La réponse jaillit de Kastriot Imeri aussi vite qu’une de ses frappes: «Incroyable!» Il a en effet de la peine à croire qu’il puisse être comparé à Alexander Frei, le meilleur buteur historique de l’équipe nationale. Et pourtant, il a même dépassé une marque de l’ancien attaquant de Servette! En 2002, Alex Frei avait été le dernier à marquer pour les Grenat lors de quatre rencontres consécutives. Kastriot Imeri a fait mieux, puisqu’il a inscrit un but sur chacun des cinq matches qu’il a disputés entre fin octobre et début décembre.
Il a fait une très grande apparition au Wankdorf, lors du match 2-1 contre Young Boys. Dans la capitale, il a inscrit un doublé en transformant un penalty et un coup franc. «Je n’ai pas de recette pour cela, c’est juste du travail», avait-il ensuite dit à la SRF en haussant les épaules.
Avec ses buts à Berne, celui qui a grandi à Meyrin a encore ajouté une touche à un automne fort en émotions. Celui-ci avait commencé au moment de la crise de Servette, qui avait alors enchaîné cinq défaites consécutives. Le joueur a ainsi été convoqué pour la première fois en équipe nationale pour les matches décisifs de qualification pour la Coupe du monde contre l’Italie (1-1) et la Bulgarie (4-0).
A Rome, «Kastri» dispute ses 21 premières minutes dans l’équipe de Murat Yakin. «J’avais rêvé de cela toute ma vie. C’était magnifique et ça m’a encore une fois poussé à me dépasser», déclare le milieu de terrain, qui considère le capitaine de la Nati, Granit Xhaka, comme son «grand modèle».
«Clichy est comme un frère pour moi»
De retour à Servette, les choses s’améliorent enfin et les bons résultats s’enchaînent: 3-2 contre Grasshopper, 3-0 à Lausanne, 2-1 à YB, 2-2 contre Bâle et 2-0 à Lucerne. D’un point de vue personnel, Kastriot Imeri porte son total de buts à huit cette saison. Avec du recul, il déclare à Blick: «Ce furent les semaines avec le plus d’émotions de ma carrière.»
Le fait qu’il soit en train de devenir de plus en plus important pour son club lui confirme qu’il est sur la bonne voie. «J’apprends encore beaucoup de choses. Tous les jours, à chaque entraînement. La signature de Gaël Clichy la saison dernière, en particulier, m’a fait du bien personnellement.» L'expérimenté latéral français, ancienne star d'Arsenal et de Manchester City, est «comme un grand frère» pour lui: «Il a eu une énorme carrière. J’échange très souvent avec lui, il peut m’apporter énormément.»
Kastriot Imeri rêve lui aussi de jouer un jour dans un grand club européen. Mais pour l’instant, il profite de la meilleure forme de Servette. Et pendant ses jours de vacances bien mérités, il aura quelques moments forts à passer en revue.
(Adaptation par Matthias Davet)