L'ex-prodige est en difficulté
Qu'arrive-t-il à Noah Okafor?

Il devait être l'attaquant-phare de la Nati, mais n'a pas su assumer ce statut. A 24 ans, Noah Okafor a encore le temps, mais ses récentes performances ont de quoi inquiéter. Pourquoi n'y arrive-t-il pas? Eléments de réponse avec son ancien entraîneur Yves Débonnaire.
Publié: 09.06.2024 à 16:46 heures
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Dernière mise à jour: 09.06.2024 à 18:23 heures
Noah Okafor devait être la «shooting-star» du football suisse, mais l'attaquant a pris du retard dans son tableau de marche.
Photo: TOTO MARTI
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

L'entrée très compliquée de Noah Okafor face à l'Autriche samedi (il a remplacé Zeki Amdouni à la 65e) n'a échappé à aucun spectateur et surtout pas à l'un des hommes qui, dans le stade de Saint-Gall, le connaissait footballistiquement mieux que personne: son ancien entraîneur Yves Débonnaire.

Présent au Kybunpark en tant que consultant pour la RTS, le Veveysan a vu un joueur «en mal de confiance» et qui lui a fait un peu mal au coeur, tellement il garde un bon souvenir de celui qu'il a eu en sélection M15, M17 et M18 et qu'il a donc accompagné à un moment-clé de son développement.

«Noah fait partie de cette volée 2000 qui comptait quatre très bons attaquants, tous partis très jeunes dans de très grands clubs. Lui est parti au Red Bull Salzbourg, Lorenzo Gonzalez à Manchester City, Nishan Burkart à Manchester United et Ruben Del Campo à l'Atletico Madrid, tous à 16 ans!», rappelle Yves Débonnaire. Des quatre, c'est le Bâlois qui a la meilleure carrière pour l'instant, même si Nishan Burkart montre de belles choses avec Winterthour. Mais force est de constater que, pour l'heure, Noah Okafor n'a pas su répondre complètement aux immenses promesses placées en lui à l'époque.

«Il n'est pas en confiance»

La question est donc très simple: pourquoi? «Chaque joueur a un parcours différent, qui tient à lui, mais aussi aux circonstances. Noah était un garçon charmant, avec une finesse technique magnifique. Je devais parfois lui dire d'en faire un peu plus, de défendre un peu plus fort, mais il avait 15 ans et demi... Parfois, je le mettais sur le banc et il ne comprenait pas. Je lui expliquais et il comprenait. Il avait, et a toujours, une belle qualité de dribble, il peut percuter, il a cette capacité à éliminer qui fait très mal à l'adversaire. C'est vrai que ça se voit moins maintenant, et pour moi, c'est clair, il n'est pas en confiance. Et ça, pour un attaquant, c'est primordial», estime Yves Débonnaire, rappelant que l'attaquant a peu joué en club cette saison.

Une année 2024 à l'arrêt pour l'instant.
Photo: TOTO MARTI

Titulaire six fois seulement en Serie A, Noah Okafor n'est pas en jambes et Murat Yakin l'a également souligné samedi après le match et l'entrée décevante de l'attaquant. «Un changement de club, c'est toujours compliqué à gérer. Il a peu de temps de jeu avec Milan. Il doit régler ce problème, tout faire pour s'imposer», a réagi le sélectionneur, lequel ne titularisera à coup sûr pas le Bâlois samedi prochain face à la Hongrie.

Sa meilleure position: sur le côté

Invité dans le même temps à détailler quelle est, selon lui, la meilleure position de Noah Okafor, Murat Yakin a répondu que celle-ci se trouve sur le côté. «Il peut prendre de la vitesse et entrer», a expliqué le sélectionneur. Mais en 3-4-2-1, la position d'ailier n'existe pas et c'est donc en pointe que celui qui porte le numéro 9 avec la Nati doit s'illustrer.

Yves Débonnaire est quant à lui d'accord avec le constat de Murat Yakin: Okafor est plus un ailier qu'un avant-centre. «Noah est plus à l'aise sur le côté, c'est clair. Là, il peut percuter au mieux. Si l'on prend le match contre l'Autriche, je suis d'accord pour dire qu'il n'a pas fait une bonne entrée, mais la Suisse était dans son camp, ne ressortait plus un ballon. Que peut faire un attaquant dans ce contexte?» C'est vrai, les conditions n'étaient pas idéales. Mais le contraste est tout de même saisissant entre le joueur de 21 ans qui avait mis le feu à l'Italie en novembre 2021 et celui qui effectue tous les mauvais choix sur le terrain en 2024.

Avec deux buts en vingt-deux sélections, le bilan global est insuffisant pour une promesse telle que lui, mais Yves Débonnaire est persuadé que cela peut encore venir. «Il sait marquer des buts, et même des très beaux buts, il l'a prouvé avec Salzbourg. Le mot-clé, c'est la confiance.» Encore elle. Et d'ici à l'Euro, la retrouver semble un peu court au niveau timing...


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