes, cela n'a pas été étayé, a reconnu l'ex-patron de la FIFA, mais «l'histoire nous dira ce qu'il en était».
(ATS)