Écrire que Cédric Zesiger fait l’unanimité serait bien loin de la vérité. Le Seelandais a dû se battre pour être pris au sérieux. Nombreux sont ceux qui estimaient que YB n’avait pas les «épaules» pour accéder à la Ligue des champions sans Fabian Lustenberger. Surtout pas avec Cédric Zesiger.
À lire aussi
Le même Cédric Zesiger qui faisait l’objet de critiques, en marge du camp de préparation à l’été 2019. «Que va bien pouvoir faire Young Boys avec lui?», se demandaient plusieurs observateurs. Deux ans plus tard, le champion de Suisse s’est imposé deux fois contre Ferencvaros, s’ouvrant la voie vers la Ligue des champions et aux millions européens. Avec Cédric Zesiger en chef de la défense. Grosse cerise sur le gâteau: le joueur de 23 ans né à Meyriez (FR) a été appelé pour la première fois en équipe de Suisse vendredi.
De plus en plus fort
Beaucoup doivent se frotter les yeux en voyant le nom du jeune défenseur dans la sélection de Murat Yakin. Lors de la relégation de GC en 2019, Cédric Zesiger avait été pointé du doigt. Repêché par Young Boys, le joueur qui vit désormais à Treiten (BE) a longtemps accumulé les bévues sous le maillot jaune et noir, à la recherche d’un niveau de performance qui semblait hors d’atteinte pour lui.
Ceux qui connaissent bien Cédric Zesiger n’ont jamais douté. Gerry Seoane a souligné au début de l’année «l’énorme progression» du joueur. Le successeur de l’Hispano-Suisse sur le banc bernois, David Wagner, va même jusqu’à le qualifier de «fantastique». «Depuis que je suis ici, c’est lui qui montre la voie», explique l’Allemand.
Cédric Zesiger a été monstrueux face à Ferencvaros: aucune erreur en 180 minutes et surtout un but importantissime. Il est presque logique de voir bientôt la croix blanche sur son maillot. Le Seelandais en a l’habitude, pas avec les adultes mais les espoirs (33 sélections).
C’est Gérard Castella, le sélectionneur des M18 à l’époque, qui a fait appel au défenseur en premier. Ce n’est pas vraiment un hasard si le défenseur formé à Xamax a atterri à Young Boys. Le technicien genevois est l’actuel responsable de formation du club bernois.
Fort dans sa tête
La particularité de Cédric Zesiger? Il ne s’est jamais laissé abattre. Pas même quand il a enchaîné les boulettes et les buts contre son camp. Ni lorsque Christoph Spycher, le directeur sportif bernois, a déclaré qu’on avait le droit de faire la même erreur une fois, mais pas trois. Le Seelandais ne l’a jamais pris personnellement. «La critique fait partie du jeu. Il ne faut pas se prendre la tête avec ça», relativisait le défenseur.
La bonne attitude d’un jeune bien dans ses crampons, à la fois humble et sûr de lui quand il faut. Cédric Zesiger a du plaisir et il en donne: sa réaction après la qualification de YB pour la Ligue des champions était très touchante. «C’est un rêve d’enfant qui se réalise, j’ai de la peine à retenir mes émotions», a-t-il rigolé le lendemain de la victoire à Budapest.
Et ce avant la surprise du chef, cette sélection de la part de Murat Yakin. Que l’ancien défenseur de GC et de Bâle – qui a entraîné Cédric Zesiger à GC – choisisse un homme de l’arrière-garde comme première surprise est un signal fort: il compte sur Cédric Zesiger.